Plans types
•Au bac, les notions peuvent être couplées, un sujet peut entrecroiser travail et liberté, par exemple. Dans ce cas, il faut nécessairement veiller à ce que les deux notions soient constamment traitées ensemble quitte à exprimer pourquoi et comment, et pour qui l’une prime sur l’autre .
I-Le travail: contrainte dans notre société (comment en sommes nous arrivés là? Destruction de l’être au profit de l’avoir: aliénation))
ll.La liberté dans le travail
lll. Distinction travail / effort, énergie. Référence à l’otium
Cela marche globalement avec l'entièreté des doubles sujets.
En plus d’apprendre les notions et les auteurs, il faut vous entraîner à faire des plans à partir de sujets.
Exemple: La vérité
I.Où pouvons-nous trouver la vérité ?
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| Pas ici! |
- Platon, la vérité est dans l’essence
- Descartes: il y a des idées nécessairement vraie
- Nietzsche, la vérité s’enracine dans le besoin pratique et dans l’utilité
II. Comment l’atteindre et la reconnaître ?
- Pascal: Nous atteignons le fondement du vrai par le coeur, l’intuition
- Kant, il n’y a pas de critère universel du vrai quant au contenu de la connaissance, il n’y en a qu’en ce qui concerne la forme
- Bachelard: les vérités se coordonnent en systèmes
III. Existe-t-elle vraiment ? Peut-on être libéré.e de ces illusions?
- Marc-Aurèle, il n’y a qu’un seul monde, qu’un Dieu, qu’une seule vérité
- Nietzsche: l’illusion est la condition même de la vie
- Nietzsche, le privilège attribué à la clarté et à l’ordre est une illusion, un préjugé moral
Une conclusion n’est pas nécessaire mais obligatoire, par exemple dans cette dissertation, une des conclusions pourrait être « nous sommes prisonniers de notre monde ».
Citer des auteurs à chaque sous partie peut vous sembler difficile voire inaccessible mais finalement, c’est pratique et ça vous fait gagner du tempsSi vous oubliez le nom de l’auteur, c’est embêtant mais si votre correcteur le reconnaît c’est moins grave (pour cela il faut que vous développiez correctement sa pensée).
II. Auteurs et Mouvements
Le mieux ici est de connaître par coeur le condensé, de savoir réfléchir à la réflexion, de pipoter sur la théorie mais surtout de savoir citer le BANGER en question.
A- Les sages
Michel de Montaigne (1533 - 1592)
Condensé en 3 secondes:
Dans un humanisme en crise, Montaigne invente un genre littéraire où le moi, en perpétuel devenir, permet d’accéder à “la forme entière de l’humaine condition”
Réflexion en 30 secondes:
“Philosopher c’est apprendre à mourir” . La célèbre formule de Montaigne est souvent mal comprise. Il s’agit d’accepter la mort avec sérénité et, pour cela, de bien vivre, de vivre “à propos”. La vie est un don toujours renouvelé qu’il faut goûter pleinement. Montaigne compte en jouir “au double des autres” avec “application”. Il libère la philosophie de la théologie. Son bonheur n’est ni une quête mystique ni quête de plaisirs, mais conscience en éveil, science ardue et dégustation lucide.
Théorie en 3 minutes :
Montaigne pense entre deux mondes: celui des anciens, scolastique et aristotélicien, qui s’essouffle et le nouveau De Copernic, Galilée Descartes, qui se fait encore un peu attendre. Sa pensée avance de façon fortuite et ondoyante, digresse, recherche l’universel dans le particulier, privilégie les différences. Pionnier d’une subjectivité libérée, l’auteur conçoit le moi, toujours flou et fluctuant vers autrui, comme un être rapiécé de mille fragments dont on ne sait faire l’inventaire. Il démontre un scepticisme socratique et exploratoire, qui permet de chercher hors dogme, par delà les vérités du moment.
Son plus gros banger :
Les Essais (1580): Les différents livres traitent de bon nombre de sujets du moment, les plus célèbres étant des cannibales et des coches.
Paul Ricoeur (1913 - 2005)
Condensé en 3 secondes:
Philosophe de la mémoire et de la promesse, de la parole et de l'identité narrative, Paul Ricoeur fait de la philosophie le déchiffrage d’un réel qui nous échappe.
