HORUS 4
Les robots sont parmi nous. Nous les avons conçus,
nous les avons perfectionné. Ils apparaissaient comme des humains tout ce qu’il
y a de plus normal. Ils étaient
totalement intégrés à notre société, ils disposaient de droits et de
devoirs comme tout être humain. Ils étaient nos semblables, nos doubles
mécaniques. Mais l’inévitable se produisit. Le perfectionnement incessant de
nos alter ego mécaniques engendra une rébellion de ces derniers. La race
humaine, pour survivre à ce massacre se réfugia sur une planète éloignée du nom
de Horus 4, une planète abritant une atmosphère ainsi qu’une faune et une flore
locales des plus mystérieuses. C’est ici que débute notre histoire, l’histoire
de Nabu, le premier humain né sur Horus 4.
Un brouillard épais recouvrait les marais empoisonnés
de la région de Torussa, la région la plus vaste d’Horus. L’étoile qui
éclairait ce système se distinguait à peine au milieu du gaz toxique, cependant
une silhouette se déplaçait lentement dans la vase. Doucement, habilement, la
silhouette se mouvait faisant fi de tout obstacle, lance à la main. Une
détonation déchira le calme du marécage. Une fois la fumée dissipée apparut
alors le corps de l’animal, le crâne transpercé, la chimère, animal hybride à
apparence difforme était bel et bien tuée. La silhouette sortit de l’ombre. Un
adolescent apparut alors, la chevelure en cascade, les yeux bleus, bien
charpenté et vêtu d’un gilet en peau de bête ainsi que d’une capuche lui
donnant l’apparence d’un loup féroce. Le jeune homme du haut de ses 1m80
dominait la bête qui gisait à ses pieds. Cet homme était Nabu, le premier homme
né dans le brouillard d’Horus, et Nabu, c’est moi.
L’atmosphère d’Horus m’avait doté de mutations me
confiant une force et réactivité extraordinaire. Je traque les monstres qui
menacent la cité humaine basé au centre du marais de Torusca avec une règle
bien précise : toujours viser la tête et ne pas se poser de questions.
Armé de ma lance autopropulsé, je continuai ma chasse. Je montai dans mon
hovercraft et mis le cap sur Lotharia, la capitale des hommes avec à son bord
la carcasse de la bête. Sur le chemin, mon radar détecta soudain un signal
inconnu parvenant d’une région non encore cartographiée. Je posai mon
hovercraft sur un terrai praticable et empoignai ma lance. M’enfonçant dans la
boue verdâtre, je progressai dans les broussailles en direction du signal
mystérieux. A grand coup de machette, j’écartai les plantes invasives et pénétrai
dans une clairière avec, en son centre, des ruines délabrées. Il n’y avait
aucun doute possible, le signal parvenait de ces ruines.
J’avançai prudemment
en direction de l’entrée. Soudain sous ces pieds une dalle s’enfonça et deux
créatures hybrides sortirent de la forêt. Je me mis en garde prêt à riposter
aux attaques des deux monstres difformes. L’un avait le corps d’un serpent deux
pattes en avant et le bec d’un aigle. L’autre possédait un corps puissant et
robuste équipé de deux grandes ailes. Celles-ci ne ressemblaient pas à celles
des oiseaux. Elles étaient faites de peau. Une membrane leur permettait de
planer et, comme si ça ne suffisait pas,
sa queue puissante était ornée d’un boulet menaçant et sa tête terrifiante
laissait apparaître ses longues dents aiguisées comme celles des squales.
L’affrontement était inévitable. La créature volante me fonça dessus. Je pris appui sur le mur derrière
moi pour me propulser dans les airs. Je dépassai la bête et j’abattais ma lance
dans une effroyable conjonction de force et de brutalité qui terrassa le
monstre. A peine retombé sur le sol, le reptile visa ma jambe pour l’affaiblir.
J’utilisai alors la pointe de ma lance comme une perche et évitai la bête à
sang chaud. J’effectuai alors un terrible balayage avec ma lance en lançant
avec fureur :
-
Crève,
Saloperie !
