lundi 19 novembre 2018

Faut-il attendre d'être heureux? - Références chantées

Fuir le bonheur de peur qu’il se sauve de Serge Gainsbourg

Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Que le ciel azuré ne vire au mauve 
Penser ou passer à autre chose 
Vaudrait mieux 
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Se dire qu'il y a over the rainbow 
Toujours plus haut le soleil above 
Radieux 
Croire aux cieux croire aux dieux 
Même quand tout nous semble odieux 
Que notre cœur est mis à sang et à feu
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Qu'une petite souris dans un coin d’alcôve 
Apercevoir le bout de sa queue rose, ses yeux fiévreux 
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Se dire qu'il y a over the rainbow 
Toujours plus haut le soleil above 
Radieux 
Croire aux cieux croire aux dieux 
Même quand tout nous semble odieux 
Que notre cœur est mis à sang et à feu
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Avoir parfois envie de crier sauve 
Qui peut savoir jusqu'au fond des choses 
Est malheureux 
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Se dire qu'il y a over the rainbow 
Toujours plus haut le soleil above 
Radieux 
Croire aux cieux croire aux dieux 
Même quand tout nous semble odieux 
Que notre cœur est mis à sang et à feu
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Dis-moi que tu m'aimes encore si tu l'oses 
J'aimerais que tu te trouves autre chose 
De mieux 
Fuir le bonheur de peur qu'il ne se sauve 
Se dire qu'il y a over the rainbow 
Toujours plus haut le soleil above 
Radieux
Paroliers : Serge Gainsbourg


L’Horloge

Horloge ! dieu sinistre, effrayant, impassible,
Dont le doigt nous menace et nous dit : " Souviens-toi !
Les vibrantes Douleurs dans ton cœur plein d'effroi
Se planteront bientôt comme dans une cible ;
Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon
Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse ;
Chaque instant te dévore un morceau du délice
A chaque homme accordé pour toute sa saison.
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! - Rapide, avec sa voix
D'insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c'est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,
Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le Repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! "


     Charles Baudelaire


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