Bonjour,
Vous trouverez sur pronote votre prochaine dissertation pour le 10/04. Vous disposez d’une vingtaine de jours et si nous continuons à ce rythme (n’hésitez pas à me dire si la vitesse d’exposition des cours vous convient), nous aurons probablement terminé l’explication. Il me semble néanmoins judicieux de ne pas attendre que nous en soyons là pour commencer à vous mettre au travail.
(Si vous avez le temps et l’envie, n’hésitez pas à m’envoyer vos réflexions, vos remarques ou, pourquoi pas, vos essais de création littéraire inspirées par le confinement (« c’est pas parce qu’on est confinés qu’on est des cons finis »). Cela peut être vraiment intéressant et hyper pertinent. Comment Nietzsche l’aurait-il vécu, à votre avis? Lui qui était déjà fondamentalement solitaire?)
Tout va bien? Allons-y!
Aujourd’hui, nous allons expliquer le §4. Si vous voulez que l’on situe dans le plan, nous avons terminé hier la partie I) Problématique et nous commençons aujourd’hui:
II) Vérité et Langage
1) Le mensonge
(J’ai lu vos réponses sur l’intellect et j’ai l’impression que c’est bien compris mais tout le monde ne m’a pas répondu et si, parmi vous, certaines ou certains ont encore des hésitations dites le moi! Il faut vraiment comprendre ce qu’est ‘intellect pour Nietzsche, sans cela on est totalement largués. C’est IMPERATIF (euh! Excusez moi de hurler ça dans vos oreilles: c’est impératif!). Reprenons!
La vérité est donc prise dans le mouvement de dissimulation de cet intellect trompeur et trompé. En saisir le sens extra-moral suppose que nous puissions déjà pointer son acception morale, laquelle consiste dans la nécessité de faire société.
Nous utilisons notre intellect aussi de façon individuelle de façon à ne pas être victimes des autres êtres humains. C’est la raison pur laquelle nous avons institué un pacte qui nous permet de vivre en bonne intelligence les uns avec les autres. La référence à Thomas Hobbes est explicite comme le prouve l’expression latine utilisée par le philosophe anglais: « bellum omnium contra omnes » (la guerre de tous contre tous). Derrière la recherche de la vérité se cache en réalité la nécessité purement vitale de créer un accord, de faire en sorte que les hommes se fassent confiance et se concertent autour d’une désignation qui sera moins vraie, au sens strict du terme, que propre à créer une vision commune autour de laquelle une collectivité pourra se structurer. Il est « mal » de dire la vérité parce que cela revient à tromper cet accord, cette recherche de consensus sans laquelle quelque chose de l’humanité est menacé.
« On invente une désignation constamment valable et obligatoire des choses ». Ici se produit ce premier effet de déviance dont il a déjà été question à l’occasion de l’impératif catégorique kantien. Est vrai ce qui finalement réunit les ressentis et les jugements des hommes autour d’une seule et même désignation. Il n’est pas question de dire la vérité de ce qui est mais plutôt de s’entendre sur la façon commune que nous allons constituer sur son dos, comme si chaque parcelle de la réalité était moins à saisir, à comprendre, à percevoir telle qu’elle est, qu’à englober dans une interprétation commune, consensuelle, autour de laquelle une communauté pour se structurer.
Les hommes finissent ainsi par être moins curieux de la réalité que soucieux de constituer une vision commune. C’est donc bel est bien un instinct de survie qui prévaut dans la construction de cette vérité là. « A la fois par nécessité et par ennui », précise Nietzsche, et cette association, pour le moins étrange, porte en elle-même le signe distinctif de l’intellect. C’est une nécessité vitale pour les hommes que de compenser leur faiblesse naturelle par une association politique, sans quoi ils disparaîtraient, mais comme cette vérité fait partie de celles que l’intellect dissimule, c’est aussi l’ennui qui nous relie les uns aux autres dans le cadre légal d’une cité, d’un état. Nous préférons nous ennuyer dans la sécurité imposée par le pacte civil plutôt que d’affronter la réalité pure et brute d’une situation précaire, à tous égards menacée, de notre condition naturelle. La position de Nietzsche n’est pas celle de Hobbes, même s’il reprend son vocabulaire, non seulement, comme cela a été dit, parce que l’homme n’est ni mauvais ni bon pour Nietzsche, mais aussi parce que le danger pour l’homme ne vient pas de l’autre homme mais de sa situation dans l’univers (celle-là même que la fable décrit). Ce n’est pas l’homme qui est cruel, pour Nietzsche, c’est l’intellect, et plus encore, c’est ce qui, en lui, tient de son instinct premier, lequel consiste finalement dans ce que Nietzsche appellera plus tard « la volonté de puissance ».
