1) Les trois exigences de l’exercice
Le but de cet exercice est de stimuler et d’entretenir la vive attention d’un public pendant 5 minutes sur l’une des questions suivantes. A l’exception de l’insulte, de la grossièreté, de tout propos outrancier, raciste, sexiste, homophobe, il est possible d’utiliser un spectre large de techniques rhétoriques susceptibles de parvenir à ce résultat. Il convient également de ne pas négliger sa propre satisfaction dans la réalisation de cet exercice imposé.
S’il fallait retenir trois exigences pour mener à bien ce travail d’éloquence, il s’agirait de
- Conviction: être réellement et totalement DANS ce que vous allez développer, de vous y impliquer davantage que pour un travail scolaire. Ce qui est attendu ici est une prestation portant votre empreinte et manifestant un STYLE authentique. Il importe que l’on y reconnaisse votre « patte », quelque chose d’éventuellement déconcertant, d’assumé, d’affirmé, tout ce qui manque cruellement à une réponse d’intelligence artificielle. Ce qui vous est demandé, de ce point de vue, c’est de faire preuve d’intelligence « pas artificielle » que vous ayez le sentiment d’y avoir impliqué quelque chose de vous -même si bien qu’indépendamment de l’accueil que vous recevrez, vous aurez accompli un ouvrage à même de vous satisfaire d’être vous.
- Argumentation: pour autant, il s’agit là aussi (référence à la joute oratoire) « d’emporter le morceau », de déployer une argumentation authentique. Le choix du sujet est évidemment décisif. Certains sont libellés de façon ouvertement libre, humoristique, inattendue: il convient justement de les traiter sérieusement, de leur apporter éventuellement la gravité ou la portée qu’ils ne semblent pas revêtir de prime abord. Dans tout sujet, il y a un « fond ». Par exemple le 89: « peut-on brancher une clé USB à l’endroit du premier coup? » Fait référence à l’erreur, voire au manque de confiance en nous qui souvent se manifeste, à cause duquel nous partons du principe que nous nous trompons, que nous faisons mal les choses. Du coup on se dit qu’on s’est trompé alors qu’en fait la première tentative était la bonne: on se branche puis on retourne la clé, et en fin de compte on la re-re-tourne: c’est tjrs intéressant comme « ritournelle » et il n’est pas du tout exclu que quelque chose d e votre humanité s’y dise. Cela veut dire qu’il y a une possibilité de sérieux dans tous les sujets et qu’il vous faut absolument la saisir, mener à bien un travail de compréhension, d’observation et d’argumentation
- Humour: Le but est de maintenir l’attention de l’auditoire pendant 5 minutes, donc d’embarquer le fil des pensées de toutes les personnes qui vous écoute dans un « petit voyage », dans une déambulation dont vous avez conçu entièrement le trajet. Cela suppose une grande concentration de votre part ainsi que la maîtrise de plusieurs registres dont l’humour. Il y a dans le rire, un décrochage, une sorte de moment critique heureux pendant lequel l’auditeur.trice exprime par une manifestation plus physique qu’intellectuelle son assentiment, son adhésion totale. L’orateur.trice se sent alors accepté.e au-delà du contenu même du message même si c’est sa prise de parole qui a provoqué le rire. Faire rire est quelque chose de l’ordre de la conquête. Cela atteste d’une forme de victoire qu’il convient de remporter dans ce type d’exercice.
Tout discours dans un concours d'éloquence doit suivre la structure suivante:
Exorde / Narration / Argumentation / Réfutation / Péroraison
Toutefois, vous ne disposez pas de suffisamment de temps pour mener à bien ces 5 moments: l’exorde, l’argumentation et la péroraison sont probablement les plus importants. C’est à vous qu’il revient de structurer votre prestation comme vous l’entendez à partir de cette présentation (si vous voulez réaliser les 5 moments, faites-le!):
2) L’exorde
L’exorde doit susciter l’attention des auditeurs. Il se situe d’emblée au niveau de l’ethos. Il faut non seulement « appeler » l’assemblée à nous prêter l’oreille, mais aussi créer d’emblée un certain climat de confiance. Trois types d’exorde sont utilisables:
- L’hommage: on remercie les organisateurs, ou les personnes qui nous ont invité. On s’avoue « touché » de pouvoir parler en ce lieu prestigieux, etc.
