mercredi 1 avril 2020

Séance du 02/04/2020 CALM (Cours A La Maison) TES1

Bonjour!

Le dernier cours était particulièrement difficile et il contenait des éléments précieux pour la dissertation. Certaines et certains d’entre vous m’ont envoyé des questions sur les passages qui leur posaient problème et aujourd’hui nous allons tenté d’éclaircir ces éléments qui vous posent problème. Il est néanmoins nécessaire d’insister sur un point: ce sujet a deux objectifs:
- Parcourir l’œuvre de Nietzsche avec une question à traiter
- Evoquer deux notions qui sont à votre programme: la science et l’art (or il faut que vous fassiez , par vous même, un travail de documentation par rapport à ces deux notions)

          
            « Ne peut-on tenter de connaître la réalité qu’en créant des fictions? »: il nous est impossible de nous lancer dans ce sujet sans nous faire une idée de là où « il veut en venir », comme on dit.  Nous sommes légitimement étonnés par ce sujet parce que connaître le réel c’est s’efforcer de comprendre quelque chose qui est déjà là: la réalité et qu’en plus quand nous disons: « c’est la réalité », nous voulons dire qu’il n’y a rien à négocier, rien à remettre en question, c’est comme ça et puis c’est tout. Comme dirait les Stoïciens: il faut distinguer les choses qui dépendent de nous et celles qui n’en dépendent pas, et la réalité une fois advenue est irrévocable.
          ⇒ Je suis en train de répondre à une question qui revient souvent dans les messages que je reçois: pourquoi la réalité n’est-elle perceptible que négativement? Jacques Lacan répond clairement à cette interrogation: « le réel c’est l’impossible ». On retrouve dans cette formulation la thèse défendue par Emmanuel Kant dans « la critique de la raison pure »: l’existence n’est pas un prédicat que l’on peut rajouter à un sujet quelconque ». Qu’est ce que cela veut dire et quel rapport avec la réalité? Le réel et l’existence, c’est finalement la même chose sauf que justement elles ne sont pas des choses. L’existence ne se dit pas d’une chose comme étant seulement une de ses qualités, elle est ce qui fait que cette chose avec toutes ses qualités existe. Pour être plus clair, je ne peux pas dire de cette tasse qu’elle est rouge, large…. et existante. L’existence ne peut être dite de cette tasse comme s’ajoutant à ses dimensions, à ses couleurs. Elle est plus radicale que ça. Comme dit Kant: « il n’y a pas de différence entre 100 thalers (la monnaie de l’époque) possibles et 100 thalers réels, mais c’est une chose que de parler de 100 thalers possibles et  autre chose que d’avoir 100 thalers réels dans la poche. »
          
