mardi 27 septembre 2022

terminales 3/5/7: Méthodologie de la dissertation (Sujets 1 et 2 de l'épreuve du baccalauréat)

 


Préambule

Il est toujours difficile de concevoir une méthodologie en Philosophie, notamment parce qu’aucune suite de conseils ne pourra jamais prétendre à elle seule assurer à celle ou celui qui la lit et l’applique aveuglément ou littéralement de « réussir »  au sens de « performer »  du point de vue de la notation. Quelque chose d’une dissertation échappe à une correction par barème ou fondée exclusivement sur des critères de correction « figés ». Je crois pouvoir dire que c’est heureux, en un sens, et qu’il ne s’agit pas du tout d’en déduire que toute correction d’un travail de philosophie serait aléatoire ou seulement fonction des préjugés des correcteurs. 

C’est davantage une question de « style d’écriture ». Toute l’attention des examinateurs sera finalement focalisée sur une seule chose: deviner le profil de la candidate ou du candidat anonyme qu’il corrige et « faire justice à son implication, à sa maîtrise, à l’attention investie toute l’année en philosophie. Toute la difficulté de l’épreuve consiste à condenser dans un seul travail tous ces acquis.  Il y a des « passages obligés » ou si l’on préfère des « mots de passe »  qu’il faut connaître (ce ne sont pas seulement des formules ce sont aussi des « protocoles », des moments, des phases très simples mais incontournables par lesquelles il FAUT passer.

Toutefois, dans cette maîtrise de la technique de la dissertation, il importe aussi de faire preuve de souplesse, de fluidité, d’adaptation au sujet, aux conditions de l’examen (4 heures) et surtout de « ténacité ». Par ce terme, il faut simplement entendre que la capacité à réfléchir quatre heures durant sur une question est à la fois un effort d’endurance mais aussi une garantie de résultat. Quiconque parvient à tenir cette durée, sans fatigue ni panique, ne peut pas ne pas « entrer » dans la complexité d’une question, sachant qu’en fait c’est bien là tout ce qui est demandé: entrer dans la difficulté, voire l’insolubilité d’une question en la structurant, en la clarifiant, en résistant à la tentation de « trancher » arbitrairement  même si des « inclinaisons » voire des éclairs de lucidité vont probablement nous faire quand même pencher vers des réponses possibles. MAIS le sujet, du simple fait qu’il est un sujet, n’est pas une question simple qui attend d’être immédiatement résolue. Comment voir clair dans la confusion en sachant que cette confusion (c’st-à-dire le fait que la réponse positive et négative peuvent  l’une et l’autre faire l’objet d’ une argumentation cohérente) est une étape rigoureusement nécessaire et incontournable. 




  1. Accueillir le sujet

Deux attitudes sont bienvenues dans la réception du sujet:

  1. Une forme de « naïveté », « de remise à zéro des compteurs », ou de « point reset » si l’on préfère. Etre une conscience sans culture, ni préjugé qui reçoit la question innocemment, presque de façon enfantine, de façon à embrasser de la façon la plus large et éventuellement la plus neuve possible un sujet qui appelle à la réflexion. Par exemple, il y a quelque chose d’enfantin dans la question de savoir « si nous avons le temps », parce que littéralement on réalise que cette expression que l’on utilise sans cesse implique un rapport de propriété à une dimension qui n’est pas un objet dont on pourrait faire l’acquisition. L’exercice de la philosophie implique un retour à l’enfance. Rien ne serait pire que d’accueillir un sujet de façon « blasée », même et surtout si par hasard vous auriez déjà traité ce sujet ou un sujet très proche.
  2. Un esprit de problématisation préalable. On ne vous pose pas une question pour que vous y répondiez. Il faut rompre d’emblée avec ce réflexe de la vie courante « question / réponse ». On vous pose une question pour que vous réalisiez qu’elle en est vraiment une et que le suspens du point d’interrogation est là pour durer, comme le son d’une cloche continue de résonner après le gong.  Il va falloir vous installer dans cette onde problématique là. Comme le dit Maurice Blanchot: « la réponse est le malheur de la question ». La dissertation va finalement commencer une fois que vous aurez définitivement renoncé à un traitement court, c’est-à-dire que fois que vous aurez compris et admis que le oui et le non (la plupart des sujets de bac sont libellés de telle sorte que ces deux réponses sont possibles) sont également justifiables, argumentables.




2)  Utiliser le brouillon

Le temps de l’innocence est terminé ou du moins il faut le rentabiliser, le matérialiser en thèses, en arguments, en références, en exemples. Dans cette phase de « récolte », tout est bon à prendre, quitte à « en laisser ». Il importe là de lâcher un peu la bride à votre esprit, mais aussi en fin de parcours de resserrer un peu le propos pour vous appliquer à privilégier des argumentations suivies. 

