jeudi 10 septembre 2015

"Puis-je savoir que j'ai raison? - Travail en temps limité


Pour « savoir » que j’ai raison quand, par exemple, j’affirme telle ou telle chose, il faut que ce que je dise ait été réfléchi, pesé, argumenté, testé, prouvé. Chacun d’entre nous s’est déjà trouvé en situation de défendre son « point de vue » coûte que coûte, en utilisant de faux arguments ou en exerçant arbitrairement un « pouvoir ». Par exemple :
-       J’ai raison
-       Pourquoi ?
-       Parce que je suis ton père !
Dans ce « dialogue », le père sait bien qu’il n’a pas raison. C’est exactement la même chose pour une personne qui, dans une discussion, se referme sur elle-même en précisant : «  C’est ton opinion, mais mon opinion est différente. Chacun ses opinions ». Savoir que l’on a raison, c’est justement dépasser la possibilité de cette divergence d’opinions. Nous ne sommes plus dans un monologue entrecroisé dans lequel chacun des participants à la discussion dit : « Moi je pense que… ». Si « je sais que j’ai raison », cela veut dire que j’ai suffisamment réfléchi à ce que j’ai dit pour savoir que n’importe quelle personne suivant le même raisonnement arrive nécessairement à la même conclusion.

1)    Donnez un exemple de dialogue dans lequel l’un des participants sait bien qu’il n’a pas raison, mais fait comme s’il le croyait pour ne pas perdre la face.


2)    Expliquez pourquoi le sujet : « Puis-je savoir que j’ai raison ? » nous interroge sur la possibilité de dépasser le débat d’opinions.


3)    Socrate (470 – 399 avant JC), philosophe grec, décrit ici l’origine de sa démarche. Il a pris l’habitude de questionner les athéniens sur ce qu’ils croient savoir et de les amener par un dialogue à reconnaître qu’ils ne le savaient pas vraiment. L’un de ses amis Chéréphon était allé à Delphes consulter l’oracle pour lui demander s’il existait, en Grèce, un homme plus sage que Socrate. Elle lui répondit : « Non ». Socrate essaie donc de comprendre ce que veut dire l’oracle :
« Je me rendis donc chez un de nos concitoyens qui passent pour être des sages. [...] C’était un de nos hommes d’État, qui, à l’épreuve, me fit l’impression dont je vais vous parler. Il me parut en effet, en causant avec lui, que cet homme semblait sage à beaucoup d’autres et surtout à lui-même, mais qu’il ne l’était point. [...]
Tout en m’en allant, je me disais à moi-même : « je suis plus sage que cet homme-là. Il se peut qu’aucun de nous deux ne sache rien de beau ni de bon; mais lui croit savoir quelque chose, alors qu’il ne sait rien, tandis que moi, si je ne sais pas, je ne crois pas non plus savoir. Il me semble donc que je suis un peu plus sage que lui par le fait même que ce que je ne sais pas, je ne pense pas non plus le savoir. »
Expliquez le passage souligné.

4)    Pourquoi la référence à Socrate est-elle utile pour traiter le sujet : « Puis-je savoir que j’ai raison ? »

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