Réflexion en 30 secondes:
Qu'est-ce que l’herméneutique, la démarche interprétative de Paul Ricoeur ? Une méthode compréhensive du monde humain, qui assimile l’action humaine à un texte et cherche à faire parler les signes extérieurs, à en découvrir le sens en remontant de l’expression jusqu’à l’intériorité vécue. Deux types d’interprétation: l’archéologie, qui régresse vers l’antérieur pour démasquer le caché, et la téléologie où chaque figure trouve son sens dans celle qui suit .
Théorie en 3 minutes :
La pensée de Paul Ricoeur s’est nourrie de phénoménologie, d'existentialisme et de théologie protestante allemande. Il entreprend de refonder l’égo, le Soi-même en référence permanente à l'autre. Le malaise contemporain naît, d'après lui, d'une crise d'estime de soi, cette approbation profonde d'exister et d'être soi-même un producteur de l'histoire.
Il faut réexaminer nos héritages passés, nos charges de sens, qui peuvent prendre la forme de promesses non tenues. L'indignation est notre « réserve de justice », mais elle reste trop liée à la vengeance; tandis que la justice consiste à arbitrer les conflits qui peuvent dégénérer en violence et à départager le coupable et la victime. Le problème des partages inégaux n'est pas qu'économique (biens matériels, fortune) : il touche à l'autorité, aux hiérarchies, au pouvoir de décider. Raconter une histoire, ce n'est pas mettre bout à bout des petits incidents, mais faire courir un fil, créer une trame, mettre en intrigue. On peut toujours raconter autrement les mêmes faits, les mêmes souvenirs. Les récits circulent d'une mémoire à l'autre, et des mémoires individuelles aux mémoires collectives. Le devoir de mémoire met la mémoire au futur, instruisant la possibilité d'un avenir moins destructeur.
Son plus gros banger :
Soi-même comme un autre (1990), il y différencie l’énonciation et le sujet parlant.
Il y parle aussi de l’identité narrative, de l'ipséité, et critique beaucoup d’autres philosophes.
B- Les mystiques
Blaise Pascal (1623 - 1652)
Condensé en 3 secondes:
Pour persuader les incroyants de croire, Pascal insiste sur la misère de la condition humaine, dont le divertissement tente vainement de nous détourner.
Réflexion en 30 secondes:
La foi n'a aucun fondement rationnel, selon Pascal, mais la volonté de croire, elle, peut en avoir. Avec son fameux « pari », il évalue ce qu'il y a à perdre et à gagner à croire ou à ne pas croire en Dieu. Parier sur l'inexistence de Dieu, c'est gagner un sentiment d'indépendance mais risquer de perdre énormément le bonheur éternel. Inversement, à miser sur l'existence de Dieu, on ne perd pas grand-chose, tandis que le gain possible est incommensurable.
Croire en Dieu serait donc le choix le plus rationnel
Théorie en 3 minutes :
Mathématicien et physicien de génie, Blaise Pascal est connu, en philosophie, pour ses Pensées, un recueil de notes destinées à un ouvrage de théologie inachevé. Ses fragments forment une apologie de la religion chrétienne pour mettre les humanistes athées sur le chemin de la foi. Inconstance, ennui, inquiétude sont pour Pascal notre lot commun. Le passé et l'avenir nous oppressent. Perdus entre deux infinis, nous nous réfugions dans l'imagination, le paraître, l'ambition démonstrative et le « divertissement» - l'incessante quête d'agitations pour éviter de penser à notre petitesse et à la mort. Le bon usage de la raison consiste en son autocritique. Notre salut vient donc non de la raison, mais de la pensée du « cœur », qui suit Dieu. Pascal distingue deux modes de connaissance : l'esprit de géométrie, qui raisonne avec rigueur à partir de principes abstraits ; et l'esprit de finesse, faculté intuitive qui saisit immédiatement une réalité concrète dans sa complexité.
Son plus gros banger: Pensées (1670). Il y exprime que la condition humaine est marquée par la misère et la grandeur, et que seul Dieu peut combler le vide du cœur humain.
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| Pascal vire mystique grave! |
Henri Bergson (est un philosophe, pas un mystique, mais certains commentateurs, critiques de sa pensée lui font ce procès parce que sa pensée est originale…Et géniale. Si nous le plaçons dans cette catégorie, c’est ironiquement: il est un PHILOSOPHE et l’un des meilleurs sans aucun doute)
Condensé en 3 secondes:
Première star philosophique du XXe siècle, Bergson écrit sur le sens du temps, de la mémoire et du rire. Ses idées pacifistes ont façonné l'ancêtre de l’Unesco.