- L’enjeu: on peut également d’emblée insister sur ce qui se joue de notre prise de parole: « ce que je vais vous dire est doublement important pour moi ». « Je dois vous avouer que… » ou alors « L’heure est grave, mes amis car il en va de l’intérêt commun… »
- La surprise: il s’agit de surprendre complètement l’auditoire en évoquant quelque chose qui semble n’avoir aucun rapport avec le sujet que l’on est censé traiter. Évidemment on va le retrouver en fin de parcours, mais le détour crée sans conteste un certain charme qui nous prédispose à l’écoute. Nous sommes séduits. (il est également possible de créer la surprise en s’appuyant sur un objet qui ne présente pas le moindre rapport avec le sujet mais qui en réalité sera relié à la fin de cette introduction. Au terme de l’exorde, il faut annoncer la thèse que vous allez défendre. C’est crucial. Le suspense est alors terminé: il faut clairement annoncer la couleur. C’est de cela dont je vais vous convaincre. Le meilleur exorde est probablement la surprise, mais il ne faut pas se tromper d'un côté ou de l'autre (trop ou pas assez détonnant!)
3) La narration
Cette phase prend tout son sens pour la plaidoirie d’un avocat. Il s’agit de raconter l’histoire qui va aboutir à la condamnation de son client. La narration ici concerne les faits et elle revêt une importance capitale mais dans un discours politique, elle prend un autre sens. Obama raconte ainsi dans un discours datant de 2008 l’histoire vraie d’une femme centenaire qui a connu l’esclavage et l’époque où les femmes américaines n’avaient pas le droit de vote. On part d’une histoire personnelle vraie ou inventée qui permet de sensibiliser le public au sujet que l’on va aborder. le vrai but est à la fois de susciter un intérêt, d’aller chercher l’enfant qui aime les histoires et qui se cache en tout adulte. Elle s’efforce aussi parfois de créer un rapport d’identification.
4) L’argumentation (ou confirmation)
C’est à ce moment là que l’on va vraiment juger de la pertinence de votre discours. Nous étions d’abord dans l’ethos, la narration était dans le pathos, puis nous entrons dans le logos. Il faut respecter trois principes:
- Ordonner vos arguments de la façon suivante: les plus forts au début et à la fin, les plus faibles au milieu. Par exemple, supposons que l’on souhaite convaincre l’auditoire de la nécessité de dépénaliser la vente de cannabis. Considérons ces trois arguments: a) mettre fin au marché parallèle b) rendre possible un suivi médical des personnes dépendantes c) dépouiller totalement cette substance du charme de l’interdit. C’est dans cet ordre qu’il faut présenter ces arguments car le a et le c ont plus de poids que le b (même si le b est important, mais dans l’esprit de l’auditoire, on doit présumer de l’impact de nos arguments)
- Qualifier la nature des arguments présentés avant de les exposer. Ainsi par rapport aux trois arguments précédents: le premier est celui de la légalité, le second de la santé, le troisième due la psychologie. Si on veut justifier le rétablissement du service national, on peut préciser: mon premier argument est politique: le service militaire favorise le sens de la citoyenneté, mon second est économique: on peut apprendre un métier à l’armée, le troisième est militaire, défendre son pays.
- Donner à l’auditoire les moyens de nous suivre pas à pas en formulant clairement nos arguments et en annonçant son plan: notre argumentation s’appuie sur trois arguments. D’abord…j’en viens maintenant au second temps de mon propos…Voilà ce qu’il convient de justifier…il faut dire exactement au public où l’on en est. On est un peu au musée et l’on prend la main de l’auditeur pour lui montrer ceci puis cela, et ainsi de suite.