Deux corps, deux victimes. J’avais maintenant la voie
libre pour poursuivre. J’entrai dans les vestiges mystérieux, ramassai une
branche et l’allumai pour s’en servir de torche. De mystérieuses peintures ornaient
les parois de la grotte. Je fis glisser ma main le long du mur avant de sentir
une drôle de sensation. C’était froid et visqueux. Je retirai vite ma main et
éclairai le mur. Des tâches de sang envahissaient la paroi, beaucoup trop de
sang, de longues trainées se poursuivaient jusque plus loin dans les ruines. Je
suivis les traces, sentant que quelque chose ne tournait pas rond. J’arrivai
dans une grande salle circulaire où une grande fosse avait été creusée. Je m’approchai
du bord et jetai un œil en bas. Rapidement je détournai les yeux. La fosse
était à moitié remplie de cadavres humains, de vieux cadavres bien plus vieux que
l’arrivée des premiers hommes sur Horus 4 d’après moi.
C’est à cet instant que le bord de la fosse s’écroula
et je tombai au milieu des restes humains. En cherchant à sortir, je butai sur
ce qui ressemblait à une carcasse d’animal hybride comme ceux qui m’avaient
attaqué dehors et que je traquais tous les jours. Mais quelque chose attira mon
attention. Je tendis la main vers la peau du monstre qui ne tenait pas en place
et que j’écartai. Ce que je découvris me fit tomber à la renverse. Sous la peau
de la bête se trouvait un enchevêtrement de tuyaux ainsi que de grands pistons
usés. Mon regard fut attiré par une lumière clignotante cachée derrière de vieux
câbles mais au moment où je posai les yeux sur la lumière, je m’évanouis.
Lorsque je me réveillai, j’étais dans la même salle
mais il y avait quelque chose de différent. Plusieurs bêtes semblables à la
carcasse marchaient en cercle autour d’un autel en construction où
travaillaient des hommes en pagne. Ils posaient les blocs de la future
construction, un édifice qui s’annonçait prestigieux. J’essayai de bouger mais
mon corps ne répondait pas ou plutôt bougeait tout seul. Je passai à côté d’une
flaque d’eau et lorsque je regardai dedans, mon cœur s’emballa. J’avais
l’apparence d’une de ses créatures mécaniques à l’apparence animale. Je ne
comprenais plus rien quand soudainement les hommes attaquèrent les machines à
coups de pierre mais leur tentative de rébellion était désespérée. Les machines
prirent vite le dessus et les victimes s’entassaient. La construction du site
étant mise en péril, les mechas creusèrent une fosse dans laquelle ils
empilèrent les victimes du massacre. Avec une fulgurante férocité, un humain se
jeta sur moi, plongea sa main au milieu
des câbles mis en évidence par une balafre sur ma peau. Je m’effondrai
au milieu de la fosse. Mes yeux se troublèrent et puis plus rien.
Je me réveillai en sursaut, haletant, sorti d’un
terrifiant cauchemar. Je regardai mes mains, mes jambes et mon corps. Ce fut un
soulagement. Tout était rentré dans l’ordre. Lorsque je vis le mécanoïde étendu
devant moi je compris ce qui s’était passé. Pour une raison qui m’était
inconnue, je pouvais accéder à sa mémoire. Je tenais ma main en direction de la
carcasse métallique et fixai sa tête de lion inerte. Tout d’un coup ses yeux
rouges brillèrent et ses ailes bourdonnèrent. Je reculai vivement et le tas de
ferraille volant se posa devant moi m’invitant à monter sur son dos. J’acceptai
son invitation et il s’envola par l’ouverture dans le plafond et rapidement
sous survolâmes l’épais nuage toxique du marais. Je pouvais ressentir le
courant traverser ses circuits et cette vision fit germer en moi beaucoup de
questions. Je demandai alors à la chimère mécanique de me conduire à Lotharia.
Arrivé dans l’immense cité nous slalomions entre les immenses tours pour
regagner ma demeure à l’intérieur de laquelle j’aménageai un espace pour mon
mecha domestique et je pourrai le retaper car il avait piètre allure. Après un
bon repos bien mérité, il était temps que j’obtienne des réponses à mes
questions.