Réflexion en 30 secondes:
Bergson, mystique? Sa petite sœur, Moina, verse dans l'occultisme pur et dur, mais en quoi cela affecte-t-il la rigueur de sa pensée?
Plus philosophe, Bergson s'intéresse, certes, au rêve et au paranormal, mais surtout à la vie comme « élan vital » (et il se trouve que l’herbe pousse, non?). L'essentiel s'éprouve dans la durée, et par l'intuition - cette saisie immédiate et pleine du réel. Mon moi profond est le réservoir d'une puissance surabondante, auquel je dois m'ouvrir. La vie est un effort lancé à travers l'univers, qui révèle ses potentialités formelles au contact de la matière. Bougé non par l'instinct animal mais par l'intelligence, l'humain doit triompher des pesanteurs de la matière en libérant la vie.
Théorie en 3 minutes :
À l'aube du xxe siècle, le scientisme règne, et croit trouver dans chaque domaine des lois inflexibles.
La pensée de Bergson se dresse contre cette démission de l'esprit et réaffirme la puissance de la liberté créatrice. Le philosophe sonde la relation du corps et de l'esprit. La pensée est un dynamisme libre et créateur, immatériel par essence, bien que se manifestant à travers la matière organique. La durée est la trame de l'être. Pur contenu vécu, flux d'émotions changeantes, vieillissement du corps, accumulation de souvenirs. Quand la durée se concentre et se tend, elle est action ; quand elle se détend, elle est mémoire. En nous débarrassant des préjugés de l'action, nous pouvons donc cesser d'opposer l'étendue et l'esprit, la matière et la mémoire. La pression sociale et l'aspiration individuelle sont les deux « sources » de la morale. Sous le signe de la dualité mécanique/ mystique, son œuvre se conclut par le « supplément d'âme » dont le corps serait en attente à la suite des possibilités extraordinaires que lui confère la technique.
Son plus gros banger : La pensée et le mouvant (1934), il y exprime comment la pensée humaine fige la réalité en concepts fixes, alors que le réel est en perpétuel mouvement, et invite à une intuition directe de la vie pour mieux la comprendre.
Simone Weil (1909 1943) - A ne surtout pas confondre avec Simone Veil (1927 2017) ministre célèbre pour avoir porté la loi autorisant l’avortement. Bien faire la différence entre le W et le V
Condensé en 3 secondes:
Philosophe engagée corps et âme dans les luttes contre le travail aliéné et le fascisme. Simone Weil a écrit une œuvre politique, sociale et spirituelle magistrale.
Réflexion en 30 secondes:
Simone Weil va rompre avec l'humanisme de volonté et le rationalisme de son maître, Émile Chartier (1868-1951), dit « Alain ». Pacifiste, celui-ci souhaite la victoire allemande en 1940 plutôt que celle « du général de Gaulle », et considère la collaboration pétainiste comme un moindre mal. Weil, elle, a fait l'expérience de la douleur, du «dressage» et de l'humiliation - à l’usine (Deux ans, ouvrière dans une usine ne de montage), à la guerre. Devenue mystique chrétienne, ce qui importe à ses yeux n'est plus de vouloir, mais de s'abandonner, d'anéantir son moi. La conversion de l'être en amour, par la compassion et le don de soi, tel est le but ultime qu'elle assigne à la liberté humaine.
Théorie en 3 minutes :
La compassion de Simone Weil pour les malheureux remonte à l'âge de 5 ans: elle découvre le sort terrible des soldats de 1914 et refuse de prendre un seul morceau de sucre afin de tout envoyer au front. Plus tard, elle décide de vivre pauvrement pour aider les mineurs, partage la « condition ouvrière » et milite pour la dignité des travailleurs.
