Arthur Keller est titulaire d'un master de science dans les domaines de la technologie spatiale et de la communication satellitaire. Il a également obtenu un diplôme en traitement de l'information de l'école ESCPE de Lyon et un autre de l'institut de relations internationales et stratégiques en gestion de problèmes internationaux. Depuis 2020 il enseigne à l'école Centrale Supélec dans le cadre du module consacré à la systémique. Le caractère le plus intéressant dans sa démarche est son approche rigoureusement méthodologique qui peut contraster avec la tonalité catastrophiste d'autres lanceurs d'alerte. Il peut être utile de lire le texte de Philippe Descola, (abondamment traité sur ce blog) qui date de 2014 à la lumière de cette toute récente interview, de l'écouter calmement (autant qu'on peut) et de la mettre en perspective avec une conclusion commune: il faut organiser de nouvelles façons d'être humain compatibles avec des conditions d'habitabilité de la planète qui changent extrêmement rapidement et connaissent une accélération exponentielle. Il n'est pas question d'appeler à un dépassement du politique, au sens strict. Nous sommes des animaux naturellement politiques et nous ne devons pas quitter cette condition là. Mais malheureusement c'est justement ce qui est en train de se produire, sous l'impulsion de manipulateurs d'opinion qui se sont donnés les moyens, notamment en attaquant massivement et très efficacement l'éducation, la science et la recherche (la vraie recherche) de susciter des peurs absurdes et irrationnelles afin de détourner l'attention des populations d'une évidence qui est sans cesse plus éclatante, si l'on est capable de se détacher de leur influence. Dans la bouche des avatars français de ces manipulateurs là qui ont pris le pouvoir aux EU, nous entendons parfois cette formulation énoncée comme arguments à celles et ceux qui osent les contredire:
- Je ne sais pas dans quel monde vous vivez!
C'est une très bonne question, bien plus complexe, riche, littéraire, écosystémique, artistique, féconde qu'il n'y paraît, si l'on a lu un peu Nietzsche, Jacob Von Uexküll, Marcel Proust, Philippe Descola, Martin Heidegger, Gilles Deleuze. C'est dans l'esprit de cette question mais évidemment en la prenant différemment de la "pensée" techno-fasciste, raciste, transhumaniste et libertarienne qui constitue le fond idéologique de ces influenceurs qu'il faut écouter cette vidéo. Nous n'existons que pour faire des mondes à partir d'un "support", d'une sorte de "métabolisme planétaire" et c'est de ce support dont il est question ici: celui "d'où toutes nos échelles partent" pour citer W. B. Yates.
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