Bonjour à Toutes et à tous,
Quoi de mieux qu’un sujet de philosophie pour s’occuper en ces temps suspendus de confinement? (Oui, je sais plein de réponses vous viennent à l’esprit mais mettons que vous disiez: « Rien »)
RIEN! (merci!) |
« Ne peut-on tenter de connaître la réalité qu’en créant des fictions? » J’y reviens encore parce que vous êtes nombreuses et nombreux à m’avoir envoyé des messages exprimant vos difficultés, notamment à trouver la bonne problématique. Or si on ne parvient pas à trouver de problématique, c’est que l’on a du mal à comprendre l’ambiguïté du sujet. En quoi consiste-telle vraiment?
Les développements qui suivent vont essayer de vous aider à progresser dans cette question. Vous y trouverez, je l’espère, des éléments utilisables dans votre dissertation, mais ce n’est ni un corrigé ni un plan de dissertation. Si j’ai mis des titres c’est pour vous aider à vous repérer dans une progression qui n’est pas facile pour un sujet qui n’est pas plus évident.
Je suis bien conscient de la difficulté de ce sujet dans lequel vous ne pouvez pas vous lancer sans un travail préalable de documentation sur la fiction, sur la connaissance, sur la science et sur l’art.
Contactez moi, comme certaines et certains d’entre vous le font déjà à très bon escient, pour tous les passages que vous estimez difficiles.
1) Se poser la question du sujet à propos de l’ Histoire (Georges Duby)
Dans la contradiction entre d’une part le fait que connaître le réel c’est évidemment l’opposé de créer des fictions et d’autre part la réalisation de ceci que l’on ne peut connaître de réel qu’en créant des fictions.
Nous avons beaucoup parlé de science et nous le referons aujourd’hui mais il est une référence peut-être plus claire mais qu’il convient de traiter avec beaucoup de précautions sur ce sujet, à savoir l’Histoire. Puis-je connaître le passé autrement qu’en créant des fictions? Formulé de cette façon, un tel énoncé est provoquant, intenable, voire délictueux. Pourquoi? Parce que nous savons qu’il existe des falsificateurs d’Histoire qui, comme Big Brother dans 1984 de Georges Orwell, réécrivent l’histoire du passé à partir d’intérêts économiques, politiques, idéologiques du présent. L’historien est justement la garantie d’authenticité du récit historique contre ces tentatives déviantes, ce qui lui permet de ne pas créer purement et simplement une fiction. L’Histoire n’est pas comparable à des histoires. Elle n’est pas fictive. Mais en même temps elle est un récit, une narration. Elle se fonde sur des témoignages et sur des traces archéologiques, ce qui suppose nécessairement une interprétation et, nous ne voyons pas bien comment, aussi rigoureux que soit le travail de restitution de l’histoire, cette interprétation pourrait ne pas être subjective. Par exemple, la prise de la Bastille marque bien un cap dans l’émergence du peuple Parisien (et non français) à partir duquel la monarchie ne fait plus autorité. On peut prendre d’assaut un bâtiment sur lequel flotte le drapeau royal, mais est-ce bien « LE » début de la révolution? Quand est vraiment née dans l’esprit du peuple français l’idée d’abattre purement et simplement le pouvoir de la royauté? Cette question est historiquement fascinante et très difficile à traiter.
Nous pouvons questionner l’histoire du point de vue de la fiction, tout en faisant très attention: l’historien ne dit pas n’importe quoi. Il est « tenu » par un souci strict, rigoureux de restitution du passé mais en même temps, il ne peut pas constituer autre chose qu’un récit, lequel suppose un travail de construction narrative qui nécessairement a un rapport à la fiction sans en être une. Il nous propose une interprétation du passé, une représentation et dans ce préfixe: re s’exprime ici une nuance de répétition qu’il est évidemment impossible de prendre au pied de la lettre. C’est non seulement impossible mais extrêmement dangereux: quel historien serait plus suspect de dire n’importe quoi que celui qui serait assez dogmatique pour croire qu’il exprime la vérité du passé. Rien ne peut nous faire revivre le passé, à part peut-être un goût de madeleine, un parfum, une chansonnette qui nous renvoie « physiquement" à une époque passée mais c’est là de la mémoire involontaire et intime alors que l’histoire est un travail de réminiscence consciente, collective et voulue.
Décidément l’histoire est une discipline qui se prête vraiment à la perfection à ce sujet, parce que nous ne voyons pas comment nous pourrions tenter de connaître la réalité d’une période ou d’un évènement passé sans construire un récit, ce qui semble bien se rapprocher d’une fiction, et que d’autre part ce récit n’est aucunement construit de toute piéces, inventé à partir de rien mais au contraire bâti à partir de traces, à partir de témoignages effectifs de personnes qui étaient présentes.