« Le malheur des autres est entré dans ma chair et dans mon âme. » Sœur d'un mathématicien de génie, elle conçoit une métaphysique qui entend se fonder sur l'expérience de la grâce autant que sur la spéculation rationnelle. Ses analyses sur les conditions d'un travail non servile, le danger des machines, la libre-pensée comme unique rempart au fascisme ou « la suppression générale des partis politiques » font d'elle une visionnaire. Éprise de justice et de charité, elle finit par penser que le chemin du salut doit passer par l'amour surnaturel. Dans l'expérience mystique, Dieu se révèle pure présence sans qu'aucun concept ou église ne puisse l'enfermer.« Dieu existe, puisque je le désire. » L'épreuve de la souffrance, « l'attention pure » et la joie désintéressée que procure l'art ouvrent aux besoins véritables, dont le plus sacré d'entre tous : la vérité. Il faut s'arracher de la « pesanteur», cette matérialité qui enlise l'âme dans l'égoïsme. « En ce qu'on nomme "je", il n'y a aucune source d'énergie qui permette de s'élever. »
Son plus gros banger :
La pesanteur et la grâce (1947), elle explique la tension entre les forces terrestres qui nous enchaînent et la quête spirituelle de transcendance et de dépouillement, appelant à l’attention pure et à l’abandon de soi pour accueillir le divin.
C- Les théoriciens
Jean-Jacques Rousseau (1712 - 1778)
Condensé en 3 secondes:
Tout en accentuant le souci de liberté que portent les Lumières, JJ Rousseau préfigure la protestation romantique qui se lèvera contre celle-ci.
Réflexion en 30 secondes:
L'« état de nature » n'est pas une réalité historique, mais une fiction explicative.
Cet état premier de l'humanité met en scène un homme pur de toutes influences sociales.
A I'«état de nature», il serait un animal pré-social, pré-rationnel, naturellement bon - contrairement au dogme du « péché originel » -, animé par deux passions: l'amour de soi et la pitié. L'état social a dépravé ce bon fond et engendré le malheur, avec l'idée de division du travail et de propriété privée non fondée sur le travail. Le mal naît de la civilisation. Théorie en 3 minutes :
En 1749, rendant visite à son ami Denis Diderot incarcéré à la Bastille, Rousseau a une illumination : l'homme naît bon, c'est la société qui le corrompt. Selon son hypothèse, l'être humain est passé d'un libre « état de nature » à un état de culture où règnent les rapports de possession et la concurrence. L'amour de soi s'y dégrade en amour-propre : on se préoccupe de soi plus que des autres. Accéléré par les lois, le développement de la culture (comme du langage, des sciences et de l'art) a imposé des chaînes « qui donnèrent de nouvelles entraves au faible et de nouvelles forces au riche » (Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes). Or, contrairement à l'animal, la nature humaine est « perfectible », toujours capable d'évoluer en bien ou en mal. L'idéal rousseauiste passe donc par un idéal d'éducation, qu'il expose notamment dans l'Émile : former à la fois le cœur et l'esprit de l'élève, lui offrir de quoi expérimenter les choses elles-mêmes, et le tenir à l'écart des influences corruptrices de la société. Dans son roman épistolaire Julie ou la Nouvelle Héloïse, l'auteur livre une éthique de l'authenticité contre les valeurs morales traditionnelles. Dans Du contrat social (1762), l'individu devient un « associé », un citoyen, dans la mesure où il se soumet à sa propre loi en s'en remettant à la « volonté générale », unique norme suprême légitime. La liberté et l'égalité de tous sont ainsi garanties. De ce contrat social naît la souveraineté populaire.
Son plus gros banger :
Du contrat social (1762), il y affirme que la liberté véritable naît lorsque les individus s’unissent pour former une volonté générale, en acceptant collectivement des lois qu’ils se donnent à eux-mêmes.
Auguste Comte (1798 - 1857)
Condensé en 3 secondes:
Pour Comte, le progrès n'est que développement de l’ordre. Son positivisme entend promouvoir l’humanité dans toutes ses dimensions pour réaliser l’harmonie.
Réflexion en 30 secondes:
Auguste Comte invente de nombreux mots devenus communs, comme « altruisme » en 1850, ou « sociologie » en 1839. Cette dernière, appelée aussi « physique sociale », est la nouvelle « science de l'humanité », qui a l'histoire pour méthode. Elle s'appuie sur les observations du passé pour comprendre le présent et préparer l'avenir. Ancrée dans la réalité, elle s'intéresse à ce qui nous est utile pour transformer notre condition et fonder la « sociocratie » - elle-même condition de la « biocratie », la fraternité cosmique avec les plantes et les animaux.
