Pour bien comprendre le schéma suivant, il faut déjà avoir saisi l'interprétation que fait Hannah Arendt de la parabole de Kafka, lequel définit "il" (c'est-à-dire l'homme) comme cet être coincé dans l'étau de deux forces antagonistes: le passé qui le pousse hors du passé et le futur qui le retient d'aller vers l'avenir. L'homme rêve de s'élever au-dessus de cette ligne temporelle et d'arbitrer cet antagonisme. Ce "rêve", Hannah Arendt y voit la conception de la pensée que l'on retrouve dans une tradition philosophique qui de Parménide à Hegel en passant par Platon situe l'acte de penser comme une action qui se déroule dans une "région" hors de l'espace et du temps. Elle reprend donc de Kafka cette idée selon laquelle penser viendrait à l'homme à partir de cet antagonisme dont il est le point d'affrontement entre le passé et le futur, mais elle décrit tout autrement l'acte de penser dans cette perspective. Elle nous propose une variante dont le but est bel et bien de situer très précisément le rapport entre penser et les évènements.
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