2) La distinction du thème et de la thèse (rédiger
l’introduction)
a)
l’idée essentielle
Si nous avons choisi le
texte, nous avons perçu, même confusément, son unité. Aristote veut nous dire
quelque chose et il a les moyens de le justifier. Il convient maintenant de
préciser la thèse qui donne à ces lignes une unité de convergence. Il avance
plusieurs idées qui s’enchaînent mais il en est une dont nous percevons bien
qu’elle constitue le but, la finalité des autres. Il veut en venir quelque part
et ce « quelque part » est nécessairement présent dans le texte. Une
fois lu dans sa totalité, nous réalisons que toutes ces phrases aboutissent à
une affirmation qui se détache des autres par son amplitude et sûrement aussi
par son originalité, « sa puissance ». La compréhension de ce qui
rend une phrase philosophiquement plus
puissante qu’une autre ne s’acquiert pas « du premier coup ». C’est
souvent une question de résonance, comme ces propositions que l’on ne comprend
pas tout de suite mais dont on perçoit déjà qu’elle « vont loin »,
qu’elles sont le fruit d’un travail de réflexion préalable. Il importe de
saisir dans le texte la thèse dont la puissance et la résonance se détachent
des autres tout en en étant l’aboutissement, l’horizon. Cette idée essentielle
doit être exprimée en une phrase suffisamment synthétique et précise pour être
sans aucun doute le point auquel Aristote veut « en venir ». Il a
construit une machine argumentative pour fonder cette affirmation.
Cette formulation, c’est ce
que nous situerons à la fin de notre introduction. Auparavant, nous amènerons
la thèse par la description du thème
qui est très différent.
b)
Le thème
Notre introduction ne peut absolument pas commencer
par : « ce texte nous interroge sur… » ou « il est question
dans ce texte ». Il faut amener le texte et non partir du principe qu’il
est donné. Aristote prend position sur une question que de nombreux autres
philosophes ont également traité. Il s’agit donc d’évoquer ce problème, en
évitant les formulations trop « passe-partout » du style « les
hommes se sont toujours interrogés sur » ou « De tout temps,
l’humanité, etc. » Le thème est nécessairement un sujet très vaste qu’il
n’est pas bien difficile de poser. Une fois rédigées ces premières lignes dans
lesquelles nous l’évoquons, nous pouvons formuler l’idée essentielle du texte
en marquant bien le passage du thème à la thèse essentielle par le biais de la
formule : « Ici Aristote soutient que… » ou « on
trouve ici sous la plume d’Aristote», ou autre (mais toujours avec l’expression
claire d’une focalisation : avant on évoquait un sujet général, maintenant
on en vient à ce texte là »). Il
faut bien dissocier ici l’ordre de découverte d’un texte (Thèse – Thème) et celui de notre
introduction rédigée qui est exactement l’inverse (Thème – Thèse)
3) La structure du texte
Après l’introduction, il importe de donner idée de la
façon dont le texte « fonctionne », en tant que machine à
argumentation. Aristote veut nous convaincre de la pertinence de sa thèse et a
utilisé pour le faire un ensemble de phrases qui ne sont pas reliées les unes
aux autres n’importe comment. Il utilise des figures de style, des procédés
rhétoriques, peut-être des images, etc. Il convient donc de décrire ce travail
mis en place par l’auteur. Un texte est un discours qui nous saisit, qui nous
capte en un certain lieu et qui nous
« dépose » en un autre lieu. C’est un mouvement. Il est très
important de saisir cela. Car s’il y a un certain passage qui nous pose
problème, il suffit de revenir à cette unité dynamique du texte : nous ne
comprenons tel moment mais nous avons compris celui d’avant et d’après. Nous
réaliserons ce qui nous échappe en nous interrogeant sur la pièce qui
nécessairement manque au « puzzle ». S’il dit telle chose ici et
telle autre là, ce qui relie l’une à l’autre ne peut être que celle-ci.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire