Problématisation du sujet : Est-ce à la culture, c’est-à-dire à tout ce que nous
avons acquis du fait de notre immersion dans une communauté d’être humains dotée
de traditions, de lois, d’une langue, d’une religion, d’habitus (disposition,
façon d’être héritée de notre inscription dans un groupe, un milieu) que nous
devons le fait d’être humains ? Ne sommes-nous pas plutôt naturellement
humains, par notre anatomie, nos pulsions, nos besoins, par la manifestation
d’une spécificité qui serait déjà efficiente, avant même que nous soyons
éduqués dans un milieu culturel humain ?
En réfléchissant, nous
réalisons que la réponse négative à cette question peut se concevoir de deux
façons : 1) c’est naturellement que nous sommes humains 2) la culture ne
fait pas l’homme parce qu’elle fait aussi l’animal et peut-être même au-delà,
d’autres entités vivantes comme les bactéries, les cellules (quand on parle de
cultures de bacilles ou autres, on veut simplement désigner notre aptitude à
cultiver, à faire croître des bactéries dans un milieu qui les entretient, qui
les nourrit mais la question pourrait se poser, à la lumière de certaines
données scientifiques récentes, de savoir si le terme de culture ne pourrait
pas prendre une dimension supérieure, notamment celle d’adaptation, de
transmission d’habitudes ou d’habitus d’une génération à l’autre).
Nous devons également
prendre en compte le sens moral du terme « humanité » : être
humain signifiant dés lors le fait d’être raisonnable, ouvert, compréhensif et
doté de qualités compassionnelles. Est-ce notre éducation, notre apprentissage
du respect que nous devons à Autrui ainsi qu’à toute forme de vie qui nous rend
pacifique, réceptif à la détresse de l’autre, le point crucial résidant ici
dans le fait que l’empathie est une émotion, un sentiment. Ne s’agirait-il pas
dés lors d’un élan spontané, incompatible avec ce détachement que les
apprentissages culturels imposent à l’égard de nos qualités naturelles ou
supposées telles ? La culture désigne, de fait, l’efficience d’une
proximité spatiale et communautaire avec notre semblable et plus encore notre
concitoyen, notre compatriote, mais cette promiscuité va-t-elle de pair avec
une entente, une complicité, une compréhension ? Nous savons tous que la
réponse ici est « non », toute la question est de déterminer si cette
hostilité, cette insociabilité observable dans le phénomène même du partage et
de la société est due à ce qui, en nous,
tiendrait encore de la nature ou bien au contraire de notre immersion
dans un milieu toujours déjà culturel.
1- La
spécificité de l’être humain : naturelle ou culturelle ? (Hegel - Platon - Aristote)
La façon d’être, d’agir et
de penser de l’être humain nous semble fondamentalement différente de celle des
animaux. Autant ces derniers ont un temps de réaction immédiate, systématique
et immuable (non évolutive) par rapport à la plupart des stimulations
naturelles comme la faim, la soif, le sommeil ou la reproduction, autant
l’homme apporte des réponses diverses, travaillées, construites et retardées
par rapport à ces pulsions. Nous nous différencions des « choses de la
nature » comme le dit Hegel, parce que notre existence ne s’effectue pas
seulement sur le mode de « l’en soi », c’est-à-dire de façon brute,
aveugle, purement organique comme un arbre qui finalement ne fait que croître
dans son milieu naturel mais nous existons aussi sur le mode du « pour
soi », c’est-à-dire que nous réalisons que nous existons, nous nous en
rendons compte. « Les choses de la nature n’existent qu’immédiatement et d’une
seule façon, tandis que l’homme parce qu’il est esprit a une double existence; il existe d’une part
au même titre que les choses de la nature, mais d’autre part, il existe aussi
pour soi, il se contemple, se représente à lui-même, se pense et n’est esprit
que par cette activité qui constitue un être pour soi. » C’est dans le mouvement d’acquisition de cette
conscience qui lui permet de se distinguer de son environnement que l’être
humain va se constituer peu à peu comme un être de culture en transformant tout
ce qui est donné (la nature) pour lui imprimer sa marque et construire ainsi un
monde humain (la culture). Si la culture fait l’homme, c’est donc aussi parce
que l’homme ne cesse de se faire au gré de cette transformation de la nature en
culture.
