Sujet : Y’a-t-il une
vertu spécifiquement politique ?
Nous savons tous ce que signifie la vertu. Elle désigne la force
qui nous motive suffisamment pour faire le bien. Etre vertueux signifie que
l’on dispose d’assez de jugement mais aussi de courage pour accomplir une
action bonne et cela sous le seul motif qu’elle est bonne, c’est-à-dire morale.
Tout sujet nous est donné dans une intention problématique. Cela signifie qu’il
nous faut d’emblée tourner notre attention vers ce qui pose problème dans cette
association entre vertu et politique. Il existe sans nul doute des vertus qu’il
faut posséder dans le domaine politique mais aucun sujet ne nous interrogerait
simplement là-dessus. C’est le « spécifiquement » qui doit attirer
toute notre attention. On ne peut être vertueux sans un préalable et celui-ci
consiste dans la connaissance du bien et du mal. La question de savoir s’il y a
une vertu spécifiquement politique nous interroge donc sur la possibilité qu’il
y ait un bien et un mal qui ne vaudrait qu’en politique, ou pour le dire plus
clairement encore si ce qui est bien morale ne serait pas mal politiquement et
inversement. Le domaine politique ne peut-il pas se prévaloir d’une importance
et d’une légitimité suffisantes pour justifier que l’on considère ses actions
avec d’autres critères que ceux de la morale ? N’y a t-il pas des actes
qui se révèlent suffisamment nécessaire du point de vue de la politique pour
qu’on les exonère de tout jugement moral ?
Mais il importe de se faire une juste idée du politique :
Politique : le politique se distingue du social comme le moyen
et la fin, dans un premier temps du moins. Il s’agit de rendre possible la vie
collective en la cadrant non seulement par des lois mais par des décisions.
Pour qu’il y ait communauté il faut qu’il y ait une communauté de comportement,
de pensées, de mentalités, de décisions. Pour Hannah Arendt le politique
désigne cet ensemble qui rend possible l’engagement d’un individu dans des
décisions par la parole et par l’action. La politique n’est donc pas
complètement soumis autant que les deux autres à des nécessités premières,
vitales (le social permet aux hommes de se réunir pour survivre dans la nature
et l’économie s’applique à la gestion des ressources et des biens, mais le
politique
Social : le social vise
à maintenir l’équilibre entre les classes de la société. On parle d’aide ou
d’assistance sociales désignant ainsi la capacité d’un collectif à maintenir
chacun des individus da e la société dans un niveau de vie acceptable.
Lorsqu’Aristote affirme que l’homme est un animal politique, il veut finalement
signifier qu’il est un animal de groupe qui vise à s’associer avec son
prochain. Cela montre bien la confusion possible avec le politique. Le social
désigne le fait de vivre ensemble et tout ce que l’individu a à gagner à vivre
ensemble
Economique : la sphère économique s’intéresse plus particulièrement
à la production e aux échanges de biens de consommation. Elle vise donc à faire
en sorte que la cité ne soit pas privée de ressources mais aussi à ce qu’elle
puisse faire du bénéfice dans les échanges. L’économie est donc impliquée dans
la question des finances.
On pourrait clarifier encore cette distinction en s’interrogeant
sur ce que l’individu gagne à vivre dans un ensemble organisé socialement
économiquement, politiquement. Economiquement il y gagne la possibilité de
survivre en gagnant des biens de consommation. Socialement à s’inscrire dans un
ensemble organisé en classes et éventuellement à profiter de la manne de la
société. Politiquement il conquiert ainsi un statut : celui de citoyen
doté non seulement de droits et de devoirs mais aussi capable de donner à ses
actes une autre portée que simplement individuelle. Dans le politique il y a
vraiment l’expression de la capacité humaine à créer de toutes pièces un monde
avec d’autres lois que celles de la nature. Le politique permet au citoyen de
gagner le statut de sujet de droit mais cela au sein d’un état qui garantit,
autant qu’il dure, ce statut, et c’est précisément cet aspect qui pose
question. Notre rapport de sujétion et de respect à la morale est-il nécessairement
compatible avec les devoirs qui nous incombent du fait de notre statut de
citoyens au sein d’une cité ? Si nous posons qu’il existe une vertu
spécifiquement politique, cela signifie que nous acceptons de penser qu’un
gouvernement ou qu’un dirigeant peut se prévaloir du bien de la cité pour agir
contre la morale. C’est très exactement ce que l’on appelle parfois la raison d’Etat.
1) Définissez la vertu
2) Distinguez ces trois domaines : le social l’économique et le
politique
3) Qu'est-ce qui différencie la politique et le politique?
3) Qu'est-ce qui différencie la politique et le politique?
4) Diriez vous que tout citoyen a les mêmes devoirs à l’égard de la
morale et de la politique ? Justifiez
5) Qu’est-ce que la raison d’état ? Donnez des exemples
6) Formulez la problématique de ce sujet
7) Rédigez une introduction
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