Mais la différence radicale entre Hobbes et Nietzsche sur cet accord de paix dans lequel il relève le premier pas vers la généalogie de l’instinct de vérité réside dans la responsabilité fondamentale du langage dans cette moralisation du vrai. Le langage impose subrepticement une « idéologie ». Dans « Le crépuscule des Idoles » qu’il publiera quinze années plus tard, nous retrouverons la parfaite expression de ce qui déjà « point » ici, à savoir qu’il existe un arbitraire du langage (un peu différent de ce que Saussure signifiera par l’utilisation de ce terme). La perspective de Nietzsche nous permet ainsi de comprendre que le détournement par la langue de la langue telle que le menteur l’opère pour son seul bénéfice se fait finalement déjà sur une structure arbitraire qui est celle-là même de la langue. Mentir, c’est finalement mentir dans la forme même du mensonge, et qui sait dés lors si le menteur ne dirait pas la vérité? Si je dis que je suis riche alors que je suis pauvre, ne suis-je pas en train de jouer délibérément et très justement sur le fait que ces dénominations « riche » ou « pauvre » sont caricaturales, simplistes, fausses parce qu’infiniment relatives. Le décalage que j’insinue ainsi entre ma situation réelle et ce que je dis de ma situation ne désigne-t-il pas avec profondeur le décalage entre une situation vécue et des termes communs, inadéquats parce qu’imprécis et généraux?
« Prendre conscience des conditions premières d’une métaphysique du langage, c’est pénétrer dans une mentalité grossièrement fétichiste. » Le fétichiste est obsédé par des figures, par des objets autour desquels il polarise exclusivement son énergie érotique, et c’est finalement aussi ce que fait le langage en regroupant derrière « une » désignation la subtilité des situations toujours distinctes, toujours singulières du réel. Le langage impose une façon de voir, de percevoir de penser, et dans cette « façon », il y a des sujets « je » qui sont les seuls véritables initiateurs des actions, il y a des auteurs (alors que dans la vie réelle, non!), il y a des volontés qui sont les causes des phénomènes (alors que dans la vie réelle, non!), il y a des « moi » qui sont des substances (alors que dans la vie réelle, non!), il y a de l’être (alors que dans la vie réelle, il n’y a que des « devenirs »!), il y a ce présupposé de l’unité, de la compréhension comme synthèse (alors que dans la vie réelle, il n’y a que du divers!). Nous pensons comprendre un phénomène ou une pensée quand nous les réduisons à UN seul principe, à UNE cause ou quand nous l’éclairons par la perspective d’UNE finalité, mais, en réalité, nous ne faisons ainsi que nous soumettre à cette logique interne du langage selon laquelle des réalités diverses sont assimilées les unes aux autres sous l’appellation unique d’un seul mot COMMUN. Finalement le monothéisme est une conséquence directe de cette logique propre au langage et l’idée d’adorer un seul Dieu est indissociable de la dynamique caricaturante, banalisatrice, communautaire du langage: « Je crains que nous ne puissions nous débarrasser de Dieu, puisque nous croyons encore à la grammaire. »
Il est difficile de trouver une oeuvre de généalogiste plus scandaleuse et peut-être plus profonde que celle-ci: toute adoration monothéiste se réduit selon Nietzsche à une forme dérivée de fétichisme imposée par la langue, et de la même façon que l’amoureux des bottines ne peut nouer de relations intimes sans l’organiser autour du fantasme des hauts talons, le fidèle chrétien ne peut envisager de relation avec le monde, la vie et lui-même sans la fantasmer autour d’un être divin auquel il voue un culte obsessionnel. Mesurons ici l’audace de Nietzsche qui compare finalement les adeptes des religions monothéistes à des pervers obsédés par des bottines, par exemple. Le monothéisme en tant que fétichisme: il fallait oser!