Théorie en 3 minutes :
Auguste Comte perd son poste de répétiteur à Polytechnique dès que son Cours de philosophie positive, à très forte teneur antireligieuse, est publié. Dans son système, l'histoire de l'humanité est régie par la « loi des trois états». L'âge théologique initial est caractérisé par la conjugaison des pouvoirs des prêtres et des militaires; le sens des choses est donné par les religions et les êtres fictifs. Vient ensuite l'âge métaphysique, celui des sociétés modernes. C'est le moment de la critique et de l'anarchie révolutionnaire, qui détruit l'ordre ancien sans pouvoir en ériger un nouveau. Les vieilles croyances sont remplacées par des entités abstraites, englobées dans la Nature. Suit enfin l'âge positif, qui cherche, grâce à la méthode scientifique, non l'absolu et les causes chimériques, mais des relations et des lois précises. Le pourquoi y est délaissé au profit du comment, sans pour autant récuser la subjectivité et tomber dans le scientisme. L'état positif de Comte s'appuie sur la rationalité scientifique et l'activité industrielle.
Son plus gros banger :
Cours de philosophie positive (1830), il y affirme l’idée que l’humanité progresse par trois états — théologique, métaphysique et positif et que la connaissance véritable repose sur l’observation scientifique et l’organisation rationnelle des faits.
Michel Foucault (1926 1984) Il n’est pas que théoricien il a milité notamment pour la condition des prisonniers.
Condensé en 3 secondes:
A l’intersection des sciences humaines, de l'épistémologie et de l’histoire, l'œuvre de Foucault analyse les divers modes de constitution et de dissolution du sujet.
Réflexion en 30 secondes:
L’enseignement devrait “érotiser le savoir”, développer le plaisir d’apprendre. La concurrence, les salaires et les diplômes sont faits pour intimider ceux qui ne les ont pas.
Théorie en 3 minutes :
L'imprécation « Dieu est mort »(Fr. Nietzsche) avait ébranlé la fin du xixe siècle . Dans Les Mots et les Choses (1966), l'affirmation audacieuse de Michel Foucault, « l'homme est mort » - l'homme des « humanités » - inquiète et fascine. L'auteur montre que l'idée d'« homme » n'a rien d'éternel : elle s'est constituée comme objet d'étude au début du xixe siècle, avec la naissance des sciences naturelles. Invention récente, l'homme cesserait alors d'être admis comme le sujet du savoir, à l'heure de l'informatique et de la cybernétique triomphantes... Pour Foucault, toute pratique discursive est régie par un ensemble de règles largement inconscientes, issues des conditions historiques dans lesquelles nous vivons. Par exemple, l'opposition entre folie et santé mentale n'est pas une distinction réelle, mais une construction sociale. Comme nous ignorons le conditionnement à l'œuvre dans nos discours, une archéologie est nécessaire pour en découvrir les limites et les conditions. Les notions qui nous sont familières ne peuvent être appliquées avec pertinence à des époques antérieures. De même, Foucault s'intéresse aux techniques qui permettent au pouvoir de nous dominer et de nous faire obéir : la discipline (pouvoir sur le corps individuel, avec surveillance et dressage), et le « biopouvoir » (pouvoir sur la population). Cette « biopolitique » consiste à « prendre en compte la vie, les processus biologiques de l'homme-espèce, et assurer sur eux non pas une discipline, mais une régularisation ».
Son plus gros banger :
Surveiller et punir (1975), il y affirme l’évolution des systèmes punitifs, montrant comment le pouvoir moderne s’exerce moins par la violence directe que par des mécanismes de surveillance et de discipline visant à contrôler les corps et les comportements.
D) Les critiques
Albert Camus (1913 - 1960)
Condensé en 3 secondes:
Philosophe libertaire polyvalent, Camus affronte l’absurdité de l’existence par la révolte et l’exigence de justice et de vérité.
Réflexion en 30 secondes:
“Il faut imaginer Sisyphe heureux”. Ainsi s’achève le Mythe de Sisyphe (1942), Camus fait de Sisyphe le héros de l’absurde. L’appel humain à trouver de la cohérence à un monde insensé fait naître la liberté, la passion et la révolte. Droit de refuser sans renoncer et de justifier la fin par les moyens, la révolte est une aventure créatrice de complicité, ‘’Je me révolte, donc nous sommes’’.
