samedi 13 avril 2024

Terminales HLP Groupe 1 et 2 - Travail facultatif type bac à rendre le 07/05 (dernier délai)



Je vous rappelle que ces sujets de DM facultatifs s'adressent évidemment à tou.te.e les élèves de terminale HLP, mais en particulier à  celles et ceux qui ne pourront pas participer au travail en temps limité  du 15/05 prochain. 
En fait, vous avez ici le choix entre quatre sujets puisque pour chaque texte, je vous propose une question d'interprétation et un essai philosophiques. Il vous faut sélectionner un de ces textes et pour celui que vous aurez choisi soit la question d'interprétation, soit l'essai. La date de remise du DM du 07/05 est vraiment impérative. 
( Si vous avez une ou plusieurs questions à poser sur ce travail facultatif, n'hésitez pas à me contacter par mail ). Bon courage à vous

« Pour reprendre un instant le langage conceptuel, nous dirons que le pouvoir, mais non la violence, est l’élément essentiel de toute forme de gouvernement. La violence est, par nature, instrumentale ; comme tous les instruments, elle doit toujours être dirigée et justifiée par les fins qu’elle entend servir. Ce qui exige ainsi une justification extérieure ne saurait représenter le principe constitutif essentiel. Dans les deux sens du terme, la fin de la guerre est la paix ou la victoire, mais il est impossible de dire ce que devra être la fin de la paix. La paix est un absolu, en dépit du fait que les périodes de guerre, au cours de l’histoire, aient presque toujours dépassé la durée des périodes de paix. Le pouvoir appartient à la même catégorie : on peut dire qu’il trouve « en lui-même sa propre fin ». (Certes, cela n’empêche pas les gouvernements d’avoir une certaine politique et de se servir de leur pouvoir en vue d’atteindre les objectifs qu’ils se sont fixés. Mais la structure du pouvoir lui-même est antérieure à ces buts et leur survit, de sorte que, loin d’être un moyen en vue d’une fin, le pouvoir est en fait la condition même qui peut permettre à un groupe de personnes de penser et d’agir en termes de fin et de moyens.) Et comme le gouvernement est essentiellement un pouvoir organisé et institutionnalisé, la question que l’on entend poser fréquemment : « Quelle est la raison d’être du gouvernement ? » n’a en fin de compte guère de sens. On pourra donner une réponse qui appellera elle-même d’autres questions, comme lorsqu’on dit qu’il s’agit de permettre aux hommes de vivre ensemble, ou encore qui sera dangereusement utopique, comme de promouvoir le bonheur, ou de réaliser une société sans classes, ou quelque autre type d’idéal non politique qui, si l’on cherche à le réaliser pour de bon, conduira inévitablement à la tyrannie.

Hannah Arendt - « Sur la violence » (1971)


Question d’interprétation philosophique:  peut-on justifier par elle-même une action violente?


 Essai philosophique: Est-il légitime de "se faire violence" en mettant en question la raison d 'être d'un gouvernement?




(Ce texte est un extrait du dialogue entre Winston, le narrateur et Syme qui est un de ses collègues de travail défendant ici la réforme du langage dénommée "novlangue" -   Il sera précisé plus tard que Syme va disparaître, "vaporisé": même si son analyse est entièrement favorable à Big Brother c'est-à-dire au Tyran d'Océania (le pays où l'action se déroule), elle semble manifester un excès de zèle suspect pour le pouvoir qu'elle promeut pourtant ouvertement - Ici nous ne lisons que la prise de parole de Syme)


 "– C’est une belle chose, la destruction des mots. Naturellement, c’est dans les verbes et les adjectifs qu’il y a le plus de déchets, mais il y a des centaines de noms dont on peut aussi se débarrasser. Pas seulement les synonymes, il y a aussi les antonymes. Après tout, quelle raison d’exister y a-t-il pour un mot qui n’est que le contraire d’un autre ? Les mots portent en eux-mêmes leur contraire. Prenez « bon », par exemple. Si vous avez un mot comme « bon » quelle nécessité y a-t-il à avoir un mot comme « mauvais » ? « Inbon » fera tout aussi bien, mieux même, parce qu’il est l’opposé exact de bon, ce que n’est pas l’autre mot. Et si l’on désire un mot plus fort que « bon », quel sens y a-t-il à avoir toute une chaîne de mots vagues et inutiles comme « excellent », « splendide » et tout le reste ? « Plusbon » englobe le sens de tous ces mots, et, si l’on veut un mot encore plus fort, il y a « doubleplusbon ». Naturellement, nous employons déjà ces formes, mais dans la version définitive du novlangue, il n’y aura plus rien d’autre. En résumé, la notion complète du bon et du mauvais sera couverte par six mots seulement, en réalité un seul mot. Voyez-vous, Winston, l’originalité de cela ? Naturellement, ajouta-t-il après coup, l’idée vient de Big Brother. "   

                                                                                           1984  - Georges Orwell
Question d'interprétation philosophique:  En quoi consiste "l'originalité de tout cela", pour reprendre l'expression de Syme?

Essai Philosophique:   D'où vient le pouvoir?



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