Tout le but de Nietzsche, consiste à recontextualiser le rôle du menteur par rapport à une tromperie première qui s’appelle la langue et dans laquelle s’effectue pleinement la fonction dissimulatrice de l’intellect. L’écart entre ce qui est et ce que l’on dit de ce qui est, quand on ment, est à situer par rapport à ce fait linguistique donné qui consiste dans l’écart entre ce qui est et ce que l’on nomme. On mesure bien que les intentions de ces deux écarts ne sont pas identiques: le menteur veut profiter de ce décalage pour en tirer un bénéfice personnel, alors que l’être linguistique veut désigner des réalités par des termes qui lui permettent de les appréhender, de les symboliser, d’en faire signe même quand elles ne sont « pas là ». Mentir avec des symboles est donc l’occasion pour Nietzsche de souligner qu’il y a déjà dans le symbole un mensonge puisque le symbole n’est pas ce qu’il désigne.
Et écrire la vérité sans e, ce serait super! |
Dans ce paragraphe, Nietzsche pointe, à mots couverts, l’inconséquence des hommes qui finalement condamnent moins le menteur pour avoir travesti la vérité que pour avoir nui à la cohésion du groupe, comme si c’était davantage un instinct du troupeau qui nous avait poussé à le stigmatiser que notre recherche pure de la connaissance. Mais il n’est pas bien sûr que l’on puisse être menteur pour d’autres raisons que celles-ci, il n’est pas certain que Kant se méprenne quand il fait de l’acte de dire la vérité, quelle que soit la situation, un acte moral parce que fédérateur, constructeur d’une société humaine. Suggérer que nous mentons à chaque fois que nous émettons un énoncé linguistique rend difficile et peut-être impossible l’action de dire le vrai, à moins de la faire consister non pas dans la conformité entre ce que dit l’énoncé et ce qui est, mais dans la justesse pure, brute et obscure de l’acte de « dire », cela pourrait correspondre à « parler dans son sommeil » pour cet enfant prématuré qui rêve, une parole qui ne tomberait pas dans le piège de croire ou de faire croire à ce qu’elle dit, mais qui serait purement et simplement dans la vérité physique de la dire, même si ce qu’elle dit est incompréhensible.
Dans son commentaire de l’œuvre, Marc De Launay exprime plusieurs objections à la pensée de Nietzsche dans ce paragraphe:
- Si effectivement on considère que les mots n’expriment pas adéquatement les choses qu’ils désignent, cela semble vouloir dire que l’on croit à une essence de ces choses, ce que Nietzsche ne cesse de contester puisqu’il n’adhère pas à la notion de « substance ». Comment reprocher aux mots de ne pas dire la vérité des choses si l’on ne croit pas à la vérité de « la » chose, à « la » substance?
- Il y a dans l’usage d’une langue l’émergence d’une habileté vitale, à savoir que l’on peut grâce à elle se faire comprendre d’un autre individu même quand la chose en question n’est pas là, ce qui nous rend plus aptes à manipuler les choses, les éléments, à les tourner à notre avantage. Nous pouvons nous transmettre des contenus d’expérience ce qui donne à notre espèce des avantages considérables.
Nietzsche pourrait répondre à la première objection qu’elle inverse le problème: c’est justement le langage qui nous fait croire à une existence séparée des « choses ». La symbolisation nous « propose » de désigner ceci par cela mais finalement nous impose sans le dire, que « ceci » existe en soi, isolément (ce qui est faux). Que la vallée existe distinctement de la montagne c’est finalement ce que j’accepte sans m’en rendre compte en acceptant d’appeler ceci: montagne et ceci: vallée.