Il faut insister énormément là-dessus pour saisir à quel point les deux démarches qui sont interrogées dans le sujet sont distinctes et apparemment irréconciliables: connaître la réalité, c’est tenter d’avoir des certitudes « sur ce qui est » et cela suppose exactement le contraire de créer des fictions, à savoir accepter que ce qui est « soit », se le tenir pour « dit ». Le monde « est » et nous essayons de le connaître, c’est-à-dire non pas de croire, pas d’imaginer, pas de se raconter des histoires mais d’avoir des certitudes sur ces phénomènes qui s’effectuent de facto (c’est-à-dire de fait) devant nous. Nous sommes dans le monde et nous essayons d’avoir des certitudes objectives sur ce qu’il est, sur les lois qui gouvernent ces phénomènes. Et cela passe d’abord par l’acceptation de cette présence, de cette réalité. Connaître la réalité cela suppose de notre part l’exercice « d’un principe de raison » que nous pouvons concevoir de deux façons qui sont complémentaires:
Exercer sa raison
Se faire une raison en acceptant ce qui est (je ne peux comprendre le comment du phénomène qu’en acceptant d’abord qu’il soit)
        Ici on pourrait déjà insinuer une pensée qui peut nous aider à problématiser le sujet: comment se fait-il que le scientifique utilise si souvent des « modèles » pour comprendre la réalité? Descartes, par exemple, utilise le modèle de la mécanique pour comprendre le vivant. Il défend l’idée selon laquelle nous devons faire comme s’il était aussi naturel à un pommier de donner des pommes qu’à une montre de donner l’heure pour comprendre comment le pommier donne des pommes. Pourtant la machine est artificielle et pas naturelle. Ce qu’il veut dire, c’est qu’il nous est impossible de connaître la nature sans passer par des modèles de fonctionnement connus de nous et même si nous savons que la nature ne peut être totalement assimilée à une mécanique, il y a quelque chose du rapport entre des causes et des effets mécaniques qui nous fera comprendre le rapport entre des causes et des effets naturels. Nous ne sommes pas l’inventeur du pommier comme l’horloger est l’inventeur de la montre mais « faire comme si » le modèle de la montre convenait à la compréhension du pommier va nous permet de comprendre certaine chose de  cette réalité.  Ici nous sommes complètement dans le sujet: nous nous racontons une histoire dont nous savons bien qu’elle est fausse: la nature n’est pas une mécanique pour connaître la réalité des processus naturels. Nous créons une fiction pour essayer de connaître le réel.
        Comment se fait-il que notre modalité d’approche et de connaissance de ce qui est consiste à imaginer ce qui n’est pas? C’est ça la question et elle est vraiment loin d’être stupide dés lors que l’on réalise qu’en fait le scientifique fait cela continuellement. « imaginons », « faisons comme si », « soit x »: autant de formules qui sont finalement des « il était une fois » d’une histoire qui « métaphoriquement » nous fera comprendre, par analogie quelque chose de la réalité. Évidemment j’utilise ce terme: « métaphoriquement » pour vous aider à comprendre à quel point Nietzsche ici est l’auteur de référence, mais du coup, dont il serait plus opportun de ne parler qu’à la fin. L’homme ne peut-il s’efforcer de connaître la réalité que métaphoriquement (c’est-à-dire en passant par des images, donc des fictions)? c’est ça la question et nous avons grandement progressé dans sa compréhension quand nous comprenons qu’il nous mène à Nietzsche et à « Vérité et mensonge d’un point de vue extra moral. »
          
               Le scientifique réfléchit sur des fictions « possibles »  pour s’efforcer de connaître la réalité qui revêt quelque chose d’impossible, si nous suivons Jacques Lacan. Déjà cela suppose que vous réfléchissiez à tout ce qui en science relève finalement de la fiction, de la croyance. Il ne faut pas oublier que le mot: « Théorie » a la même étymologie que « théâtre » et vient du grec Théos: Dieu. Theorein signifie « contempler le divin » et nous savons que par « théorie », les athéniens entendaient ces rapports que l’un d’entre eux faisait des pratiques religieuses d’une autre cité. Les notions de modèle, d’hypothèse, de postulat, de théorème supposent un détour par la fiction, et c’est complètement dans le sujet.  Nous nous rendons peu à peu compte que le scientifique imagine et envisage des possibles (fictifs) pour essayer connaître de l’impossible (réel)

           
Mais peut-être faut-il revenir sur ce que le réel a d’impossible, d’autant plus que l’on a envie de dire qu’il est possible le puisque de fait il « est » là devant nous. Pour bien comprendre cela il faut saisir que l’existence ne s’explique pas, et que l’existence c’est justement ce qui fait qu’une chose ou qu’un être sont réels. Il faut faire une différence entre comprendre le comment d’un phénomène et rendre raison qu’il soit. Prenons l’exemple de notre présence personnelle, chacune et chacun de nous sait qu’il est là parce que ses parents se sont rencontrés, cela ne lui explique pourquoi il existe, c’’est-à-dire pourquoi l’existence existe. Je peux comprendre que la pluie est un phénomène qui vient des nuages, cela n’explique pas que le nuage soit ni que la pluie soit. Je comprends le comment, je ne saisis pas le pourquoi. On peut essayer de comprendre le moment de phénomènes, je ne saisis pas le pourquoi ou le mouvement par le b mais duquel ce phénomène vient à l’existence. C’est ça l’impossible du réel.

