Etat : Communauté
légale – Lois – Regroupe des citoyens – Territoire (Frontières / sédentarité /
propriété) – Liberté, Egalité (pour un Etat républicain) – République (Res
Publica : services publics : Santé, Sécurité, Education, Allocations,
infrastructures – Administration – Centralisation – Neutralité – Laïcité –
Universalité – L’Etat est une instance dont le rôle et la fonction est
d’accueillir tout homme s’engageant à respecter les lois sur un territoire
donné, sans aucune référence ni privilège à sa langue, sa religion, sa culture.
La laïcité ne peut pas faire l’objet d’une revendication nationaliste car elle
se définit par rapport à un idéal d’universalité (on est homme avant d’être
chrétien ou musulman) - Agape[1]
- L’Etat induit une certaine référence à la notion grecque
d’ « organon » en ce sens qu’elle désigne un ensemble organisé.
Chaque citoyen accepte de se concevoir lui-même comme la partie d’un ensemble.
La notion de société reprend cette référence à l’organon en le hiérarchisant
par rapport à des fonctions sociales.
Nation : Communauté
d’appartenance – Traditions – la nation fédère un Peuple, elle est l’âme d’une
culture et désigne la relation nourricière et matricielle que l’individu
entretient avec un « sol » qui n’est pas territorial (on emporte avec
soi son appartenance à sa nation, à sa religion, à ses traditions, à sa
culture- La nation peut donc être nomade (le nomadisme peuvent d’ailleurs conforter
l’appartenance et l’affirmation de l’esprit d’une nation : les Touaregs,
les Indiens d’Amérique du nord, les Tziganes, Roms, Gitans, Manouches :
c’est parce qu’ils n’ont pas de terres qu’ils pérennisent un mode de vie) –
Relation de filiation affective et sensible à la Nation Mère (vient du latin
« natio » qui désigne les petits d’une même portée).
La nation
n’implique pas une organisation, mais plutôt une énergie, un élan (Grec :
ergôn), l’unité d’un même mouvement, d’une communauté « d’âme » -
Nietzsche reproche à l’Etat, « monstre froid plus froid que tous les
monstres froids » de signer l’arrêt de mort des Peuples. En même temps, il
nous faut réaliser tout ce que l’idéal d’universalité visé et impliqué dans la notion de lois, d’égalité
et de services publics peut apporter comme vent d’évolution et de liberté par
rapport à des traditions nationales ancestrales éventuellement aliénantes pour
les individus (notamment le droit des femmes) –
Eros
Société : Communauté d’intérêt – La société réunit des
membres liés par un contrat implicite ou explicite (ils sont reliés par des
règles, des habitus) – La société désigne la transition de l’être humain vers
« LA » culture , par opposition à « UNE » culture, laquelle
désigne l’appartenance à une nation par distinction à d’autres cultures – Pour
vivre au société il faut se rendre utile à la collectivité, à ce qu’on appelle
le « vivre ensemble » (on peut donc marquer le rapport avec l’organon
grec dans une perspective plus sociale que légale (Etat) – Philia.
Comme la justice, l’Etat est aveugle, il ne fait pas
droit aux singularités, aux exceptions, aux affects, mais il applique
rigoureusement des principes d’égalité et de neutralité. Il importe que nous,
citoyens, réalisions parfaitement cette caractéristique de l’Etat : quand
nous reprochons à un haut fonctionnaire d’avoir détourné de l’argent public à
son profit, nous ne critiquons pas l’Etat, nous l’appelons de nos vœux. De
même, quand les citoyens d’un pays jugent durement les services publics, ils ne
se rendent pas toujours compte que loin de viser l’État, leurs récriminations
cachent la volonté d’un État plus présent, « sur tous les fronts ».
C’est le plus souvent au nom de l’État (du devoir-être de l’État) que l’on se
plaint contre l’État.
Situer la notion de Cité, telle qu’Aristote la décrit
dans son texte par rapport à cette triple distinction nous fait réaliser assez
vite qu’elle tient davantage de la société et de l’Etat que de la nation. La
rivalité entre les cités était historiquement forte et efficiente à l’époque
d’Aristote mais ce n’est pas ce qui l’intéresse ici. Quand il évoque l’homme
isolé, s’exilant volontairement de sa cité, il le décrit comme « passionné
de guerre » en omettant volontairement de préciser que c’est le plus
souvent de son appartenance à telle ou telle cité que viendra son entraînement
et sa condition de guerrier. C’est là probablement une objection que Rousseau
aurait pu formuler à son encontre mais on perçoit bien, de ce fait, le sens
qu’Aristote donne à la cité. Il ne nous parle pas de ce sentiment
d’appartenance tout à la fois matriciel et nourricier à une « mère
patrie » mais de ce que l’homme gagne à s’associer, à s’organiser dans une
collectivité encadrée par des lois de la même façon que la nature et le cosmos
décrivent un Tout harmonieusement réglé. Historiquement la nation est un
concept latin qui vient de natum. « Natio » désigne les petits d’une
même portée, un peu comme Romulus et Rémus allaités par la Louve. On cherche en
vain dans l’Illiade des références à un conflit ethnique. C’est simplement une
guerre entre cités provoquée par un événement : l’enlèvement consenti
d’Hélène par Paris.
[1] Il est discutable, voire complètement
faux de parler d’amour pour qualifier notre rapport à l’Etat, lequel est avant
tout « une machine » administrative mais en même temps, la référence
fondamentale de l’Etat à l’universel explique et rend parfaitement compte de la
notion de « Service Public ». Les organismes allouant des
subventions, indemnités, services présupposent dans son rapport à la
citoyenneté une considération de l’humain, certes dépourvu de toute
sentimentalité mais prenant en compte la notion d’universel. C’est à ce titre
qu’il faut envisager la référence très contestable à la notion d’Agape
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