Déjà Platon, dans le
Protagoras, avait pointé la spécificité humaine dans sa description du mythe de
Prométhée. Corrigeant l’oubli de son frère, Le titan se voit dans l’obligation
de voler aux Dieux le feu et l’intelligence pour que l’homme puisse jouir de
qualités propres au même titre que les autres animaux. Ce don ne suffisant pas
à assurer la survie de cette espèce, c’est Zeus lui-même qui complètera cette
gratification par la vergogne (la pudeur, l’humilité). L’intelligence, le feu,
le respect du prochain : ces cadeaux portent déjà en eux tout le potentiel
de la vie en société, du progrès technologique et de la civilisation. Ce mythe
suggère que c’est précisément en usant d’autres armes que celles de la nature
que l’homme trace un chemin spécifique à tous égards dans le monde, comme si le
propre de notre espèce consistait précisément à devoir se forger culturellement
ce qui naturellement lui fait défaut.
Mais ne serait-ce pas là encore
un dessein de la nature ? Ne pourrait-on pas inscrire nos signes
distinctifs comme la marque d’une finalité propre que la nature nous aurait
fixé. Pour Aristote, « la nature ne fait rien en vain » et c’est la
raison pour laquelle elle a fait de nous des animaux doués de langage, capables
d’exprimer l’utile et le nuisible et conséquemment le juste et l’injuste, le
bien et le mal, puis de créer des cités, c’est-à-dire des lois. Il y a donc
dans la vie en société tout ce qui permet à l’être humain d’aller au bout de ce
qu’il est, de sa nature. La culture s’inscrit ainsi, pour Aristote, dans un
schéma dont la nature a fixé la ligne directrice.
2- L’homme est
structurellement « contre-nature » (Georges Bataille – Michel
Tournier - Freud)
Mais comment pouvons-nous
expliquer, si c’est encore la nature qui explique la distinction de notre
espèce que nous soyons aussi soucieux de contrarier hors de nous en nous tout
ce qui est naturel ? L’homme ne cesse de brouiller les codes de la nature,
de ralentir ces temps de réaction « instinctifs », d’inventer des
protocoles là où les animaux semblent se soumettre à des réflexes donnés, déjà
inscrits dans leur patrimoine génétique.
« Je pose en principe un fait
peu contestable, écrit Georges Bataille : que l'homme est l'animal qui
n'accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. Il change ainsi le monde
extérieur naturel, il en tire des outils et des objets fabriqués qui composent
un monde nouveau, le monde humain. L'homme parallèlement se nie lui-même, il
s'éduque, il refuse par exemple de donner à la satisfaction de ses besoins
animaux ce cours libre, auquel l'animal n'apportait pas de réserve. Il est
nécessaire encore d'accorder que les deux négations, que, d'une part, l'homme
fait du monde donné et, d'autre part, de sa propre animalité, sont liées. Il ne
nous appartient pas de donner une priorité à l'une ou à l'autre, de chercher si
l'éducation (qui apparaît sous la forme des interdits religieux) est la
conséquence du travail, ou le travail la conséquence d'une mutation morale.
Mais en tant qu'il y a homme, il y a d'une part travail et de l'autre négation
par interdits de l'animalité de l'homme."
L’homme se caractérise par
son attitude qui consiste à dire « non » à tout ce qui, hors de lui
et en lui, est naturel. Nous sommes des êtres culturels par la systématicité
même de l’esprit de cette négation, ce que manifeste bien tous les travaux du
Robinson Crusoé de Michel Tournier quand il se retrouve solitaire dans son île
et cultive le riz au lieu de le consommer, fait des barricades au lieu de jouir
de l’espace, construit une prison au lieu de laisser libre cours à toutes ses
pulsions (comme cela a été dit au cours de cette année « Vendredi ou les
limbes du Pacifique » est une référence très intéressante en ceci qu’elle suit
quasiment les étapes d’un plan de dissertation (3 moments) : Robinson
souffre d’abord de la solitude et construit des artefacts susceptibles de
maintenir dans cette nature sauvage tous les acquis de la culture, puis
l’apparition de Vendredi change la donne en instituant un « autre »
rapport à l’autre, à l’autre culture tout autant qu’à l’autre personne, enfin,
sous l’impulsion de Vendredi, Robinson vit une relation plus entière, plus
assumée, plus fusionnelle et plus artistique avec Speranza, jusqu’à refuser de
retourner à « sa » culture, jusqu’à ressentir dans son lien avec la
nature toute la stylisation récréative d’un « devenir soi » - ici, à
cet instant du plan, nous pouvons donc évoquer seulement le premier moment du
roman).