Pour la deuxième objection, elle n’oppose rien à la thèse de Nietzsche selon laquelle la condamnation du mensonge ne repose aucunement sur un instinct pur de la vérité. Le menteur se met à part en rendant inopérante une faculté qui accroît notre pouvoir sur le monde et sur les autres espèces. Finalement c’est exactement ce qui s’impose à toute personne allant jusqu’au bout des thèses morales de Kant: sa condamnation radicale du mensonge, quelles que soient les circonstances repose un critère que l’on pourrait finalement qualifier de « sociétal » au sens fort: propre à faire société. Si l’on doit dire la vérité, c’est parce que c’est moral ,et par moral, il faut entendre propre à faire des hommes UN genre humain, à constituer UN monde humain. Mentir c’est donner son aval à un monde régi par le mensonge, ce qui rendrait impossible le crédit que nous faisons à l’autre. Le mensonge n’est donc pas condamnable « en lui-même » mais parce qu’il rend impossible qu’un monde humain, qu’une société d’êtres humains soit. Évidemment Nietzsche n’aurait aucun problème à pointer tout ce qui dans cette conception Kantienne du mensonge et de la vérité est finalement déjà inclus dans la croyance linguistique à la notion d’ « Homme ». Sans s’en rendre compte, Kant ne fait que suivre les implications d’un fétichisme dont l’obsession cette fois ne serait pas la notion de Dieu mais le concept d’Homme.
Finalement le mensonge n’est pas solidaire, et c’est seulement pour cela qu’on le condamne, et pas du tout parce qu’il travestit la vérité. Évidemment une fois, de plus, la référence à l’expérience de Asch vaut la peine d’être citée, dans la mesure où c’est précisément par une forme craintive de solidarité que le cobaye ment, par peur d’être stigmatisé, isolé. Peut-être est-il utile de rappeler également l’étymologie de mensonge: mens, imagination. Mentir c’est faire preuve d’imagination.
Ce lien est fondamental parce que le mensonge consiste à créer de toute pièce une image à laquelle nous allons accorder fallacieusement un crédit pour tromper les autres. Or l’image est très exactement ce qui s’active dans la métaphore. La faucille d’or dans le champs des étoiles de Victor Hugo vaut pour la lune à cause de l’image. Il faut décrocher du fil même de la réalité pour apercevoir la faucille dans la lune, tout comme il faut décrocher de la réalité pour évoquer une réalité autre que celle qui s’est effectivement développée. Il ne fait aucun doute que le mensonge est délibéré et intéressé alors que la symbolisation du langage est assumée et revendiquée mais il n’est pas douteux non plus que le menteur imagine et que la symbolisation du langage soit tout aussi métaphorique que l’est le décalage du menteur. Si je dis que je suis riche alors que je suis pauvre, alors il n’est pas possible de considérer que les personnes trompées par mon message ne le soient pas originellement par leur adhésion naïve à l’énoncé riche ou pauvre.
S’il est vrai que le décalage entre ce qui est et qu’on dit n’est pas de même nature selon qu’on l’effectue dans la symbolisation de toute langue et dans la déformation intentionnelle du mensonge, il n’en est pas moins tout aussi exact que c’est nécessairement parce qu’il y a symbolisation qu’il y a mensonge, et plus encore que toute symbolisation suppose un effort métaphorique de « mentalisation » (mens- mentis: esprit en latin) par quoi la distinction entre les bonnes métaphores avalisées par un usage commun et de mauvaises métaphores discréditées parce qu’individuelles est parfaitement juste. Allons encore plus loin en reprenant l’exemple de Kant et en imaginant que la personne sommée de répondre par la bande d’assassins mente. Ne pourrait-elle pas finalement être considérée comme une conteuse de fable plutôt que comme une menteuse? Plus encore, représentons-nous là déclamant une parole oraculaire, une énigme, une sentence obscure qui reste à interpréter. Si elle se transformait en Pythie, ou en Sphinx, mentirait-elle? Pourquoi accordons-nous à Kant le droit d’invoquer la fable d’une humanité constituée universellement de Je Transcendantaux sous le prétexte qu’elle est morale et refuserions-nous à cette personne celui de raconter une histoire sous le prétexte qu’elle est fictive?