        Mais on peut essayer d’être plus simple en allant chercher ces expressions du sens commun qui sont éclairantes: «c’est pas possible! » « j’y crois pas à ce que je vois! ». Envisageons   que nous disions cela tout le temps! Nous serions en droit de le faire parce qu’il y a dans la présence continue de cette réalité quelque chose d’incroyable, dont la science essaie de rendre compte. C’est pas Dieu possible que cette réalité soit, et pourtant chaque micro seconde qui passe est pour nous l’occasion de constater l’accomplissement en continu de ce miracle: le monde est, je suis et je n’y comprends rien. C ‘est impossible mais justement c’est! Et c’est pour connaître cette réalité impossible que peut-être nous nous précipitons vers les fictions du possible. C’est pour cela que nous ne pouvons connaître la réalité que négativement et qu’en un sens nous ne connaîtrons jamais le réel. C’est le fin mot du verbe « tenter » dans le sujet.

Est-ce que ça va? Si! Si! Vous pouvez me répondre sur la rubrique « enregistrer un commentaire ». Merci!
    

        Essayons de mieux cerner la notion de science maintenant. De façon un peu brutale mais, je l’espère, efficace, je vous ai proposé cinq critères qui sont vraiment à connaître par coeur pour définir le caractère scientifique d’une discipline ou d’une proposition. J’y reviens rapidement:
1) Une proposition est scientifique quand ses conclusions sont la déduction logique de ses principes ou de ses prémisses/: Si Socrate est un homme et si tous les hommes sont mortels, Socrate est mortel. C’est de la cohérence épuré, interne de la proposition au sein de cette proposition. C’est aussi là dessus que j’ai insisté hier pour dire que le scientifique ne pense pas en ce sens qu’il ne dit que ce qu’il ne peut pas ne pas dire.  Il y a un effet de contrainte: il ne s’agit pas de dire ce qu’on a envie de dire, mais ce qu’il est impossible de ne pas dire. Du coup dans le sujet, la question est de savoir si l’effet de contrainte de la science ne serait pas le même effet de contrante que celui du réel? Si vous répondez que c’est le cas, alors la réponse au sujet serait plutôt non, et le scientifique toucherait réellement à une connaissance du réel sans passer par la case « fiction »
2) Une proposition est scientifique quand ce qu’elle dit coïncide avec la réalité: ici on pense à l’expérience évidemment. Et on verra que rien n’est plus important que l’expérience dans ce sujet puisque en fait, comme Kant le fait remarquer, il faut toujours une idée avant. Dans l’expérience une fiction devient réelle, ou du moins conforme au réel, mais c’est quand même une fiction, une hypothèse, une tentative, une conjecture, un « Et si ». C’est très important ça une théorie scientifique ne serait-elle pas un « il était une fois »?
3)Une prédiction: une théorie est le pressentiment d’une loi en exercice dans l’univers comme la gravitation. Si cette loi est opérationnelle dans l’univers, alors il devrait se produire telle chose à cette endroit. La météorologie: il devrait pleuvoir ici , faire beau là. La science désigne aussi un idéal prédictif.
⇒ 4) Le principe d’économie. Plus une théorie peut se passer de postulat, plus elle est scientifique. Ici, il faut surtout penser aux sciences physiques, chimiques, biologiques pas aux mathématiques parce qu’il n ‘y pas de mathématiques sans postulat (rappelons que les postulats ne peuvent pas être démontrées. Peut-il y avoir des raisonnements sans que l’on accepte d’abord gratuitement quelque chose? Non). Il faut qu’une théorie colle au réel donc moins elle se donne de préalables, de principes non démontrées plus elle est scientifique. Pensons à l’évolution des espèces animales par Darwin. Une théorie est scientifique quand elle est « belle », élégante, c’est-à-dire quand elle est dépouillée, débarrassée des lourdeurs de pétition de principes du style: « partons du principe selon lequel …. ». Ce qui est très intéressant ici c’est que c’est presque un critère que l’on peut appliquer à une œuvre d’art: le dépouillement, la simplicité, la pureté. Le style de Marcel Proust est magnifique parce qu’il n’y a rien de trop, rien à enlever dans la phrase. Les scientifiques insistent souvent sur la beauté d’une théorie.
5) La falsifiabilité. Karl Popper affirme qu’une théorie est scientifique quand elle peut être testée, quand elle peut prendre le risque d’être démentie par les faits? Ni la politique, ni la religion, ni l’idéologie ne prennent ce risque là. Toute thèse scientifique peut être passée à l’épreuve des faits. Si elle est réfutée, elle l’est définitivement. Si elle est confirmée par l’expérience elle est seulement validée, mais elle n’est pas pour autant « vraie ». Ce point est crucial. Les hypothèses confirmées ne sont jamais vérifiées mais » véri-similaires ». C’est un terme inventé par Popper. Ici aussi c’est central pour le sujet: Quand est-ce qu’une hypothèse touche vraiment le réel? Quand celui-ci dit « non »? Mais ce n’est pas parce qu’une expérience a été confirmée un million de fois qu’elle est pour autant vraie parce que toutes les expériences sont particulières. C e n’est pas parce qu’en cette heure, en ce lieu, telle expérience a confirmé telle théorie que cette théorie sera vraie dans tous les lieux et pour toutes les fois. On tente de connaître la réalité en concevant des fictions vraisemblables (au sens littéral: vrai / semblables)
            J’ai répondu donc à la question portant sur le principe d’économie (4e critère)
  