Ce que Robinson craint d’abord
en arrivant dans cette île, c’est de se perdre lui-même, de n’avoir plus rien
d’humain, comme le suggère l’attitude du chien Rex lorsqu’il le retrouve
sortant de la souille et s’enfuit en ne reconnaissant plus son maître. Ce que
la culture avait fait, l’immersion dans la nature est en train de le défaire,
en plongeant Robinson dans une satisfaction primaire et passive de ses
pulsions, dans un mutisme hébété, bestial. C’est Rex qui finalement sortira
Robinson de cette « impasse » en le rappelant à la nécessité humaine
de rétablir des habitudes, des machines et des institutions culturelles faites
pour une communauté même si cette collectivité se réduit à une personne.
Comme le suggère Georges
Bataille cet esprit de contradiction à la nature qui définit le propre de
l’homme ne se limite pas à la caractérisation de l’espèce mais tout aussi bien
à celle de l’individu et c’est bien ce que nous retrouvons, notamment dans le
livre de Freud « Malaise dans la civilisation », car, selon le
fondateur de la psychanalyste, ce qui finalement constitue la psyché de tout
individu humain socialisé, c’est fondamentalement la frustration, le
refoulement, le « dressage ».
Dans sa description des instances au
fil desquelles se construit le moi de chacun de nous, nous percevons
l’importance cruciale de deux répressions : celle du principe de plaisir
confronté au principe de réalité tout d’abord puis celle de notre assimilation
du sur-moi ensuite, c’est-à-dire de l’intériorisation par le biais de laquelle
nous faisons « notre » l’expression de l’interdiction, de l’autorité
parentale. Un être humain socialisé, pour Freud, c’est finalement d’abord et
fondamentalement une sexualité réprimée, une tentative de gestion approximative
entre nos pulsions sexuelles et l’assimilation d’une autorité répressive nous
enjoignant de ne pas leur céder aveuglément.
3- Le
« génie de l’équivoque » et le « continuisme » (Merleau-Ponty
– Jean-Claude Ameisen)
« Je
pose un principe peu contestable, a donc écrit Georges Bataille, que l’homme
est l’animal qui n’accepte pas simplement le donné naturel, qui le nie. »
Mais est-il si peu contestable qu’il le prétend ? Parler, construire,
édicter des lois, réprimer sa sexualité : tous ces comportements
marquent-ils nécessairement une négation, un arrachement ? L’écrivain D H
Lawrence soutient, par exemple, que la
chasteté elle-même est un flux de sexualité, une certaine façon de la vivre,
voire de la libérer. Le langage nous impose-t-il nécessairement des attitudes
anti naturelles ? Est-il si facile d’isoler dans nos comportements ce qui
tiendrait de la culture et ce qui demeurerait de la nature ? Et s’il
s’agissait davantage d’une question de regard, d’interprétation plutôt que d’une
dissociation claire et brutale ?