Théorie en 3 minutes :
Lucide, honnête et séducteur, Albert Camus s'est tenu à l'écart du ressentiment. Il grandit, gorgé de mer et de soleil, aux côtés d'une mère aimante et silencieuse. De santé fragile, frappé par la tuberculose à l'adolescence, il décide de transformer sa maladie en « manière d'être et de penser ». Conscient de l'absurdité de la vie, il ne se réfugie pas dans la croyance, mais dans la révolte, impatiente et active. L'enseignement de Jean Grenier (1898-1971) l'inspire, comme ses lectures choisies : Nietzsche, Dostoïevski, Kafka, Melville, Montherlant. Même si l'être humain « est cette force qui finit toujours par balancer les tyrans et les dieux », on doit se méfier de l'humanisme naïf qui nie les fléaux et ne prend aucune précaution contre le mal. « Plutôt mourir debout que de vivre à genoux. » Dans son roman le plus célèbre, L'Etranger (1942), le personnage principal, Meursault, est condamné car il ne dit que la vérité, bafouant ainsi les codes de la société dans laquelle il évolue. Critiquant le productivisme illimité et le mythe du progrès, la pensée camusienne s'engage toujours du côté des « sans-voix » et contre la violence. Ne pas se laisser envahir par la haine, le mépris ou la mélancolie; ne pas se résigner. Préférer la joie d'un désespoir rondement mené à celle d'un espoir insipide. Se désennuyer, créer, s'enivrer de beauté et de lumière, et faire des liens d'amour.
Son plus gros banger :
L’étranger (1942), il y raconte l’histoire de Meursault, un homme indifférent au monde et à ses conventions, dont l’absurdité de l’existence est mise en lumière par son absence de réaction face à la mort et son procès pour un meurtre commis sans raison apparente.
E) Les humanistes
Germaine de Staël (1766 - 1817)
Condensé en 3 secondes:
Passionnée et féministe, héritière des Lumières et initiatrice du romantisme, Germaine de Staël crée une oeuvre politique originale et en avance sur son temps.
Réflexion en 30 secondes:
Hiver 1811 : Germaine de Staël souffre de l'exil et des débuts de la vieillesse.
Songeant au suicide - une idée récurrente -, elle en balaie la tentation avec sa plume et se lance dans la rédaction d'une théorie moderne et inspirée : Réflexions sur le suicide. À rebours des idées qu'elle avait longtemps soutenues, elle y préconise un « savoir-souffrir » fondé sur « l'amour du beau moral », fait d'adhésion au destin et d'endurance, de raison et d'« enthousiasme ». L'épreuve de la douleur est l'occasion d'un « perfectionnement » heureux, qui fait atteindre « la plus grande dignité morale sur cette terre ».
Théorie en 3 minutes :
Femme de principes aux idées neuves, « esprit européen » assoiffé de liberté, Germaine de Staël a su mêler un activisme politique et un appétit insatiable pour la
« littérature », au sens le plus large du terme - nos « sciences humaines ». Elle devance son temps, sans compromission, avec génie et avec cœur , ce qui dérange.
En 1796, elle publie un traité de morale aux résonances politiques et autobiographiques : De l'influence des passions sur le bonheur des individus et des nations. Romancière à succès, elle dépeint les destins de femmes prises dans le piège du carcan social. Pour elle, les hommes ne laissent pas d'autres choix aux femmes que de se perdre dans une mystique obsessionnelle de l'amour afin de compenser une vie de servitude domestique. Manifeste censuré par le pouvoir, De l'Allemagne fait rayonner la pensée allemande pré-romantique et invite la philosophie française à dépasser, par le sentiment moral, son « égoisme systématique », ce calcul « vulgaire » de l'utilité qui ne peut combler les besoins de l'âme.
Son plus gros banger :
L’Italie(1807), elle y explore la richesse culturelle, artistique et politique de l’Italie, en mettant en lumière comment son génie artistique et son passé glorieux révèlent les liens profonds entre imagination, liberté et civilisation.
F) L’Enseignant
Gilles Deleuze (1925 - 1995)
Condensé en 3 secondes:
Soucieuse de libérer la vie de tout ce qui l’emprisonne, la philosophie de Deleuze prône la puissance intensificatrice, anti-hiérarchique et ouverte au multiple.
