Introduction – Les relations que nous
entretenons avec la nature sont, pour le moins conflictuelles, comme le
prouvent aujourd’hui les avertissements et les mises en garde de nombreux
scientifiques concernant notamment le réchauffement climatique. L’accroissement
de la population humaine sur la planète, le développement des économies dites
d’abondance (société de consommation) ainsi que les évolutions de notre technologie
semblent de moins en moins compatibles avec le cours régulier d’une nature dont
l’équilibre est remis en cause par un mode de vie consumériste qui tend à se
mondialiser. C’est comme si le « monde humain » contrariait
l’ordonnance paisible de l’Univers naturel dans lequel pourtant il lui
impossible de ne pas s’insérer. Cette évolution problématique s’inscrit dans
le droit fil de cette opposition entre
la nature et la culture que ne cesse d’interroger la Philosophie : ce qui
fait de nous êtres de culture, est-ce nécessairement ce que nous extorquons à
la nature, ce que nous gagnons sur elle et « contre » elle, étant
entendu que nous ne cohabiterons jamais pacifiquement « avec » elle ?
Ici Sigmund Freud épouse complètement cette perspective
« guerrière », antagoniste (hostile), de notre rapport à la nature,
mais il insiste également sur la puissance de cette dernière. L’être humain n’a
pas d’autre choix que celui de suivre la voie du progrès que sa vocation culturelle
lui permet de concevoir et de construire, mais cette piste, aussi prometteuse
soit-elle est une impasse car il est illusoire d’espérer la victoire contre un
tel adversaire. Coincée de part et d’autre dans les implications de ce paradoxe
au gré duquel elle ne peut être à la fois que culturelle et vaincue par la
nature, l’existence humaine se voit donc ici condamnée et définie par la lutte,
l’angoisse et la défaite.
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