1) Qu’est-ce qui différencie ce sujet de celui-ci :
puis-je croire que j’ai raison ? Qu’est-ce que cela nous fait comprendre
sur la question posée ?
Lorsque nous
disons : « j’ai raison », nous l’affirmons de façon
spontanée, subjective. Ce n’est pas prouvé mais savoir que l’on a raison
suppose, au contraire, que nous savons pourquoi. Ce que nous affirmons est
objectivement fondé (ce qui est subjectif est posé à partir de notre point de
vue. C’est personnel alors que ce qui est objectif ne dépend pas de la façon de
voir de celle ou celui qui soutient l’affirmation)
2) Quels sont les différents sens de
l’expression : « avoir raison » ? Reformulez le sujet
selon ces différentes significations.
a)
Avoir raison,
c’est d’abord « ne pas avoir tort », ne pas se tromper. Cela revient
à formuler la réponse exacte à un problème mathématique ou à une question
scientifique. Nous réalisons donc que ce sujet est relié à la notion de vérité,
de certitude.
b)
Mais avoir
raison, c’est aussi choisir la meilleure solution dans notre vie, faire le bon
choix. Puis-je savoir que j’ai raison quand, par exemple, je décide d’aider un ami qui a commis un vol,
ou pire ? Nous avons tous déjà eu à affronter ce que nous appelons des cas
de conscience et nous aurions bien aimé, à cette occasion là, savoir que nous
avons raison ou tort.
3) Savoir que j’ai raison, n’est-ce pas d’abord douter
que l’on ait raison ? Qu’est-ce que la question du doute rajoute au
problème posé ?
Pour savoir que l’on a
raison, il faut d’abord se demander pourquoi on aurait raison, donc la question
du doute se pose. Pour être certain que l’on a raison, il faut être sûr
qu’aucun doute ne subsiste. L’exemple de l’éducation est particulièrement
intéressant car nous apprenons des choses que nous acceptons sans les vérifier.
Quand on nous pose une question, nous répondons donc ce que l’on nous a appris
à considérer comme la bonne réponse sans réellement savoir si elle l’est. Nous
nous mentons donc à nous-mêmes car nous savons bien que nous répondons
« automatiquement », systématiquement, sans vraiment savoir si nous
avons raison. Est-ce qu’avoir raison revient à dire ce que tout le monde a
décidé arbitrairement de considérer comme la bonne réponse, ou devons réfléchir
par nous-mêmes à la bonne réponse ? Douter permet précisément de remettre
en cause la première option, de remettre en cause nos préjugés. On ne peut
réellement avoir raison qu’en doutant.
4) Si cette question se pose, c’est qu’il est tout à
fait possible de répondre : « oui » et de répondre
« non ». Donnez un argument pour la réponse positive.
Il est possible de
répondre : « oui » à la question quand nous apportons des
preuves qui justifient notre affirmation. Nous avons raison quand nous sommes
convaincus (argumentation) et non seulement persuadés (sentiment, impression) de
la vérité de nos propos. Je sais que j’ai raison quand je dis que 2+2=4.
5) Donnez un argument pour la réponse négative.
Le monde, la société et
nos mentalités changent trop vite pour que nous puissions savoir que nous avons
raison. Pour cela, il faudrait que le critère de l’exactitude ne varie jamais
mais comment cela serait-il possible si la réalité même dont nous parlons est
en incessante évolution ?
Les récentes découvertes
scientifiques concernant le Big Bang prouvent que l’univers suit un mouvement
d’expansion infinie. Cela signifie donc que l’objet astrophysique dont nous
parlons est déjà, dans l’instant même où nous en parlons, en train de devenir
autre chose. Savoir que l’on a raison suppose une stabilité qui n’existe pas
dans l’univers réel.
6) Proposez plusieurs reformulations du sujet qui nous
permettent de mieux le comprendre.
-
Ce que je dis
est-il vrai ?
-
Est-ce que j’ai
confiance en moi ?
-
Comment savoir
si j’ai tort ?
-
Doit-on se
justifier pour avoir raison ?
-
Existe-t-il un
critère qui nous permette de savoir, avec une certitude absolue, que nous
disons la vérité ?
7) Dans un dictionnaire philosophique, cherchez les
définitions des termes : « Dogmatisme, scepticisme, expérience
scientifique ». Faites le lien avec le sujet posé.
Le dogmatisme assure que l’homme peut aboutir à des certitudes. Ce terme est
péjoratif car il donne à ses principes un caractère sans nuance, rigide qui
n’admet pas la discussion. Le dogmatique pense avoir la vérité absolue. Il ne
prête aucune attention à la pensée des autres. On ne peut donc le considérer
comme raisonnable.
Le sceptique,
au contraire doute de tout et ne croit pas possible de connaître une vérité.
Tout peut être remis en cause. Nous n’en finissons jamais de réaliser que ce
que nous pensions être vrai peut être relativisé à la lumière d’une nouvelle
découverte, notamment en science.
L’expérience scientifique est un moyen de vérifier une hypothèse. On essaie de
valider une conjecture, une supposition. Mais elle se rapproche plutôt du
scepticisme parce qu’une hypothèse même validée n’est pas pour autant fondée
définitivement. Elle conserve une part d’incertitude.
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