5) La réfutation (ici c’est vraiment la partie la plus dispensable)
Un discours défend une thèse et une seule. Par conséquent il faut démontrer que le point de vue contraire est nul. Il faut le détruire sans pitié en utilisant tous les moyens dont on dispose. Il s’agit ici purement et simplement d’être « un tueur », et de bien réaliser que c’est avec des arguments certes frappants mais aussi précis, calculés, incisifs que l’on y parviendra. Il importe de ne pas sembler trop partisans. C’est le moment où il importe vraiment de s’interroger sur ce qui vous permettra d’avoir le public dans votre poche avec plus d’efficacité que votre opposant. Quoi de plus terrible que l’anaphore « Brutus est un homme honorable » de Marc Antoine? Ou que le « Bien monsieur le premier ministre » de Mitterand dans le débat contre Jacques Chirac? « Les adversaires de cette thèse vous diront que…Mais honnêtement qui peut croire que…. » Telle est la structure de la réfutation. Mais imposer l’uniforme n’est-ce pas le subterfuge le plus grossier de l’école républicaine qui tente ainsi de dissimuler la reconduction des inégalités sociales en imposant le port d’une uniformité vestimentaire de façade? Dans la réfutation, on est toujours dans le logos évidemment mais on peut aussi se considérer dans l’Ethos, faire peser de tout le poids du crédit que l’on a acquis l’option défendue
6) La péroraison
Elle a deux buts: insister sur le bien fondé de la thèse que l’on a défendue et faire comprendre par un coup de maître que l’on termine. Il faut viser les applaudissements même si on ne les a pas. C’est comme le dernier coup de burin à une statue. Il faut que cela marque la fin d’un tout. Cela ne pouvait se terminer que de cette manière. On ne doit surtout pas terminer par un « j’en ai fini » ou par un « voilà ». La fin s’impose d’elle-même comme une évidence. On peut concevoir deux types de péroraison:
- Par le haut: On clôt le discours par une formule exaltée, soit habituelle: « vive la république, vive la france », soit inattendue, mais magistrale, éloquente.
- Par le bas: On détache bien les syllabes. « De tout mon coeur, législateurs français, je vous remercie. » La péroraison est sans aucun conteste dans le pathos. Il faut vouloir laisser l’auditeur un peu groggy, KO sous la puissance d’impact du discours que l’on vient d’exposer. C’est ici un exercice de pure séduction. Que la fin de notre prise de parole laisse le charme agir. « Ce jour là elle (la face déformée par la torture de Jean Moulin) était le visage de la France ».
7) Ce qu’il ne faut pas faire
- Etre vulgaire ou ordurier
- Le métadiscours: c’est lorsque l’on sort de l’exercice pour évoquer ce que l’on s’est dit en le faisant. C’est perçu comme un évitement et effectivement c’est une façon de refuser la difficulté
- Les références trop lourdes à l’actualité.
- Les poncifs journalistiques: aux jours d’aujourd’hui. De tout temps, dans le contexte de crise qui est aujourd’hui le notre, etc.
- Le langage courant. Il faut sortir de l’ordinaire, manifester des qualités stylistiques, une originalité. Ne dissimulez pas ce qui fait de vous une personne unique.
8) Improvisation et humilité
Improviser dans un concours d’éloquence n’est ni facile, ni une chose à s’imposer systématiquement quand on participe à son premier concours. En même temps, quelque chose de l’improvisation accomplit exactement ce qu’une prise de parole est par opposition à l’écriture. On se rend parfaitement compte de cette évidence quand on réalise que le support de l’écriture est la feuille ou l’écran, support inerte, stable, identique, invariable, immuable (c’est matériel et invariant) alors que l’orateur parle sur ce support extrêmement variable et imprévisible qu’est de l’attention humaine (ce n’est pas matériel et c’est improgrammable).