Je me tenais ainsi debout devant l’immense tour
gouvernementale, siège du pouvoir de
Lotharia et des hommes sur Horus 4. Mon travail de chasseur me donnait droit à
quelques avantages comme celui de pouvoir avoir un entretien avec le gouverneur
par exemple. Arrivé devant son bureau, je frappai à sa porte et entrai. Il se tenait
assis derrière son ordinateur et me lança joyeusement :
-
Ah Nabu,
j’apprécie vraiment le travail que vous faites pour nous. Toute la ville peut
dormir sur ses deux oreilles grâce à vous.
Je le dévisageai et lui lançai la tête du reptile
mécanique que j’avais abattu devant les ruines sans un mot. Il la regarda un
peu dégoûté
-
Mais qu’est-ce
que vous nous avez trouvé, mon cher Nabu ?
-
Je pense que
vous le savez très bien Monsieur le Gouverneur, lui répondis-je sèchement,
c’est le genre de bestioles que j’abats tous les jours.
-
Et bien quelle
surprise ? Les bêtes des marais étaient en fait des mécanoïdes.
-
Je ne vous
apprends rien, c’était donc pour cela qu’on nous enseignait à viser la tête,
pour ne pas découvrir la vérité ?
Je sentis alors comme une tension dans l’air et en me
concentrant je pus percevoir un courant circuler dans le gouverneur. Je n’en
revenais pas. Le pouvoir était détenu par un androïde, le même qui nous avait
chassé de la terre.
-
Et bien je ne
m’y attendais pas mais je commençais à avoir quelques doutes.
-
Que voulez-vous
dire, au juste, mon cher Nabu ?
-
Vous aussi, vous
en êtes un, pas vrai ?
Il fronça les sourcils d’un air agacé
-
Vous ne me
laissez pas le choix. Je pense qu’une réinitialisation cérébrale est
inévitable.
-
Oh non !
Vous ne ferez rien
Le gouverneur appuya son index sur ma tempe et au
bout de quelques secondes recula l’air effrayé.
-
Pour…Pourquoi ça
ne marche pas ?
-
A quoi vous
attendiez-vous ? Je suis un humain après tout.
-
Pourquoi la
désactivation de neuro-interface bionique ne marche-t-elle pas ?
-
Oh ! Je
comprends maintenant pourquoi je possède ces facultés spéciales. C’était donc à
cause de votre neuro-interface mais vue votre réaction on dirait que la mienne
n’est plus tout-à-fait à votre disposition.
Le gouverneur me sauta à la gorge mais je tendis la
main et il tomba à genoux.
-
On dirait qu’un
bug dans la matrice de mon interface vous est particulièrement néfaste. Je
commence à apprécier mon pouvoir. Il est temps de faire éclater la
vérité !
-
Je m’approchai
de lui et posait mes index sur ses tempes. Je tombai dans les vapes comme la
dernière fois…
Je vis alors une navette traverser l’espace à
l’intérieur de laquelle se trouvait le gouverneur et d’autres personnes, des
androïdes, je pouvais le sentir. Mais quelque chose d’horrible m’attendait.
Dans la salle principale de la navette, des milliers de fœtus, enfermés dans
des capsules et branchés à de mystérieuses machines. Sur les panneaux de contrôle
«étaient affichés les images de chromosomes des bébés, ainsi qu’une liste de
leurs gènes. La console permettait de sélectionner les allèles des fœtus pour
créer des individus de toutes pièces. C’était tout bonnement incroyable,
terrifiant : tous ces embryons manipulés par des machines. Je vis le
gouverneur en réunion sur le pont principal.
-
Ces tests sont
essentiels pour l’évolution de la race cybernétique, déclara-t-il
-
En quoi le
sont-ils rétorqua un simple agent
-
Vous êtes idiot
ou vous le faites exprès, répondit le gouverneur, ces tests nous permettront de
trouver la meilleure voie de développement biocybernétique pour nos corps
devenus trop vieux.
-
Pourquoi Horus
4 ?
-
Vous ne le savez
vraiment pas ? Vous me désespérez, cela fait un bon moment que les premiers
tests se sont déroulés et se sont conclu par un échec, certes mais Horus
possède une atmosphère toxique permettant de tester la résistance des sujets,
bien sur. »
Ce que je venais d’entendre me laissa stupéfait,
bouche bée. C’était tout bonnement impossible.
