« On peut promettre
des actes, mais non des sentiments ; car ceux-ci sont involontaires. Qui
promet à l’autre de l’aimer toujours, ou de le haïr toujours ou de lui être
toujours fidèle promet quelque chose qui n’est pas en son pouvoir ; ce
qu’il peut pourtant promettre, ce sont des actes qui sont d’ordinaire, sans
doute des suites de l’amour, de la haine, de la fidélité, mais peuvent aussi
bien découler d’autres motifs, car les motifs et les voies sont multiples qui
mènent à un même acte (1).
La promesse de toujours aimer quelqu’un
signifie donc : aussi longtemps que je t’aimerai, je te le témoignerai par
des actes d’amour ; si je ne t’aime plus, tu n’en continueras pas moins à
être de ma part l’objet des mêmes actes, quoique pour d’autres motifs. De sorte
qu’il persistera dans la tête de nos semblables l’illusion que l’amour demeure
inchangé et pareil à lui-même. – On promet donc la continuité des apparences de
l’amour lorsque, sans s’aveugler soi-même, on jure à quelqu’un un éternel
amour. »
Friedrich Nietzsche - Humain, trop humain
(1) Nietzsche veut dire ici qu’un
même acte peut être provoqué par des raisons et des motivations humaines
complètement différentes.
Pour expliquer ce texte, vous répondrez aux questions suivantes,
qui sont destinées principalement à guider votre rédaction. Elles ne sont pas
indépendantes les unes des autres et demandent que le texte soit d’abord étudié
dans son ensemble
1) Dégagez l’idée essentielle à partir de l’étude de ses articulations.
2) Expliquez : - « Qui promet à l’autre de
l’aimer toujours ou de le haïr toujours ou de lui être toujours fidèle promet
quelque chose qui n’est pas en son pouvoir »
- « On
promet donc la continuité des apparences de l’amour lorsque, sans s’aveugler
soi-même, on jure à quelqu’un un éternel amour. »
3)
Peut-on se fier aux témoignages d’amour ?
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