jeudi 12 novembre 2015

"Quelle place faire à la mort dans la vie?" - "Cris et chuchotements" d'Ingmar Bergman (1972)


1-    Choisissez trois mots susceptibles d’être associés à la mort des autres ou de la caractériser.


2-    Comment comprenez-vous cette affirmation du philosophe Emmanuel Lévinas : « La mort n’annonce pas une réalité contre laquelle nous ne pouvons rien, contre laquelle notre puissance est insuffisante (…) Ce qui est important à l’approche de la mort, c’est qu’à un certain moment, nous ne pouvons plus pouvoir. »


3-    « Cris et chuchotements » d’Ingmar Bergman : dans un château en Suède, Agnès, mourante, est accompagnée de ses deux sœurs Karin et Maria ainsi que de la servante, Anna. La vie se passe au rythme des crises et des moments de répit accordés par la souffrance et la maladie. La personnalité de chacun de ses trois personnages se révèle dans cette proximité avec la mort d’Agnès. Karin est puritaine. Elle a horreur des contacts physiques. Elle parle peu et s’occupe davantage de sa sœur par devoir que par compassion. Maria est superficielle, infidèle à son mari. Elle est terrifiée par la vue du sang. Après le décès de leur sœur, toutes deux s’interrogent sur la froideur de leurs relations et se rapprochent un peu, mais ce réchauffement ne dure pas. Elles quitteront le château après l’enterrement avec leur mari respectif, sans égard pour Anna qui est la seule à avoir réellement accompagné Agnès pendant sa mort.



a) Quels sont les signes qui nous indiquent que nous sommes dans un rêve ? Agnès contredit cette affirmation : « ce n’est pas un rêve. » Pourquoi selon vous ?

b) En quoi l’attitude que nous adoptons face à la mort des autres peut-elle se définir comme un moment de vérité ? Justifiez votre réponse en la référant au comportement de Karin, de Maria, d’Anna devant la demande d’Agnès (formulez cette demande).

c) L’impossibilité de maîtriser une situation justifie-t-elle que nous l’évitions ? De quelle type de qualité ou de sentiment convient-il que nous fassions preuve pour appréhender cette absence totale de maîtrise ?

d) En quoi la posture physique d’Anna est-elle déjà en soi une réponse à la question de savoir quelle attitude nous devons adopter face à la mort de l’autre ?



"Crainte et responsabilité pour la mort de l’autre homme, même si le sens ultime de cette responsabilité pour la mort d’autrui était responsabilité devant l’inexorable et, à la dernière extrémité, l’obligation de ne pas laisser l’autre homme seul en face de la mort. Même si, face à la mort où la droiture même du visage qui me demande, révèle enfin pleinement et son exposition sans défense et son faire-face lui-même - même si, à la dernière extrémité, le ne-pas-laisser-seul-l’autre-homme ne consiste, dans cette confrontation et cet impuissant affrontement, qu’à répondre “me voici” à la demande qui m'interpelle"      E. Lévinas



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