J’ouvris les yeux. Le gouverneur était encore allongé
devant moi et j’appelai aussitôt Becky, mon mecha volant. Il arriva cinq
minutes plus tard dans un fracas de verre. Je pris le gouverneur avec moi en
direction de ma maison. Une fois dans les airs, je lâchai cette raclure
d’androïde dans le vide et continuai mon chemin. Une fois arrivé, je posai ma
lance, ma tenue de combat et me dirigeai vers le spatioport. Là-bas après avoir
désactivé la totalité des androïdes policiers, j’entrai dans le hangar
débranchai le rayon tracteur et montai dans un vaisseau. Je mis le cap sur la
terre. La porte du vaisseau se ferma derrière moi. « Humain VS
Machine : la revanche ».
Humanité: mode d'emploi
Les robots sont parmi nous. Cette phrase peut avoir
plusieurs sens. Cela dépend de quelle manière on la comprend. Depuis des années
la technologie fait de nouvelles inventions de plus en plus performantes. Le
travail des hommes est remplacé par celui des robots. Mais ne sommes-nous pas,
nous aussi, des robots ? Nous avons de quoi nous poser la question. Ces machines
nous permettent d’embellir notre quotidien. Mais les robots c’est peut-être
nous. Je pense être capable de connaître vos gestes de ce matin. Vous vous êtes
levé, habillé. Vous avez mangé et vous êtes allé au travail et vous irez
dormir. Et vous répéterez ça chaque jour, semaine, chaque année de votre vie.
Ceci n’est pas exactement la même chose qu’une programmation pour robot, qui
est condamné à répéter sans cesse les mêmes mouvements. On rêve tous de partir,
de voyager, de partir à n’importe quel moment et de revenir quand on en a
envie. Beaucoup vous diront que c’est impossible que nous n’avons pas le droit,
mais pourquoi ? Nous sommes des robots programmés, mais il ne semble pas
que nous ayons une puce dans le bras qui nous dit de faire ce que nous avons à
faire. Alors pensez par vous-même et faites ce que vous avez envie de faire.
Vivez votre vie à fond parce qu’il n’y en a qu’une il faut lui donner un sens,
un but. Sinon à quoi sert de se lever chaque matin pour être un robot ?
Robotic Kindness
Les robots sont parmi nous….Tu ne le savais
pas ? On a déjà des robots parmi nous, des intelligences artificielles qui
nous assistent ou nous divertissent. Si on prenait en considération que dans
des années, si la 100e fin du monde prévue par les mayas n’aura pas
lieu, nous vivrons à l’époque de Terminator, I-robot ou Wall-E. Il faudrait
alors remettre en question notre comportement d’humains égoïstes qui se pensent
supérieurs aux autres êtres. Dans la planète des singes les
« cousins » de l’homme se vengent des mauvais traitements subis en
nous rendant la pareille. Après tout qui voudrait être enfermé dans un zoo ou
servir de cobaye ? Cela pourrait être la même chose pour les robots. Il
est donc temps d’instaurer des règles de politesse et de respect pour les
machines.
Par exemple, ne pas laisser son portable se décharger complètement avant
de le recharger. C’est comme laisser quelqu’un mourir de faim pour le
ressusciter juste après. Penser à éteindre ses appareils la nuit (le manque de
sommeil est dangereux pour la santé), être délicat en utilisant nos machines et
penser à les nettoyer régulièrement. Cesser de taper notre réveil alors que
c’est nous qui l’avons programmé, ne plus ridiculiser Siri ou tout autre
intelligence artificielle avec nos « je t’aime » suivi d’un « ta
gueule ». Ne pas taper une machine lorsqu’elle bugge, ça vous aide à comprendre,
vous, une claque ? Remercier nos appareils ménagers qui cuisinent pour
nous et nettoient tout alors que nous
passons des années à les ignorer.
Demander l’avis de sa télévision avant de
regarder « les feux de l’amour » (qui a dit que ça l’intéressait de
savoir que Michel, le frère de Steve est en réalité le père caché de Barbara
qui trompe James avec Jessica). Pensez à tout ce que vous n’aimeriez pas que
l’on vous fasse et ne le faites pas aux machines pour que nous vivions tous
heureux au pays des bisounours robotiques. Sinon dites-vous que le jour où
Schwarzenegger débarquera chez vous, votre téléphone sera votre meilleur
avocat. Merci !
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