C’est très exactement
à une relativisation de cette contradiction que nous invite Maurice
Merleau-Ponty : « Il n’est pas plus naturel ou pas moins conventionnel de crier
dans la colère ou d’embrasser dans l’amour que d’appeler “table” une table. Les
sentiments et les conduites passionnelles sont inventés comme les mots. Même
ceux qui, comme la paternité, paraissent inscrits dans le corps humain, sont en
réalité des institutions. Il est impossible de superposer chez l’homme une
première couche de comportements que l’on appellerait “naturels” et un monde culturel
ou spirituel fabriqué. Tout est fabriqué et tout est naturel chez l’homme,
comme on voudra dire, en ce sens qu’il n’est pas un mot, pas une conduite qui
ne doive quelque chose à l’être simplement biologique, et qui en même temps ne
se dérobe à la simplicité de la vie animale, ne détourne de leur sens les
conduites vitales, par une sorte d’échappement et par un génie de
l’équivoque qui pourraient servir à définir l’homme. »
« Comme on voudra dire » : cette expression suffit à
nuancer considérablement la violence de l’opposition telle que Georges Bataille
nous la décrivait. Il est tout aussi possible d’expliquer naturellement ce que
l’on a tendance à imputer à notre apprentissage culturel que l’inverse. Etre
père, par exemple, est nécessairement un « fait génétique » qui est
inconcevable indépendamment d’un processus naturel de génération, mais en même
temps, il ne suffit pas d’être géniteur pour être père. La paternité est une
condition culturelle qui peut d’ailleurs dans certaines ethnies être confiée à
une autre personne que le géniteur comme l’oncle notamment. La nature et la
culture sont moins des dimensions qui s’excluent l’une l’autre comme si elles
se situaient de part et d’autre d’une ligne de démarcation que des regards, des
angles de vues, des façons différentes de rendre compte des mêmes phénomènes.
Affirmer que c’est la culture qui fait l’homme, c’est seulement choisir une
certaine manière d’interpréter le « phénomène humain », lequel
pourrait être appréhendé tout aussi bien comme un fait naturel sans que les
arguments avancés soient plus faux que ceux de la thèse opposée.
Selon Maurice Merleau-Ponty, c’est précisément dans cette ambiguité sur
l’homme que tient le propre de l’homme. Dans l‘impossible résolution de
l’existence humaine par l’une ou l’autre de ces options : nature/culture,
se dit quelque chose d’une dérobade, d’un indiscernable, d’un « champ
d’efficience » aussi incontournable qu’insituable qui pourrait exprimer,
mieux qu’aucun autre critère « positif », l’authenticité humaine, le
« style d’être humain », à savoir la réalité de notre ancrage dans un
donné biologique et, en même temps, l’évitement de cette réduction de notre
évolution à des déterminations génétiques, à des caractéristiques immuables, à
des conduites animales. La finesse du propos du philosophe français réside dans
le fait qu’il envisage la possibilité que l’opposition entre nature et culture
est trop « facile » pour être vraiment efficiente. Elle caricature
une réalité beaucoup plus fine que l’esprit de démarcation qui essaie d’en
rendre compte : se pourrait-il que la culture soit plus
« naturelle » que nous pensons et qu’inversement la nature soit
toujours déjà « culturelle » ?
Qui de nous n’a jamais été interpellé par l’effet de simplification de
l’affirmation : « C’est la nature » ou « c’est leur
instinct » quand, par exemple, nous évoquons des conduites animales ?
C’est une façon arbitraire et paresseuse d’évacuer une question, un problème,
et plus encore, une suspicion que certains d’entre nous n’aiment pas s’avouer à
eux-mêmes, à savoir la possibilité qu’il existe des « cultures
animales ». Maurice Merleau-Ponty ne nous suivrait certainement pas sur ce
terrain puisque pour lui, cet échappement, ce dépassement de l’opposition
nature / culture désigne précisément et exclusivement « le génie de
l’équivoque » humain, mais en formulant, au sujet de l’homme, la porosité
de cette dualité, il rend possible la question de l’extension de cet
échappement à tous les êtres vivants.
Des découvertes récentes en éthologie posent avec de plus en plus
d’acuité la question de l’exclusivité du modèle culturel à l’espèce humaine. Si
par culture, nous entendons transmission d’habitudes, de traditions et de
mentalités d’une génération à une autre, alors il semble difficile d’appeler autrement
l’aptitude observée chez des singes de l’île de Koshima de laver à l’eau de mer
des patates douces avant de les consommer, aptitude qui semble s’être étendue à
toute la tribu d’abord puis à d’autres groupes avec lesquels la première
« horde » est entrée en contact. Si la culture fait l’animal, elle ne
fait pas l’homme, en tant qu’espèce distincte du règne animal. Qu’il y ait de
la culture qui s’oppose à la nature, n’est-ce pas le préjugé, l’artifice qu’une
espèce a construit de toutes pièces afin de se l’approprier arbitrairement et
d’en faire le critère distinctif de son « genre » ? Que la
culture fasse l’homme, n’est-ce pas ce qu’il nous plaît de penser afin de poser
comme une évidence hors de doute que l’homme n’est pas un animal ? La bonne question à
se poser pour comprendre les distinctions entre les espèces n’est pas de savoir
« ce qui» nous sépare mais « de combien » nous sommes distants dans l’acquisition de
telle ou telle aptitude. Nous ne sommes pas davantage distincts naturellement
des autres espèces animales que nous ne sommes culturellement supérieurs à
elles, nous ne sommes que plus ou moins
ce qu’elles sont aussi, comme si rien dans le fait d’exister n’étaient autre
chose qu’un flux incessant de variables, de fluctuations de façons d’être
(cette idée n’est pas sans rapport avec la Philosophie de Spinoza). Ce n’est
pas la culture qui fait l’homme, c’est un certain dosage de ce « vouloir
vivre » et de ce « savoir vivre » que nous partageons avec tous les êtres vivants.
