« N'attends pas que les événements arrivent
comme tu le souhaites ; décide de vouloir ce qui arrive et tu seras
heureux (…) Devant tout ce qui
t'arrive, pense à rentrer en toi-même et cherche quelle faculté tu possèdes
pour y faire face. Tu aperçois un beau garçon, une belle fille ? Trouve en
toi la tempérance. Tu souffres ? Trouve l'endurance. On t'insulte ?
Trouve la patience. En t'exerçant ainsi tu
ne seras plus le jouet de tes représentations.
Ne dis jamais, à
propos de rien, que tu l'as perdu ; dis : « Je l'ai
rendu. » Ton enfant est mort ? Tu l'as rendu. Ta femme est
morte ? Tu l'as rendue. « On m'a pris mon champ ! » Eh
bien, ton champ aussi, tu l'as rendu. « Mais c'est un scélérat qui me l'a
pris ! » Que t'importe le moyen dont s'est servi, pour le reprendre,
celui qui te l'avait donné ? En attendant le moment de le rendre, en
revanche, prends-en soin comme d'une chose qui ne t'appartient pas, comme font
les voyageurs dans une auberge (…) Si tu souhaites que tes enfants, ta femme et
tes amis soient éternels, tu es un fou, car c'est vouloir que ce qui ne dépend
pas de toi en dépende ; que ce qui n'est pas à toi t'appartienne. De
même, si tu veux un serviteur sans défauts, tu es stupide, puisque tu voudrais
que la médiocrité soit autre chose que ce qu'elle est. Mais si tu veux
atteindre l'objet de tes désirs, tu le peux. Exerce-toi à ce qui est en ton pouvoir. »
Epictète - Manuel
Questions :
1) Après avoir lu le texte attentivement, formulez l’idée
essentielle.
2) Reprenez les exemples du beau garçon, de la
souffrance, de l’insulte : pourquoi Epictète affirme-t-il à leur sujet :
« tu ne seras plus le jouet de tes représentations. » ?
3) A qui la femme, l’enfant ou le champ perdus sont-ils « rendus » ?
4) Décrivez le rapport qu’Epictète nous conseille d’entretenir
avec les évènements. Qu’est-ce que cela implique pour notre façon de vivre le
présent ?
5) Croyez-vous possible de suivre les conseils d’Epictète ?
Acceptez-vous sa définition du bonheur ? Justifiez
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