Réflexion en 30 secondes:
« Deleuzisme d'extrême droite » : par cette formule pertinente et très paradoxale, le philosophe Jean-Paul Curnier (1951-2017) étiquette les écrits de Maurice G. Dantec (1959-2016). Ce dernier s'inspire, en effet, de Deleuze pour créer un fourbi anarcho-réactionnaire qui déplore la destruction de l'Occident et réclame « la démolition de toutes les utopies socialistes ». Mais la vraie pensée deleuzienne reste profondément ancrée à gauche. « Être de gauche, c'est ne pas cesser de devenir minoritaire », dit ainsi Deleuze. « La majorité, c'est personne ; la minorité, c'est tout le monde. C'est ça, être de gauche. C'est savoir que la minorité, c'est tout le monde.»
Théorie en 3 minutes :
Gilles Deleuze oppose, à la folie désastreuse du contrôle généralisé, la folie positive de l'ouverture à la vie, de l'audace du multiple. Afin de donner à la philosophie de nouveaux moyens d'expression, il la frotte à la littérature, à la musique, au cinéma. Il invente même le concept de « pop philosophie » - croisement de la philosophie et de la pop culture. À l'inconscient familialiste et œdipien, il oppose un inconscient productif, « substance à fabriquer, à faire couler, un espace social et politique à conquérir ». Le désir, surabondance créatrice et révolutionnaire, fait de chacun une « usine » de vie hyper productive, à condition de se laisser traverser par le flux de la vie et de cesser d' être le flic des autres et de soi-même ». L'artiste crée des « percepts » - des ensembles de perceptions et de sensations qui survivent à ceux qui les éprouvent. Le philosophe, lui, crée des « concepts » - des mots aux sens nouveaux qui peuvent devenir « de véritables personnages». La philosophie doit démystifier l'acquis, et non défendre les valeurs en cours. Elle n'est plus un arbre (Descartes), mais un « rhizome » - racine d'arbre à plusieurs embranchements.
Son plus gros banger :
L’anti-Oedipe (1972), il y critique la psychanalyse freudienne et propose une vision révolutionnaire du désir comme force productive et libératrice, opposée aux structures répressives de la société capitaliste.
Mouvements:
- Néo-platoniciens: relatif aux doctrines philosophiques qui se répandent dans le monde méditerranéen à partir d’Alexandrie, et qui fusionnent la philosophie de Platon avec le mysticisme juif - oriental.
- Déterminisme: idée que l’émergence d’un phénomène serait explicable par ses seules causes externes.
- Matérialisme: doctrine qui ramène toute réalité à la matière et ses modifications, rejetant l’existence d’un principe spirituel ou d’une substance pensante.
- Positivisme: doctrine selon laquelle ne serait féconde que la méthode des sciences positives, attachées à la recherche des lois, à l’exclusion de la recherche de l’essence des choses.
- Rationalisme: Toute doctrine qui postule que toute chose a sa raison d’être, et donc que rien n’est inintelligible en droit.
- Empirisme: Doctrine philosophique qui fait de l'expérience la donnée première et la source de la connaissance.
- Monisme: Position philosophique qui affirme l’unité indivisible de l’être derrière ses multiples apparences, ou l’unicité de la substance qui compose l’univers et rend la matière et l’esprit indissociables, contrairement aux conceptions dualistes qui distinguent monde matériel et monde spirituel, ainsi qu’aux conceptions pluralistes pour lesquelles chaque être possède une nature particulière.
- Nihilisme: négation des valeurs morales et sociales, ainsi que leur hiérarchie.
- Activisme: doctrine qui préconise l’action directe
- Déisme: doctrine qui s’oppose au Dieu personnel des religions existantes, et qui admet l’existence d’un Dieu conçu comme un Être suprême, mais dont on ne peut connaître les attributs
III. Rappels méthodologiques
A.Dissertation
1- Introduction
L’introduction se passe en quatre temps :
- L’accroche ( références,quotidien)
- La définition problématisée (définitions des termes abordés dans le sujet)
- La problématisation (série de question pour problématiser)
- Le plan (simple, basique)
Si vous n’avez aucune idée de plan, il y a une méthode de secours, le si, mais, alors. Cet enchaînement permettra de développer trois parties sans idées ni références.
2- Développement
Savoir organiser un paragraphe (= sous parties), explication de la thèse, référence ou exemple s’il y a, définition des termes et enfin transition.
