1) Quelles sont les trois fonctions de l’œuvre d’Art
selon Aristote ?
2) Comment comprenez-vous cette définition de la
tragédie selon Aristote : « « La tragédie est donc l’imitation d’une action noble et
achevée, ayant une certaine étendue (…) cette imitation est exécutée par des
personnages et, par le biais de la pitié et de la crainte, elle opère
l’épuration des émotions de ce genre. »
3) Donnez un
ou plusieurs exemples d’œuvres qui accomplissent cette fonction artistique de
la catharsis. Justifiez. Peut-on dire que la catharsis selon Aristote produise
le même effet que l’ « alètheia » selon Heidegger ?
Pourquoi ?
4) Considérons ces quatre types de valeurs : a) la
valeur d’usage, b) la valeur d’échange, c) la valeur d’estime (le prix que nous
confère la possession d’un objet aux yeux des autres par rapport à notre statut
social), d) la valeur symbolique (de quoi tel objet est-il le symbole ?).
Faites passer l’œuvre d’art au crible de ces quatre valeurs en justifiant vos
réponses (l’œuvre d’art a-t-elle une valeur d’usage, etc.)
5) Une œuvre d’art nous envoie-t-elle un message, selon
vous ? Considérons ce quatrain d’un poème de Baudelaire
« Recueillement » : « Sois sage, ô ma Douleur, et tiens-toi
plus tranquille. Tu réclamais le Soir ; il descend ; le voici. Une
atmosphère obscure enveloppe la ville, Aux uns portant la paix, aux autres le
souci. » Quel est le message émis par cette œuvre ? Est-ce le message
qui fait de ce poème une œuvre ? Si oui, pourquoi, si non, qu’est-ce qui
en fait une œuvre alors ?
6) Rocé est un rappeur français. Voici un extrait de
l’une de ces chansons :
« J'aime
le fracas, la somme de nos tracas,
Quand le son vient des tréfonds, sonne comme un crachat
J'aime le vacarme, musique mise au placard,
Les dégâts, car j'rap pas pour être sympa »
Quand le son vient des tréfonds, sonne comme un crachat
J'aime le vacarme, musique mise au placard,
Les dégâts, car j'rap pas pour être sympa »
Quel est ici le message ? Celui-ci est-il transmis
« littéralement » ? Quelle est la figure de style commune à
Baudelaire et à Rocé ?
7) Voici un extrait du poème de Ghérassim
Luca : « Prendre corps » :
« Je te flore /tu me faune /je te
peau / je te porte / et te fenêtre / tu m’os / tu m’océan / tu m’audace / tu me
météorite /je te clé d’or / je t’extraordinaire / tu me paroxysme / tu me
paroxysme / et me paradoxe / je te clavecin / tu me silencieusement / tu me
miroir / je te montre / tu me mirage / tu m’oasis / tu m’oiseau / tu m’insecte
/ tu me cataracte / je te lune / tu me nuage / tu me marée haute / je te
transparente / tu me pénombre / tu me translucide / tu me château vide / et me
labyrinthe / tu me parallaxes / et me parabole / tu me debout / et couché / tu
m’oblique / je t’équinoxe / je te poète / tu me danse / je te particulier / tu
me perpendiculaire / et sous pente / tu me visible / tu me silhouette / tu
m’infiniment / tu m’indivisible / tu m’ironie / je te fragile / je t’ardente /
je te phonétiquement / tu me hiéroglyphe / tu m’espace / tu me cascade / je te
cascade à mon tour / mais toi / tu me fluide / tu m’étoile filante / tu me
volcanique / nous nous pulvérisable / nous nous scandaleusement / jour et
nuit / nous nous aujourd’hui même / tu me tangente / je te concentrique /
concentrique / tu me soluble / tu m’insoluble / en m’asphyxiant / et me
libératrice / tu me pulsatrice / pulsatrice / tu me vertige / tu m’extase / tu
me passionnément / tu m’absolu / je t’absente / tu m’absurde / je te marine /
je te chevelure / je te hanche / tu me hantes / je te poitrine / je buste ta
poitrine / puis ton visage / je te corsage / tu m’odeur / tu me vertige / tu
glisses / je te cuisse / je te caresse / je te frissonne / tu m’enjambes / tu
m’insupportable / je t’amazone / je te gorge / je te ventre / je te jupe / je
te jarretelle / je te peins / je te bach / pour clavecin / sein / et flûte (…)
Pourquoi peut-on dire de ce poème qu’il est
doublement « incorrect » ? A-t-il un sens, selon vous, et si oui, lequel et comment l'avez-vous reçu?
8) Que veut dire ici Roland Barthes : « Malheureusement,
le langage humain est sans extérieur : c'est un huis clos. On ne peut en
sortir qu'au prix de l'impossible (…) Mais à nous, qui ne sommes ni des
chevaliers de la foi ni des surhommes, il ne reste, si je puis dire, qu'à
tricher avec la langue, qu'à tricher la langue. Cette tricherie salutaire,
cette esquive, ce leurre magnifique, qui permet d'entendre la langue
hors-pouvoir, dans la splendeur d'une révolution permanente du langage, je
l'appelle pour ma part : littérature. »
Que faut-il donc que soit un texte pour devenir une œuvre artistique ? Pourquoi
peut-on dire que cette définition s’applique exactement au poème de Ghérasim Luca ?
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