L’historien Georges Duby dans un livre: « Dialogues » qui reprend les discussions échangées lev le philosophe Guy Lardreau décrit précisément cette ambiguïté en allant jusqu’à évoquer le travail de l’historien comme un rêve, mais comme un rêve « contraint »:
« Je suis persuadé de l’inévitable subjectivité du discours historique…Cela ne veut pas dire que je ne fais pas tout ce que je peux pour être la plus prés possible de ce que l’on peut appeler « la réalité », par rapport à cette imaginaire construction mentale qu’est notre discours….Ce discours est le produit d’un rêve, d’un rêve qui cependant n’est pas absolument libre, puisque les grands rideaux d’images dont il est fait doivent obligatoirement s’accrocher à des clous, qui sont les traces archéologiques. Mais entre ces clous, du désir s’insinue. »
Il faut insister sur le fait que Georges Duby est l’un des plus grands historiens du 20e siècle et qu’il a notamment beaucoup travaillé sur la condition de la femme, en France, au Moyen-Age (sujet pour lequel il faut nécessairement interpréter puisque l’écrasante majorité des femmes à cette époque n’étaient pas instruites et n’avaient pas accès à l’écriture). La comparaison qu’il utilise est finalement très simple: une thèse historique est comme un grand rideau d’images que l’on accroche à des clous de réalité bien fixés sur le support du passé. Quels sont ces clous? Les vestiges archéologiques, les chroniques de l’époque écrites par des observateurs de l’époque, les sources convergentes faisant référence à des événements indiscutables dans leur émergence. Ce qu’il convient de fixer à ces clous c’est une trame, c’est une représentation du passé qui va s’efforcer de restituer un tableau de ce qui fut mais avec des images, et des mots qui seront portés par la subjectivité désirante de l’historien. Georges Duby défend finalement cette idée (que seule un historien de métier est autorisé à émettre) selon laquelle le discours historique est un rêve très « cadré ». Il convient ABSOLUMENT de situer ici une distinction fondamentale entre l’historien et le falsificateur idéologique qui lui au contraire exprime le produit d’un « pur fantasme sans cadre ». Le discours historique peut donc être défini comme une fiction structurée et encadrée par la limite d’un souci méthodique de véracité alors que la fiction du discours d’un révisionniste ou d’un idéologue est totale et débridée, exclusivement animée de la volonté de rallier des adhérents fût-ce au prix de messages délirants.
Il ne peut exister d’Histoire sans récit, de la même façon qu’il ne peut exister de science physique sans expérience, donc sans hypothèse (fiction) ou de raisonnement mathématique sans prémisse, sans postulat, lesquels requièrent une adhésion sans démonstration. Il semble bien que l’on ne puisse connaitre sans, à un moment ou à un autre, faire ce saut dans l’absolu qu’est un « Oui » sans conditions à des pétitions de principe, à des conjectures, à des suppositions voire, comme le dit finalement Georges Duby à du rêve (encadré). Toute connaissance implique une certaine prise d’initiative, un essai, une conjecture, un « et si… » « envisageons que…. », « partons du principe selon lequel…. », « Faisons comme si ». En d’autres termes, il semble absolument hors de question que nous ne puissions connaître le réel sans imaginer du possible.
2) Peut-on appliquer ce qui vaut pour l’Histoire à la science? (Descartes et Bachelard)
Notre conception de la réalité est donc toujours de la possibilité corrigée, reprise, contrariée, éventuellement révoquée (si l’expérience scientifique réfute l’hypothèse testée). Se pourrait-il que la connaissance se définisse finalement comme de l’imagination contenue, du fantasme maîtrisé? (Cette audacieuse formulation se contente de reprendre presque littéralement le terme de rêve utilisé par Georges Duby). Si nous répondons par l’affirmative, cela suggèrerait qu’il y a quelque chose en nous de fondamentalement créateur, concepteur, imaginatif, comme s’il nous était impossible de nous en tenir à ce qui nous est « dit » ou imposé par la réalité, parce que rien peut-être ne se manifesterait à nous autrement qu’en tant qu’incitation à l’image, à la métaphore, à la fiction.
Dans le raisonnement qu’il développe sur la transformation du bloc de cire, Descartes s’inscrit complètement en faux par rapport à cette proposition. Je vois le bloc, puis je vois la flaque. Tout ce que mes sens identifient comme étant le bloc s’évanouit dans ce que mes sens me font connaître comme étant la flaque. Qu’est-ce qui connaît « LA » cire dés lord puisqu’il faut bien qu’il y ait « une » cire dans ces deux réalités distinctes? A ce moment de la réflexion cartésienne, il apparaît bien aussi que nous nous situons à un croisement décisif de la question du réel et du fictif, car nous saisissons bien cette nécessité qu’il y ait UNE cire. Qui pourrait dire le contraire? Ne serait-ce pas faire perdre tout sens à la science, à l’entreprise de connaissance du réel? Mais qu’en même temps, nous devons bien reconnaître que cette cire UNE n’est nulle part visible, tangible, offerte à une perception. Ne serait-ce pas une fiction? Nécessaire certes mais une fiction quand même? Ne serait-ce pas le propre du savant de supposer ici une fiction parce qu’il le faut bien mais cela n’enlève rien au fait que ce soit une fiction?