3- Conclusion
Pas nécessaire mais obligatoire à la survie du prof qui vous corrige, reprenez juste votre problématique (qui n’est absolument pas le sujet svp)et répondez-y grâce à vos parties.
Le brouillon c’est grave important, vraiment utilisez le en entier et même plus que deux feuilles c’est bien.
Une feuille par partie puis une pour l’intro et une pour le plan.
Souvenez que la vie est absurde, que passer un bac l’est aussi mais surtout que vous y arriverez. - Alors ne stressez pas, et amusez vous!
B.Explication de texte
1-Introduction
L’introduction se passe en quatre temps aussi mais ils sont différents:
- Thème (ambiance et sujet du texte)
- Thèse (la réponse qu’apporte l’auteur)
- Problématique (pourquoi le texte a été écrit?)
- Enjeu ou (et) Plan (fiez vous aux paragraphes)
2-Construction du tableau
|
phrase |
explications |
définition |
incarnation |
critique |
|
n°dela phrase |
Paraphrase du texte |
Définir les termes de manière simple Passé = temps révolu |
Exemple au vu de la situation |
Alafindela partie, en étant d’accord ou non |
Vous pouvez construire vos phrases en calquant le modèle du tableau, la paraphrase en y incluant les définitions puis les exemples, la critique peut se faire à la fin de chaque grande partie, elle peut être positive ou négative.
C.Références
Je vous ai déjà donné un cours sur cet aspect mais toutes références de votre Pop-culture est bonne à prendre si elle est reliée à un concept philosophique. Par exemple, dans la chanson ‘’La Belgique Afrique’’, Roméo Elvis :
« L'Europe c'est l'Afrique
J'ai vu ça moi-même, personne nous l'a appris L'Europe c'est les colonies »
A travers ce refrain, le rappeur rejoint l’avis de Schopenhauer sur l’Histoire, quand un peuple oublie son histoire il répète ses erreurs car l’histoire bégaie.
Il y a des références à éviter, comme les marvels parce que c’est du transhumanisme … Mais si vous avez des doutes demandez !
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| Les avengers se demandent si ça va pleuvoir (parce que le fer ça rouille et les collants ça prend l'eau) |
IV. Trucs et astuces
* Il faut se relire à l’envers pour prendre en compte les fautes et non le sens.
*Faites attention aux anachronismes ( on va faire une frise)
*Dans un texte de 20 lignes, il y a au minimum 15 mots à définir
*Si vous ne vous souvenez plus du nom de l’auteur ayant formulés les thèses, n’écrivez pas ‘’Un philosophe dit que’’ mais plutôt ‘’Une thèse a été formulée selon laquelle’’, ne tentez pas le bluff cela ne sert à rien, vous finirez juste dans les pépites des profs atterrissant à la fac
* Profitez des quatre heures qu’on vous offre s’il vous plaît
*Utiliser vos profs est globalement une bonne idée par exemple, en expliquant que l’Histoire se répète, les profs préfèrent dire qu’elle bégaie
*Faire une introduction sur une référence décalée, comme la pop culture, est apprécié par exemple si le sujet du travail tombe, prendre Garfield comme contre exemple pour montrer la paresse peut être intéressant. En version plus moderne, la mini-série « Bloqués » peut vous aider
*Les contes sont un très bon moyen de référencer et d’exemplifier, en particulier Lewis Carroll, il traite du temps, de l'état, de la vérité, de la raison, de la folie et de l’identité.
*Sachez aussi qu’il y a une hiérarchie au sein des rappeurs, Booba est reconnu par un bon nombre d’académicien, on a même théorisé une figure de style à partir de ces sons, la métagore (‘’un foetus avec un calibre’’) . Orelsan, est tout aussi reconnu néanmoins éviter les rappeurs à onomatopées comme Jul, ce serait préférable et maître Gim’s…Euh non!
*Si vous voulez faire les malins avec des livres, prenez des bouquins sortis récemment (2019-2025), tout cela afin d’enfumer le correcteur of course, trop récent pour qu’il l’ait lu.
*Les œuvres d’art sont encouragées car la « culture étalée comme de la confiture » l’est aussi un peu au bac (JB n’est pas totalement d’accord avec ça!). Si vous n’en placez rien qu’une je serai déjà très fière

















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