Scène
finale : John Doe donne une
dimension biblique à chacun de ses crimes. Il tue ses victimes en exerçant contre
eux, jusqu’au supplice et à la mort, le vice dans lequel ils ont sombré: la
gourmandise, l’avarice, la paresse, etc. pour illustrer le dernier des sept
pêchés capitaux : la colère, il a choisi de s’attaquer au policier David
Mills (Brad Pitt) en le plaçant dans une situation conflictuelle au cœur de
laquelle il sera tenté de laisser libre cours à sa vengeance contre l’homme qui
vient juste de tuer sa femme, à savoir lui-même : John Doe. Le tueur en
série active donc une logique du pire qui vise à mettre en échec la justice des
hommes pour lui donner raison à lui qui se considère comme l’exécuteur de la
justice de Dieu. Si David Mills libère sa colère contre lui en le tuant, il a
« gagné », si par contre, le policier parvient à se contenir, il a
perdu et la justice des hommes manifeste son effectivité et sa
« consistance » contre la supposée justice de Dieu. Les lois et
l’appareil de la justice ont-ils vraiment « lieu
d’être » ? C’est la question que pose tragiquement John Doe.
1) Nous voyons David Mills, qui vient d’apprendre que sa
femme a été tuée, tendre son arme vers le criminel, puis baisser le bras pour
viser à nouveau John Doe. Cette hésitation manifeste un cas de
conscience : formulez le choix auquel est confronté le policier. Qu’est-ce
qui se joue vraiment dans cette alternative : tuer ou ne pas tuer ?
2) David Mills est en proie à un désir de vengeance
qu’il va finalement libérer. Ce « choix » qu’il fait manifeste-t-il
sa force ou sa faiblesse ? Pourquoi ? Montrez ce qui distingue la fin
de « Seven » de tous ces autres films célébrant la gloire du héros vengeur
3)
« La vengeance se distingue de la
punition en ce que l'une est une réparation obtenue par un acte de la partie
lésée (1), tandis que l'autre est l'œuvre d'un juge. Il faut
donc que la réparation soit effectuée à titre de punition, car, dans la
vengeance, la passion joue son rôle, et le droit se trouve troublé. De plus, la
vengeance n'a pas la forme du droit, mais celle de l'arbitraire (2), car la partie lésée agit toujours par sentiment ou selon un mobile
subjectif. Aussi bien, quand le droit se présente sous la forme de la
vengeance, il constitue à son tour une nouvelle offense, n'est senti que comme
conduite individuelle, et provoque inexpiablement (3), à l'infini, de nouvelles vengeances. »
HEGEL
Propédeutique Philosophique
(1) Lésée :
victime
(2) Arbitraire :
partial, inéquitable
(3) Inexpiablement :
impunément
a) Remplissez le tableau suivant
Punition Vengeance
b) Expliquez : « dans la vengeance, la passion joue son
rôle et le droit se trouve troublé. » Reliez cette phrase à la fin de
« Seven ».
c) Si c’est la résistance à la vengeance qui fonde la justice des
hommes, que faut-il répondre à la question du sujet ?
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