Comprenons le fond de l’intention de Nietzsche dans ce 4e §: il s’agit bien de faire un pas vers cet instinct de vérité qu’il s’est donné comme tâche de trouver dans cet ouvrage mais en même temps de bien insister sur le fait qu’il ne s’agit que d’un premier pas. Il y a bel et bien souterrainement quelque chose de cet instinct qui est à l’œuvre dans la condamnation du menteur mais aussi quelque chose de très, très atténué, voire aseptisé par le travail de dissimulation de l’intellect humain, puisque cette condamnation, en fin de compte vient moins de la vérité travestie que des dommages causés par ce mensonge. C’est sur ce dernier point qu’il insiste à la fin du §; Les hommes n’aiment pas être trompés parce que c’est à leur désavantage mais ils préfèrent un mensonge qui leur bénéficie plutôt qu’une vérité qui leur nuit. C’est bel et bien toujours cet instinct de conservation qui agit souterrainement, cette volonté de préserver leur intérêt qui les anime. Personne ne recherche la vérité pure, objective, éthérée, neutre, impartiale, et pour cause: derrière cette fausse idole se cache l’activité de travestissement de l’intellect, le bébé qui rêve d’une humanité exploratrice, engagée dans la quête du Graal de la vérité, alors qu’en fait il se complaît par auto-suggestion dans un songe « à visée thérapeutique » grâce auquel il maintient en lui la volonté de vivre.
Dans ce travail de médecin consistant à descendre progressivement des symptômes manifestes jusqu’à l’origine latente de la maladie, ce 4e § aura néanmoins ouvert une piste porteuse, pour ne pas dire LA piste fondamentale de l’ouvrage, à savoir celle du langage. Dans la condamnation du mensonge s’exprime la dynamique d’un effet de groupe, laquelle se constitue sur la base de l’énoncé falsifié par le menteur, alors même que cet énoncé repose lui-même sur un arbitraire linguistique qu’il va s’agir maintenant d’éclairer, de comprendre, de percer à jour.
Tout va bien? N’oubliez pas de laisser un commentaire sur le blog si vous avez des remarques ou des questions. Commencez à vous interroger sur le prochain devoir. J’ai mis "4H" sur Pronote, mais n’en tenez pas compte. Mon objectif c’est que vous entriez aussi dans l’œuvre de Nietzsche en utilisant cette perspective qui est centrale, et qui va prendre de la force petit à petit, notamment avec l’importance centrale de la notion de « métaphore ». Le texte à expliquer se situe évidemment à la fin. Avec ce que nous avons fait, vous ne pouvez pas encore le traiter à mon avis, mais ça va venir. Donnez vous le temps qu’il faudra. Les nouvelles conditions font que l’on ne pourra pas d’ici les semaines à venir organiser un bac blanc évidemment. Mais je peux vous donner des sujets pour vous entraîner si vous le souhaitez. Adaptons-nous déjà à ces nouvelles conditions et nous en rediscuterons.
Je vous souhaite une excellente journée. Portez vous bien!
"Si je dis que je suis riche alors que je suis pauvre, alors il n’est pas possible de considérer que les personnes trompées par mon message ne le soient pas originellement par leur adhésion naïve à l’énoncé riche ou pauvre."
RépondreSupprimerCela veut dire, si je reformule correctement la phrase, que ceux qui se sentent trompés par mon mensonge le sont uniquement parce qu'ils pensent que les mots "riche" et "pauvre" sont une réalité, c'est bien ça? (alors que ce n'en est pas une; c'est une conceptualisation des faits, l'intellect qui fait son travail de dissimulation)
Darlène
Bonjour Darlène,
SupprimerEuh! Ma phrase était pas trop mal formulée, il me sembnle mais votre version est pas mal n on plus.Vous avez bien compris
Non non je ne dis pas le contraire, mais avec toutes ces négations, enfin je ne me retrouvais plus donc je reformule pour être sûre d'avoir compris :) merci
SupprimerEt la transition du paragraphe 4 au paragraphe 5&6 signifie, en gros, qu'il y a déjà du mensonge dans le mensonge, et même dans la condamnation du mensonge parce qu'il y a un arbitraire linguistique?
RépondreSupprimerDarlène
Oui, exactement, c'est ça. Vous pouvez dire la vérité dans le langage, ou plutôt croire que vous la dites. Ce n'est pas vrai puisque vous l'exprimez dans une langue qui en tant que langue est déjà trompeuse. Elle l'est parce que toute langue est trompeuse.
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