Conclusion : Nous sommes partis de l’évidence d’une « réalité humaine » propre à cette espèce, manifestant en nous l’efficience d’une conscience, d’un langage d’une puissance de négation de tout ce qui est naturel (Bataille), mais cette capacité de résistance proprement humaine à l’égard d’une nature posée comme aveugle, inerte et immuable nous est finalement apparue non seulement comme caricaturale mais aussi comme suspecte en ceci qu’elle fait la part trop belle à l’homme. Si, comme le suggère Freud, le mouvement de la connaissance va de pair avec une logique tendant à « désanthropocentrer » notre rapport à l’univers, il nous faut bien reconnaître que la culture ne fait pas l’homme mais qu’elle manifeste, au contraire, la dynamique même de la complexification du Vivant.
Les animaux n'ont pas de culture, c'est un savoir faire ou un instinct qu'ils ont à la naissance ou qui leur est transmis par leurs parents. La culture est transmise par le biais de l'écrit, des monuments, de l'art et etc... Voila ce que je penses de la culture. je conteste donc le fait de dire que la culture fait l'animal mais pas l'homme.
RépondreSupprimerBonjour,
SupprimerLa culture, ça commence peut-être par écrire "je pense" sans rajouter de s. L'article me semblait clair sur la question que vous abordez. Bien des choses ont changé à partir notamment des observations faites par des éthologues japonais sur l'île de Koshima. Vous parlez d'instinct transmis par leurs parents. Le terme même d'"instinct"me semble creux. C'est un signifiant vide. Si par ce terme on veut dire "immédiat", l'homme a autant d'instinct qu'un animal. D'autre part, l'observation de Koshima souligne un mode de transmission animale que nous n'avions jamais observé jusque là, d'abord parce qu'avant les chimpanzés ne lavaient pas les patates douces, ensuite parce cette coutume (il nous faut bien l'appeler comme ça)ne s'est transmise que dans un groupe de chimpanzés. Ce n'est donc pas quelque chose que l'on pourrait appliquer à l'espèce. Vous êtes parfaitement libre de contester. La vraie question c'est de savoir pourquoi vous le faites (argumentation ou anthropocentrisme ?)
Ah et la video avant la conclusion, il parle de Darwin en disant que le singe est un cousin de l'Homme mais Darwin ne l'a jamais dit . A+
RépondreSupprimer"Il" c'est Jean-Claude Ameisen, médecin, chercheur, professeur d'immunologie à l'université Paris Diderot, président du comité d'Ethique de L'inserm et auteur d'un livre entièrement consacré à Charles Darwin "Dans la lumière et les ombres". Je pense que l'écriture de ce livre lui a permis d'intégrer des connaissances sérieuses sur ce scientifique. Dans les carnets de Darwin, on peut lire cette phrase:"« L'homme dans son arrogance se croit une grande œuvre digne de l'intervention d'un dieu. Il est plus humble et je pense plus vrai de le considérer comme créé à partir des animaux ." Je vous invite à la méditer. Peut-être est-ce le terme de "cousins" qui vous interpelle? Moi aussi, pourquoi pas lui substituer celui de "frères"? N'importe quelle coutume d'une société de Bonobos me semble recéler davantage de réflexion et de profondeur que tous les tweets de campagne de Donald Trump.
SupprimerBye