Pour Descartes la cire UNE n’est pas une fiction pour la bonne et simple raison que j’en fais l’expérience. Comme il ne peut s’agir d’une expérience physique ou sensible puisque mes sens voient deux cires là où il faut qu’il y en ait une, il s’agit de ce qu’il appelle une « experimentum mentis », une expérience par l’esprit ou par l’entendement. Mon esprit « voit » ou « touche » là où ni mes yeux ni mes mains ne peuvent voir ou toucher.
Si contre lui, nous tentions de suggérer que la cire est une fiction, il faudrait prouver que cette cire Une est un produit de l’imagination. Or Descartes nous oppose alors cet argument: la cire « Une » peut se définir comme « étendue susceptible d’une infinité de figures ». C’est ainsi que peut la « percevoir » mon esprit. Or aucune imagination n’est dotée de la capacité de visualiser mentalement de l’infini, lequel est un concept que mon entendement peut utiliser puisque, comme nous l’avons vu, j’ai, grâce à Dieu, en moi l’idée de l’infini, mais c’est hors de portée de l’imagination. Prenons l’exemple d’une figure à mille côtés, un chiliogone: je peux donner la définition d’un chiliogone (entendement) mais je ne peux imaginer les mille côtés du chiliogone (imagination).
Si nous suivons donc jusqu’au bout le raisonnement de Descartes, nous en arrivons aux conclusions suivantes:
- La cire une est de l’espace susceptible de revêtir une infinité de formes
Cet infini n’est concevable que par mon entendement
L’existence de La cire m’est finalement garantie et attestée par cette capacité que j’ai de percevoir l’infini, capacité que j’ai grâce à Dieu (puisque c’est Dieu qui a placé dans mon entendement l’idée d’infini).
Ne serait-ce pas en suspendant la perception de la cire à une fiction encore plus grande (à savoir celle d’un Dieu non trompeur) que Descartes refuse de définir la cire comme une fiction de mon imagination? Nous avons besoin de penser que la cire est une comme nous avons besoin de penser que la molécule H2O est dans la glace et dans la vapeur et évidemment elle l’est…..mais ici se joue quelque chose de fondamental pour le sujet: l’est-elle « vraiment » ou bien l’est-elle parce que nous avons constitué de toutes pièces une configuration de la réalité à l’intérieur de laquelle il FAUT qu’elle le soit?
Par ce recours à l’infini et finalement à Dieu, Descartes essaie de sauver quelque chose de la vérité, du sens, de la recherche et de la connaissance. De fait expérimentalement on peut démontrer que la cire fondue et la cire solide sont la même cire de la même façon que la molécule H2O est dans la vapeur et dans la glace: c’est indiscutable! Se pourrait-il néanmoins que ce qui s’effectue réellement dans une expérience ne soit ni plus ni moins que le prolongement de ce que l’on s’attend à expérimenter? Se pourrait-il que la réalité du résultat de l’expérience soit finalement constituée de la même texture que l’hypothèse qui l’a conçue et orchestrée? Une expérience scientifique est-elle vraiment le point d’impact où se confronte la fiction de l’hypothèse et la factualité brute de la réalité, ou finalement la manifestation sidérante de leur connivence, de leur commune matière (sauf que justement on ne sait plus si c’est de « matière » que nous pouvons parler ici, puisque de fait cela voudrait dire que la fiction devient réelle et la réalité fictive)?
Quelque chose ici se joue du sujet qui devient: « ne peut-on tenter de connaître la réalité qu’en en créant une? » Si nous posons cette question à la discipline de l’Histoire, nous réalisons que la réponse est « oui », puisque finalement tout véritable historien est un écrivain rédigeant des trames d’évènements possibles susceptibles d’assurer une continuité crédible entre des évènements passés réels, attestés. L’histoire, c’est finalement des histoires dont le mouvement créatif, fictionnel est contenu, sévèrement cadré et limité par des traces, par des documents réels. L’objectivité historique est de la subjectivité corrigée, incessamment offerte à ce travail de correction qui en suspend la crédibilité aux recherches archéologiques à venir. L’historien crée des réalités possibles mais ce qui le distingue radicalement de l’écrivain de pure fiction historique, c’est que ces réalités possibles restent structurellement soumises à des traces de passé réelles.
