1-
Choisissez trois mots susceptibles d’être associés à
la mort des autres ou de la caractériser.
2-
Comment comprenez-vous cette affirmation du
philosophe Emmanuel Lévinas : « La mort n’annonce pas une
réalité contre laquelle nous ne pouvons rien, contre laquelle notre puissance
est insuffisante (…) Ce qui est important à l’approche de la mort, c’est qu’à
un certain moment, nous ne pouvons plus pouvoir. »
3-
« Cris et chuchotements » d’Ingmar
Bergman : dans un château en Suède, Agnès, mourante, est accompagnée de
ses deux sœurs Karin et Maria ainsi que de la servante, Anna. La vie se passe
au rythme des crises et des moments de répit accordés par la souffrance et la
maladie. La personnalité de chacun de ses trois personnages se révèle dans
cette proximité avec la mort d’Agnès. Karin est puritaine. Elle a horreur des
contacts physiques. Elle parle peu et s’occupe davantage de sa sœur par devoir
que par compassion. Maria est superficielle, infidèle à son mari. Elle est
terrifiée par la vue du sang. Après le décès de leur sœur, toutes deux
s’interrogent sur la froideur de leurs relations et se rapprochent un peu, mais
ce réchauffement ne dure pas. Elles quitteront le château après l’enterrement
avec leur mari respectif, sans égard pour Anna qui est la seule à avoir
réellement accompagné Agnès pendant sa mort.
a) Quels sont les signes qui nous indiquent que nous sommes
dans un rêve ? Agnès contredit cette affirmation : « ce
n’est pas un rêve. » Pourquoi selon vous ?
b) En quoi l’attitude que nous adoptons face à la
mort des autres peut-elle se définir comme un moment de vérité ? Justifiez
votre réponse en la référant au comportement de Karin, de Maria, d’Anna devant
la demande d’Agnès (formulez cette demande).
c) L’impossibilité de maîtriser une situation justifie-t-elle
que nous l’évitions ? De quelle type de qualité ou de sentiment
convient-il que nous fassions preuve pour appréhender cette absence totale de
maîtrise ?
d) En quoi la posture physique d’Anna est-elle déjà
en soi une réponse à la question de savoir quelle attitude nous devons adopter
face à la mort de l’autre ?
"Crainte et responsabilité pour la mort de l’autre
homme, même si le sens ultime de cette responsabilité pour la mort d’autrui
était responsabilité devant l’inexorable et, à la dernière extrémité,
l’obligation de ne pas laisser l’autre homme seul en face de la mort. Même si,
face à la mort où la droiture même du visage qui me demande, révèle enfin
pleinement et son exposition sans défense et son faire-face lui-même - même si,
à la dernière extrémité, le ne-pas-laisser-seul-l’autre-homme ne consiste, dans
cette confrontation et cet impuissant affrontement, qu’à répondre “me voici”
à la demande qui m'interpelle" E. Lévinas
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