vendredi 1 octobre 2021

Rédiger une introduction pour le sujet: "Puis-je parler de moi-même sans faire erreur sur la personne?"

 


Vous avez une dissertation à rendre dans 13 jours et il FAUT commencer, vous lancer, rédiger un plan et une introduction, par exemple sur le sujet suivant: « puis-je parler de moi-même sans faire erreur sur la personne? »? Cet article vous donne quelques indications pour bien débuter la dissertation et l’année. Si vous avez déjà considérablement avancé dans votre introduction et dans votre plan il est inutile de lire cet article.

Je vous propose le « schéma problématique » suivant (comprenez bien qu’il vous faudra l’étoffer, l’affiner - ceci n’est que la «  trame » qu’il est possible de suivre pour poser la problématique (derrière étape):

Nous parlons sans cesse de nous mais ce personnage dont nous parlons est moins « nous-même » qu’un masque policé, falsifié, conçu avec un but bien précis: ne pas être rejeté, voire nous faire estimer reconnaître, aimer. A force de parler de nous en ces termes, nous pouvons même finir par y croire, par nous mentir à nous-mêmes, jusqu’à nous identifier avec ces apparences multiformes qui sont bien commodes pour vivre  tranquillement en société. Mais jusqu’où peut nous conduire cette superficialité, ce jeu de masques et d’impostures incessant? Ce vertige qui peut nous saisir quand nous réalisons cette myriade d’identités que nous revêtons en une seule de nos journées contredit une constatation simple et incontournable: j’éprouve en moi le ressenti d’une existence propre, individuelle, unique. Il y a donc un problème: cette existence que je ressens dans un acte réflexif de retour à moi même est aussi la matière à une multitude de récits différents dont je me trouve être l’auteur et le héros. Etre soi: est-ce un fait ou la matière première d’un travail d’écrivain auquel il reviendrait de faire vivre la fiction d’une identité de soi même à soi-même? Puis-je me prendre comme l’objet d’un discours dont je serais aussi l’auteur sans donner naissance à une ou plusieurs fictions? Puis-je parler de moi sans mentir aux autres ni me mentir à moi-même?

  


Les fautes à éviter:

  • Commencer votre introduction en faisant comme si le sujet était déjà « là ». Vous devez justifier qu’il se pose et non partir du principe qu’il se pose.
  • Utiliser trop de formules « méta-discursives » (style: « ce qui nous amène à nous poser la question de savoir si… » «  Nous pouvons nous demander.. »  « Nous avons vu l’aspect positif, voyons maintenant l’argument négatif.. ») Si vous vous sentez obligé.e de dire ce que vous faites, c’est que vous savez bien que vous ne le faites pas. On ne peut pas « rattraper le coup » comme ça.
  • Prolonger votre contexte d’approche exagérément. Si vous avez choisi une situation très particulière, il va falloir l’abandonner dès la 2e étape de l’introduction. Il s’agit juste de pointer un fait, une habitude, une situation et ensuite de développer universellement le problème qui évidemment dépasse le contexte particulier de cette approche.
  • Choisir plusieurs axes de problématisation. Il est évident qu’il y a plusieurs pistes à suivre pour montrer la profondeur du problème, dans notre introduction, il faut n’en choisir qu’une: la persona, l’impossibilité des mots à dire l’unicité des êtres, des ressentis, le décalage temporel entre le je qui parle et celui dont on parle, la distinction entre le je de l’énoncé et le je de l’énonciation, etc. N’en choisissez qu’une.
  • Terminer par une interrogation qui ne couvre pas du tout le champ problématique ouvert par le sujet.

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