Toujours au brouillon, il est temps de rédiger un plan. Globalement il y en a deux:

  1. le plan dialectique comprend trois parties dont les deux premières doivent s’opposer frontalement: le oui se confronte au non. Il faudra nécessairement une 3e partie qui reviendra quand même soit au oui soit au non mais de façon plus « travaillée », plus approfondie. Qu’est-ce que ça veut dire et comment s’y prendre? Dans cette phase de libération de vos premières idées, thèses, références, etc, peut-être avez-vous progressé dans la réalisation problématique de la question. Cette question se pose vraiment, mais en fait cela dépend de ce que l’on entend pat « temps » (sachant qu’il y a plusieurs temps) ou bien par ce que l’on veut dire par « avoir », ou bien si l’on approfondit philosophiquement le sens du sujet, sans jamais le perdre mais avec le renfort de tel ou tel auteur grâce auquel vous devinez vers quel type de problème on souhaite vous faire progresser.  Dans cette réalisation du chemin problématique pointé par la question, peut-être vous apparaît-il qu’il y a une nuance vraiment plus profonde que les autres. cela peut être l’éternel retour, par exemple. Or l’éternel retour est un choix qu’on a tout le temps, même si on a pas le choix de choisir l’éternel retour (parce que pour Nietzsche l’éternel retour « est »). Si par « avoir » on entend avoir la disposition de….On n’a pas ce temps là, mais si on entend par avoir: jouir de….vivre, être en phase avec, alors on a toujours le temps de cet éternel retour qui revient toujours. Au final, on peut dire que la réponse est « oui » pour l’éternel retour à condition de…. Vous savez alors que votre réponse finale est quand même plutôt oui (même s’il faudra nuancer). Du coup, vous avez une amorce de plan. Il faudra commencer par défendre: 1) un « oui » , mais avec une argumentation simple, rigoureuse sans toutefois posséder la puissance de l’éternel retour. Puis 2) un  « non » capable de réfuter cette première argumentation positive. Il est vraiment CAPITAL de bien comprendre ici que cette opposition du oui en 1 et du non en 2 ne doit A AUCUN PRIX s’assimiler à un « tout dépend des points de vue ». Ce type de relativité Hanounesque, de débat démocratique du pauvre (du très, très pauvre! Je sais bien qu’Hanouna est sûrement très riche mais  si c’est pour compenser l'indigence  de ces débats, je ne vous dis pas à quel point il doit être riche)  est à proscrire ABSOLUMENT….ABSOLUMENT!
  2. Le plan thématique consiste à réaliser d’abord clairement les différents sens que peut revêtir le sujet au gré des variations sémantiques (sémantique: qui concerne le sens) de l’expression centrale ou éventuellement d’un autre élément dont vous savez qu’il est cruciale (dans certains sujets cela peut être l’adverbe: « nécessairement », par exemple. Vous avez constaté dans la phase de brouillon que ces différents significations étaient assez amples pour constituer des parties (cela peut aller de 2 à 4 ou 5, à la limite) et vous ne doutez pas que chacune de ces parties est bien DANS le sujet. Il ne reste qu’à les articuler entre elles en payant de la plus simple et en finissant par la plus subtile. Vous avez votre plan.



3) Rédiger l’introduction


Une introduction se compose de trois parties:

