Voici les scènes proposées pour les exercices théâtraux portant sur les métamorphoses du moi. La composition des groupes est libre (pas plus de quatre personnes par groupe). Elles seront jouées début février:
- Ecrire et jouer le dialogue entre une personne placée dans une situation chaotique et absurde et une autre personne vivant la même situation mais justifiant la nécessité de lui donner du sens sur les mêmes raisons que celle qui alimente le nihilisme de son interlocuteur.trice
- Ecrire et jouer le dialogue entre Pascal et Spinoza soit en mettant en présence ces deux auteurs (qui en réalité ne se sont jamais rencontrés), soit en posant une situation qui donne lieu à un échange entre une personne défendant (consciemment ou non) les thèses de Pascal et une autre celle de Spinoza. Cela peut-être une scène très en phase avec notre époque. On peut aussi envisager que ces deux personnes entretiennent une liaison ou envisagent d’en vivre une.
- Une version très moderne d’un dialogue entre le sultan Schahriar et Schéhérazade
- Ecrire et jouer un dialogue entre une personne maîtrisant parfaitement l’argumentation selon laquelle notre moi n’est pas une substance et une autre convaincue du contraire (cela peut être soit une personne ayant des notions de philosophie ou au contraire quelqu’un de très affairé à se définit comme un « moi » sur les réseaux sociaux)
- Un jeu plutôt solitaire: une longue litanie du « moi, je ». Écrire et jouer le monologue d’une personne dissertant sur son moi et dans lequel un long passage sera constitué par des phrases commençant par « moi, je… ». Après vous avez carte blanche pour a) montrer les impasses de son égocentrisme b) soit l’en faire sortir c) soit envisager une sorte de dédoublement où cette personne s’interpellerait elle-même (et à ce moment là cette scène pourra se jouer à deux), d) Le moi de cette personne ferait l’expérience de dasein e) une autre approche que vous inventeriez…
- Ecrire et jouer la scène des larmes d’Ulysse en insistant bien sur l’identité narrative ou bien sur une situation similaire dans l’époque d’aujourd’hui (respecter le triptyque: auteur auditeur personnage)
- Ecrire et jouer une scène ciblant les heccéités amoureuses (c’est-à-dire les interprétations de ces presque rien venant d’une personne amoureuse à l’endroit de la personne aimée) et les processus des décryptages de signes, éventuellement avec des voix off ou d’autres processus théâtraux (comme en parler à un ami). Cela a déjà été exploré par un groupe dans les scènes qui ont été jouées récemment mais il s’agit ici d’aller beaucoup plus loin. Il conviendra aussi d’évoquer Proust et tout ce que ce travail d’interprétation revête de plus profond que les thèses pascaliennes.
- Ecrire et jouer une scène dans laquelle le peintre Velasquez travaille ou réfléchit ou dispose les modèles de sa peinture « les Ménines ». On peut aussi envisager un dialogue entre Philippe 4 et Velasquez
Suivent les deux sujets d'écriture libre proposés (au choix). Cet exercice est facultatif (note bonus)
Sujet 1: Ecrire ou concevoir une fiction (quelle que soit sa forme) dans laquelle un.e narrateur.trice décrit et approfondit tous les sens et toutes les nuances de la compréhension de cette nécessité: s’éloigner de soi pour se donner à la fois l’effet de consistance, de trouble et d’opacité (d’obscurité) d’être un moi, ou d’avoir à en être un (comment trouver la bonne distance pour s’assurer de la pertinence d’une identité narrative opérationnelle et féconde). Bref, comment s'éloigner suffisamment de soi pour se peindre soi-même?
Sujet 2: Ecrire ou concevoir une fiction dans laquelle un.auteur.e parviendrait si parfaitement à se décrire soi-même qu’elle ou il ne saurait plus au final si elle est en train d’écrire une vie vécue ou de vivre une vie écrite (comme si de l’autre côté de la page ou de la toile ou de la caméra, son « double" était aussi en train de la créer) .
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