L’une des pires choses à faire est de considérer l’improvisation comme l’occasion de briller, d’épater, de se mettre en avant. Il y a quelque chose de très humble dans l’improvisation, d’abord parce qu’elle suppose que l’on a beaucoup travaillé en amont. Pouvoir se lancer sans note dans un discours, c’est un saut dans l’inconnu, c’est comme se jeter du ponton sans voir l’eau, mais cela vous interdit tout retour en arrière. Vous n’avez pas d’autre choix que de parler ici et maintenant devant des personnes qui n’attendent que votre parole, pas votre style d’écriture ou votre intelligence de pur raisonneur, mais vous, c’est-à-dire votre visage, votre voix, votre regard votre modalité d’adresse, votre capacité à occuper seul(e) le terrain, c’est-à-dire à assumer d’être maintenant le centre d’attention de tout un auditoire.
On n’imagine pas un acteur de Shakespeare s’arrêter au beau milieu d’une réplique et dire: « vous devriez lire le texte plutôt que d’être là à me regarder jouer », parce qu’il sait bien que que les spectateurs ne sont pas venus lire Roméo mais «écouter sa voix à lui, ici et maintenant ». Jouer, prendre la parole en public, c’est un acte de résistance parce que c’est sortir de ce que Heidegger appelle la dictature du « On ». On se met en pleine lumière non pas parce que l’on pense que l’on vaut mieux que le groupe mais parce que l’on a compris qu’il existe des dynamiques de groupe dans lesquelles le rapport à autrui est annulé au profit d’une indifférenciation dommageable au fil de laquelle n’importe qui est capable de n’importe quoi parce que personne n’assume simplement le fait d’exister. Aucune prise de parole n’est davantage éclairante de ce point de vue que celle du 8e juré dans « douze hommes en colère ». Il ne fait pas valoir un point de vue différent parce qu’il se croit supérieur mais parce qu’il réalise ce qu’induit d’être vraiment là, à cet instant, dans un jury qui doit statuer sur la vie d’un adolescent.
J'insiste sur un point qui prévaut sur tous les autres: votre intelligence à vous n'est pas artificielle. Même si vous pouvez avoir l'impression que chat GPT, Gemini, perplexity construirait mieux que vous la prestation que vous allez réaliser, il y a une chose qu'il lui sera impossible de copier ou d'effectuer mieux que vous, c'est la prise de parole libre d'un être vivant mortel. Toute prise de parole authentiquement humaine est imprégnée de cette fragilité là, de cette contingence et c'est ce qui lui donne son inimitable puissance.
Voici les sujets proposés:
- Le selfie est-il un crime contre l’humanité?
- Faut-il toujours chercher midi à quatorze heures?
- « Je dis ça, je dis rien »: est-ce que ça veut dire quelque chose?
- Faut-il fêter la Saint Valentin?
- Faut-il toujours dire la vérité?
- Un ado est-il nécessairement dépressif?
- Peut-on être intelligent.e sans être cultivé.e?
- L’âge est-il un gage de sagesse?
- Faut-il croire en l’être humain?
- Les mots doivent-ils être gardés à vue?
- Peut-on vraiment « se faire tout seul »?
- Si notre émotion est « au-delà des mots », pourquoi pas juste la fermer?
- La fin justifie-t-elle les moyens?
- L’activité politique est-elle corrompue en elle-même?
- L’amour suppose-t-il du sacrifice?
- Peut-on s’enrichir davantage de ce que l’on donne que de ce que l’on gagne?
- Faut-il légaliser l’assistance sexuelle pour les handicapés physiques?
- Peut-on rater sa journée à cause d’un excès de sucre?
- Vaut-il mieux fuir la tentation que la combattre?
- Pour vivre heureux, faut-il vivre caché.e?
- Faut-il poser des limites à la liberté d’expression?