⇒ Autre question posée: pourquoi une hypothèse n’est elle jamais réelle? On peut s’appuyer sur la falsifiabilité de Karl Poser pour répondre., mais je vais essayer « d’élargir un peu le spectre ». C’est tout le sens de la science moderne qui s’impose ici avec ce que Kant dit dans le texte que je vous ai donné. Galilée notamment mais il n’y a pas que lui ont bouleversé la science en imposant la notion d’expérience. Donc on pourrait se dire qu’il ne crée pas de fictions, justement. Mais on se rend compte que la physique expérimentale telle que Galilée l’a promue consiste à avoir d’abord une idée, une hypothèse. Bien sûr dans le cas de Galilée et de la chute des corps, ce qui est troublant c’est qu’on peut constater qu’un corps ne tombe pas plus vite parce qu’il est plus lourd. Mais cela ne change rien au fait qu’une hypothèse est toujours d’abord une idée qui germe dans l’esprit du scientifique. Or une idée, c’est une conjecture, c’est un « faisons comme si… », c’est une histoire qu’on se raconte. « Et si on ne pouvait se guérir d’une maladie qu’en l’attrapant d’abord… », et c’est le vaccin. « Et si la chute de cette pomme avait à voir avec l’attraction de la terre » et c’est la théorie de la gravitation de Newton. Etc. Le savant conçoit des possibles. La référence à Descartes est intéressante ici: « et si la cire était UNE » alors que je la vois changeante et multiple. Tout un pan de la question se lève ici: le scientifique ne serait-il pas après tout une personne qui adhérerait à la nécessité d’unités fictives là où nos sens ne nous donnent à percevoir que des mutations, des réalités fluctuantes, indécises, confuses (et belles)? Il y a UNE  cire, Il y a une molécules H2O, etc. Nos hypothèses scientifiques et nos concepts nous donnent une certaine idée du réel qui correspond indiscutablement à ce que notre entendement peut en comprendre? Il y a boen là l’expression d’une nécessité qu’il vous faut mettre en regard avec le détachement de l’artiste qui lui, simplement se laisser prendre par ce fleuve de mutations, qui peint ce qui est et finalement se tient peut-être plus prés du réel pur que le scientifique qui tente absolument de trouver les unités derrière les apparence changeantes.
        Une hypothèse est toujours une conjecture (un « faisons comme si ») que l’on va faire passer à l’épreuve des faits, mais elle ne sera jamais vraie selon Popper, elle ne conviendra jamais à une réalité totale, universelle. C’est pour cela que l’on peut se demander si la science n’oserait pas fondamentalement fictive mais en même temps concevant des fictions qui finissent  par intégrer notre quotidien.
  

