dimanche 16 novembre 2014

Méthodologie du 3e sujet du Baccalauréat. Classe d'enseignement général (TES TS) -1



1) Lecture et choix du sujet


Pourquoi choisir de traiter un texte plutôt qu’une question ? Pourquoi préférer un travail d’explication à l’exercice de la dissertation ? Le premier critère est celui d’une certaine compréhension du texte. Il ne s’agit pas d’avoir, en seulement trois lectures, parfaitement saisi la pensée de l’auteur dans ses moindres détails. C’est impossible (ça l’est aussi pour un spécialiste de l’auteur en question). Par « certaine » compréhension, il faut seulement entendre que nous avons compris en quoi il est « un » texte, c’est-à-dire que nous avons perçu que l’auteur ne dit finalement ici qu’une seule chose. Il défend « une » seule thèse. Si nous avons le sentiment que l’auteur se contredit, cela signifie que nous avons mal lu. Il est absolument impossible de choisir le texte si on ne parvient pas à dépasser cette impression. Au bout de cinq lectures sans résultat (c’est-à-dire que l’on ne perçoit pas que le texte défend une seule idée), il vaut mieux renoncer et choisir un autre sujet.
Le second critère réside dans notre capacité à nous familiariser avec le passage à expliquer. C’est une chose de percevoir l’unité d’un texte, autre chose de s’estimer capable de « polariser » son esprit d’analyse et de réflexion sur lui pendant quatre heures. Est-ce que le texte nous « va » de la même façon qu’un vêtement que l’on essaie épouse confortablement notre corps et que l’on se sent bien dedans ? Ce que nous pensons du texte importe peu. Ce qui compte, c’est d’être capable de penser « en » lui.

Il est une dernière disposition d’esprit dans laquelle il convient d’emblée de se situer : « faire place nette au texte ». Quand nous rédigeons une dissertation, nous décidons des arguments, des références, des enchaînements d’idées, etc. Ici, nous essayons d’abord de faire le vide, d’accueillir la pensée de l’auteur, de détruire le plus que nous pouvons les couches de préjugés qui la plupart du temps font que nous n’écoutons pas « vraiment » les arguments d’une personne avec qui nous discutons. Nous l’interprétons, nous la cataloguons en fonction de nos valeurs, de nos a priori. Tout texte philosophique décrit la cohérence d’une affirmation. Nous ne sommes pas obligés de nous accorder avec elle, mais nous ne pouvons pas en ignorer la pertinence, la rigueur, la justesse argumentative. Plus nous nous dépouillerons de nos préjugés en lisant le texte, mieux nous l’expliquerons. 

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