- Tout silence a-t-il un sens?
- Faut-il prendre les sens interdits?
- Que faire des cons?
- La famille est-elle haïssable?
- Sait-on ce qu’on fait quand on fait un enfant?
- Dieu joue-t-il aux dés?
- La politesse resserre-t-elle les liens entre les hommes?
- Faut-il tout prendre « au pied de la lettre »?
- Puis-je être « sans opinion » ?
- Faut-il nécessairement que la science soit un progrès?
- Peut-on « perdre son temps »?
- Une intelligence artificielle peut-elle penser?
- Sommes-nous des machines à vivre?
- A l’impossible sommes-nous tenus?
- Avez-vous quelque chose à déclarer?
- Le père Noël est-il une ordure?
- Peut-on vraiment réaliser qu’on est mortel?
- Faut-il accueillir les migrants?
- Est-il juste d’imposer l’égalité?
- Peut-on vivre sans passion?
- Peut-on être aimé.e pour soi-même?
- Le meilleur est-il à venir?
- L’obéissance est-elle un obstacle à la barbarie?
- Faut-il se le tenir pour « dit »?
- L’histoire des êtres humains a-t-elle un sens?
- Scandaliser: est-ce une bonne stratégie?
- Si « la bêtise consiste à vouloir conclure », est-ce vraiment la peine de commencer?
- Faut-il s’imaginer sisyphe heureux?
- Peut-on censurer une oeuvre d’art?
- L’artiste est-il un bon à rien?
- Tout a-t-il un prix?
- Et vous, ça va?
- Peut-on se fier à ses parents?
- Peut-on faire le mal pour le mal?
- Une oeuvre d’art veut-elle dire quelque chose?
- Comment osez-vous?
- Peut-on tout donner?
- Une vie sédentaire est-elle absurde?
- Le communisme est-il une utopie?
- Peut-on faire de nécessité vertu?
- Faut-il penser à sa retraite?
- Mérite-t-on d’exister?
- Faut-il s’indigner?
- Tout malheur est-il injuste?
- Y-a-t-il de l’inacceptable?
- Peut-on faire de sa vie une oeuvre d’Art?
- Est-ce l’oeuf qui fait la poule?
- La démocratie est-elle le moins pire de tous les régimes politiques?
- Tout est -il « tweetable » ?
- A-t-on raison de chercher l’âme-soeur?
- Au prince qui ne viendra pas faut-il préférer le « manant disponible »?
- Toutes les civilisations se valent-elles?
- Peut-on rire de tout?
- Peut-on tout dire?
- Peut-on être payé.e à ne rien faire (revenu minimum universel)?
- Peut-on donner du sens à une vie oisive?
- Faut-il « passer son bac d’abord »?
- Faut-il avoir le sens des priorités?
- Peut-on être responsable sans être coupable?
- Y-a-t-il toujours un plan B?
- Peut-on faire de l’influence un métier?
- La vie est-elle un combat?
- Avons-nous besoin d’un maître?
- Peut-on vivre sans se poser de questions?
- Peut-on tout pardonner?
- La théorie du genre n’est-elle qu’une construction intellectuelle?
- Le travail salarié est-il une bonne idée?
- Peut-on brancher une clé USB à l’endroit, du premier coup?
- Les objets qui nous entourent ont-ils une âme?
- Accorderiez vous une seconde chance à un GPS qui vous a déjà trompé?
- La question du réchauffement climatique est-elle aussi essentielle que celle de l’ananas dans la pizza hawaïenne ?
- Y-a-t-il encore du sens à avoir des enfants?
- Sommes nous dans un multivers?
- Le temps des humains est-il arrivé à son terme?
- Avons-nous perdu quelque chose pendant le confinement?
- Vivre libre consiste-t-il à choisir son addiction?
- La femme est-elle l’avenir de l’homme?
- Y-a-t-il du sacré?
- Faut-il faire le premier pas?
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