        Avant de revenir sur la conception de l’art selon Hegel puisque certaines questions portent sur cette définition de l’art, je me permets de vous conseiller de lire d’abord le texte de Merleau-Ponty qui inverse complètement la perspective du sens commun: ce n’est pas l’artiste qui invente et le scientifique qui constate, c’est l’inverse. Voilà ce que nous dit Merleau-Ponty.
        ⇒ Il y a donc, en gros trois conceptions de l’art qui s’affrontent: elles sont inconciliables:
Soit on dit que l’art est une imitation de la nature (Platon Aristote)
Soit on dit que l’art perçoit exactement, réellement la nature: L’artiste est le seul à voir la réalité telle qu’elle est - Bergson
Soit on dit que l’art est une création et c’est la thèse de Hegel. Pour lui, l’artiste donne à son oeuvre un statut idéal. Tel peintre va faire de telle montagne un concept, une idée. Il faut que nous pensions au statut symbolique des oeuvres d’art. Hegel s’oppose complètement à la conception qui veut faire de l’art une imitation. Même quand on a l’impression qu’il ne fait qu’imiter on se trompe, parce que le propre de l’art est d’élever ce qui est peint ou composé à une dignité supérieure, autre, abstraite généralisante. Picasso ne peint pas une colombe il peut « la » colombe et ainsi de suite.  L’oeuvre d’art est la manifestation sensible de ce qui en réalité est une idée.

          
    ⇒ Enfin, plusieurs mails me demandent de revenir à la citation de Pierre Bourdieu et au rapport entre la psychanalyse  et la littérature. Ce que dit Bourdieu est très proche de Nietzsche et de votre sujet, en fait. Avez vous déjà constaté à quel point des œuvres de fiction nous rapprochait davantage d’une réalité que tel ouvrage de science, ou telle étude? Bourdieu s’interroge sur l’effet de réel de la fiction et ce qu’il dit est génial, me semble-t-il. Pensez ici à des exemples comme celui que j’ai donné de la madeleine de Proust pour comprendre la notion de mémoire involontaire mais il y en a plein d’autres et je vous demande d’y réfléchir pour la semaine prochaine. Si vous voulez comprendre comment fonctionne sociologiquement tel ou tel milieu, il est peut-être plus utile de lire un roman qu’une étude. C’est ça qui est intéressant. Bourdieu insiste justement sur la dénégation. Qu’est-ce que c’est? C’est quand vous niez l’évidence. Quand on dit qu’on fait le contraire de ce qu’on fait. C’est de la mauvaise foi, c'est l'élève qui dit; "c'est pas moi! » Quand il est pris en flagrant délit de faire ce qu’il dit qu’il ne fait pas. La littérature, c’est la même chose. Zola n nous dit: « je vous raconte juste une histoire: Germinal » et vous vous rendez compte qu’il n ‘arrête pas de parle de la réalité des conditions de survie des ouvriers. Comment se fait-il que ce détour par la fiction nous fasse entrer dans le réel de la réalité?

        C’est le fond du sujet: ne serait-ce pas qu’en fait il y a une sorte de fibre fictive du réel? Ne serait-ce pas la preuve que Nietzsche a raison et qu’en fait si vous voulez vous rapprochez du réel, acceptez la métaphore parce qu’il n’y pas d’autre moyen de percevoir le réel que de le métaphoriser. Mais Bourdieu lui nous parle de la psychanalyse, surtout de ce moment toù sans s’en rendre compte, le patient dit à l’analyste ce qui le fait souffrir, avoir de façon déguisée, la source de son problème. C’est par exemple le moment où Cécily dit dans le film rêve d’un hôpital bizarre où il ya de la musique. Le patient dit sans le dire la réalité du traumatisme qui est à l’origine de ses symptômes. De même Zola (mais la différence, c’est qu’il le sait bien) dit sans le dire, la réalité en nous racontant une fiction. C’est vraiment crucial pour le sujet.
   

Voilà, j’ai fait mon possible (mais l’imagination du possible peut-elle nous faire connaître l’impossible du réel?) pour répondre à  vos questions.

Voici celles que je vous pose pour jeudi prochain. D’ici là prenez soin de vous et contactez moi pour toute demande d’éclaircissement.

1) Pourquoi est-il impossible d’approcher des oeuvres littéraires sans leur reconnaître « un effet de réel » (il est impossible de répondre à cette question sans lire tout ce qui a été dit ici sur Pierre Bourdieu). Donnez des exemples
2) En quoi consiste la révolution de la science moderne (Galilée) selon Emmanuel Kant?
3) Selon Merleau-Ponty, qu’est ce qui distingue le scientifique de l’artiste? Etes-vous d’accord avec lui? Pourquoi?

Bon courage à vous!

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