Toutefois nous pouvons précisément concevoir que c’est pour cette raison que l’histoire n’est pas une science, même si parfois ce débat revient sur le devant de la scène. Ce que le discours historique n’a pas et dont dispose au contraire toute science effective selon Karl Popper, c’est une expérience, un test. Le discours historique n’est pas aussi facilement falsifiable que l’est une proposition scientifique parce que toute thèse sur la physique ou la chimie, ou sur toute science expérimentale peut être éventuellement contredite (ou validée) par une expérience. C’est ce recours à la falsification (il faut entendre par ce terme un contact avec le réel susceptible de valider ou d’invalider la thèse) qui fait défaut à l’histoire. Le réel pour la science, c’est de la fiction contredite, ce qui signifie à la fois qu’il ne saurait exister de science sans fiction et que la science, c’est ce qui de la fiction est contredite par l’expérience. S’il n’y a pas de science sans fiction, il n’y a pas de science qui ne soit revenue de l’erreur d’être une fiction. C’est là toute l’ambiguïté, tout l’esprit de finesse et de nuance dans lequel se constitue le fil de la science et nous retrouvons aussi bien chez Karl Popper que chez Gaston Bachelard, l’expression de cette subtilité:
« La connaissance du réel est une lumière qui projette toujours quelque part des ombres. Elle n'est jamais immédiate et pleine. Les révélations du réel sont toujours récurrentes. Le réel n'est jamais « ce qu'on pourrait croire » mais il est toujours ce qu'on aurait dû penser. La pensée empirique est claire, après coup, quand l'appareil des raisons a été mis au point. En revenant sur un passé d'erreurs, on trouve la vérité en un véritable repentir intellectuel. En fait, on connaît contre une connaissance antérieure, en détruisant des connaissances mal faites, en surmontant ce qui, dans l'esprit même, fait obstacle à la spiritualisation (…). Il ne saurait y avoir de vérité première. Il n'y a que des erreurs premières. On ne doit donc pas hésiter à inscrire à l'actif du sujet son expérience essentiellement malheureuse. La première et la plus essentielle fonction de l'activité du sujet est de se tromper. Plus complexe sera son erreur, plus riche sera son expérience. L'expérience est très précisément le souvenir des erreurs rectifiées. L'être pur est l'être détrompé. »
Gaston Bachelard ici ne se contente pas d’affirmer que toute théorie scientifique est une erreur sur laquelle on revient (c’est ce qu’il entend par « récurrent »), il inscrit le mouvement même de la connaissance scientifique du réel dans un éclairage rétrospectif. Il n’y a que des vérités secondes affirme-t-il. C’est dans cette seconde main de la rectification, dans la complexité même de la théorie réfutée par l’expérience que le progrès de la connaissance scientifique se constitue. Nous retrouvons sous une autre forme les thèses de Descartes: la science c’est la première perception de la cire corrigée: celle ci est bien Une là où mes sens me donnent à voir une changement, une fluctuation, deux représentations distinctes. « Le réel n’est jamais ce qu’on pourrait croire mais toujours ce qu’on aurait du penser »: cette citation est vraiment très profonde. Rien n’est objectivement et authentiquement réel qu’aux yeux de celle ou de celui qui revient de son erreur initiale sachant qu’on ne peut que se tromper la première fois.
Pour autant ce que Bachelard soutient ici ne nous aide pas vraiment à trancher par rapport à ce que le résultat de l’expérience fait advenir dans notre réalité. Si nous prenons l’exemple de la validité du vaccin de Pasteur: il ne fait aucun doute que l’expérience confirme que cette théorie biologique est valide. Pour autant, pouvons nous considérer qu’elle est une découverte ou bien s’agit-il plutôt d’une invention? C’est cela le fond de la question: Popper et Bachelard ne cessent d’insister sur la nécessité scientifique de cette reprise, de cette correction par l’épreuve de l’expérimentation, mais nous savons bien que le chercheur corrigera, reprendra sa thèse initiale, la reformulera jusqu’à ce que l’expérience réponde « oui ». Même si nous savons que ce « oui » ne doit pas être interprété comme la démonstration de la vérité de l’hypothèse, mais seulement comme celle de sa validité provisoire, il n’empêche que cette validité fera désormais partie intégrante de notre réalité et nous sommes évidemment tentés de considérer que c’est « tant mieux » par rapport à l’exemple du vaccin mais est-ce nécessairement le cas pour toutes les hypothèses scientifiques?
C'est tout pour aujourd'hui. Je vous invite à bien vous pencher sur ce que disent Karl Popper et Gaston Bachelard, d'une part parce que quelque chose d'une démarche proprement scientifique s'y exprime pleinement, d'autre part parce que la notion d'expérimentation est centrale pour le sujet et qu'on réalise que l'expérience en science est une fiction corrigée, reprise, bref en un sens: "une fiction réelle", et cela doit marquer un tournant dans votre travail.
Je vous souhaite une excellente journée.
A demain!
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