  1. L’amorce -  Cette étape implique une forme de décontextualisation. Tout le monde sait que vous êtes candidat(e) du baccalauréat et dans l’épreuve de la philosophie. Mais là, pour cette étape, il faut que vous ne pariez pas du principe qu’on vous donne un sujet. En d’autres termes, vous ne pouvez pas commencer en disant « ce sujet nous interroge sur ». Vous devez d’emblée vous placer dans la perspective d’un être humain (et ça tombe bien parce que vous l’êtes aussi!). le sujet se pose pour tout un chacun, dans le réel de sa vie quotidienne. Il suffit donc de penser à une occasion rencontrée et vécue par tout être humain où le sujet dans tout ce qu’il va recéler de problématique se pose déjà mais très simplement (les gens n’y prêtent pas attention mais nous si!)  . On pourra donc évoquer cette occasion ou cette évidence dans un style assez impersonnel:  on entend souvent dire…On voit…On peut constater…il n’est pas rare..etc. Il est également possible de commencer par une citation courte si on s’en souvient mais il faut absolument que cette citation ne soit pas trop compliquée ni subtile.  Par exemple, éventuellement la première phrase du texte de Saint Augustin: « Qu’est-ce donc que le temps ? Si personne ne m’interroge, je le sais ; si je veux répondre à cette demande, je l’ignore. » Il faut que ce début ne soit pas encore trop philosophique puisque il doit porter la trace du sens commun. Saint Augustin se contente ici de relever une difficulté. Il va falloir l’orienter vers la question de « l’avoir ». Comment avoir un objet aussi insaisissable à la compréhension? L’essentiel est que ce soit simple mais qu’on relève le début de tension problématique justifiant que ce soit une question.
  2. La problématisation. Cette tension que l’amorce a seulement pointée, il faut maintenant la porter à son maximum de clarté philosophique par une formulation explicite de ce qui pose problème.   On vous donne un sujet qui contient un problème et il convient maintenant de formuler ce problème le plus efficacement possible, de telle sorte que vous puissiez faire la preuve que vous avez saisi le problème. Cette étape est fondamentale  parce qu’elle révèle si vous avez ou pas compris le sujet (comprendre un sujet c’est formuler le problème qu’il contient). Tout ce qui s’accomplit se fait nécessairement dans un temps que nous « avons » puisque nous vivons cet évènement dans son présent, sans quoi nous ne nous rendrions pas compte qu’il a lieu. Mais pourtant ce présent, pour être présent,  ne peut demeurer. A peine effectué il est déjà passé, passant fuyant, de telle sorte que nous n’avons jamais le sentiment d’en disposer. Avoir le temps, c’est finalement pouvoir voir venir, jouir d’un certain temps avant une échéance, un examen, une épreuve. Mais ce temps que nous pensons avoir file pourtant déjà sans que nous l’ayons jamais. Quel est donc ce temps dont il est clair que nous ne pouvons pas ne pas l’avoir puisque toute notre existence « est » dans ce temps et chacun de ses instants se passe dans son temps mais qu’il est tout aussi impossible que nous possédions puisque il n’est jamais en phase avec nous. Nous vivons dans un temps avec lequel nous n’avons jamais l’impression d’être synchrone. Mais alors comment trouver ce temps qu’on n’a jamais vraiment ? N’existerait-il pas une attitude, une modalité humaine de rapport au temps, un « style d’être au temps »  grâce auquel nous pourrions jouir d’un sentiment de convenance, d’adéquation,  de telle sorte que nous aurions le temps d’y être? Peut-être la prétention d’avoir le temps est-elle incongrue, inappropriée en ce sens qu’elle serait le meilleur moyen de se faire avoir par lui comme on dit d’une personne qui nous manipule. Avoir vraiment le temps, dés lors, pourrait signifier: « trouver le temps opportun d’y devenir celle ou celui qu’on est ».
  3. Il convient maintenant de formuler votre plan avec souplesse et fluidité: Nous partons en premier lieu de cette ambiguïté…..Dans un premier temps, il sera question de ….etc. Même si vous disposez déjà de vos sous parties, il n’est ici affaire que de donner les lignes principales du trajet de votre réflexion. Eventuellement il est possible de formuler en toute fin l’ENJEU du sujet, c’est-à-dire ce qui se joue de philosophique dans cette question (ici c’est la question de l’Ethique) mais c’est facultatif. 


Pour résumer donc,  trois parties dans une introduction:

  1. Amorce
  2. Problématisation
  3. Plan (et éventuellement enjeu)

4) Rédiger le développement à partir du plan

A) Rédiger à partir d’un plan détaillé

Revenons au plan. A la fin de l’introduction, nous nous sommes contentés de décrire le trois parties mais en réalité, nous avons suffisamment travaillé au brouillon pour disposer non seulement des parti mais aussi des sous-parties. Le chiffre 3 est un peu magique en Philosophie (trois parties, trois sous-parties) mais évidemment il n’est pas impératif (cela dit, un développement en 6 parties n’a pas grand sens). Il faut que le plan soit à la fois souple et détaillé, qu’il rende compte de toutes les idées qui nous sont venues, qu’il se construise comme un développement focalisé sur la question du sujet et seulement sur elle, qu’il aille du plus simple au plus complexe et qu’il puisse éventuellement s’adapter, accueillir des idées susceptibles de germer pendant l’écriture elle-même (ces idées là sont souvent les meilleures, il faut leur faire place)


  1. Quel est ce temps que l’on n’a pas?

a) le temps des machines (machina: ruse)

b) la mortalité

c) le rapport à l’évènement


  1. En trois temps (Chronos / Aiôn, Kaïros)

a) Reprise de la classification de Pascal Chabot (a) les machines: progrès et hyper-temps b) le délai et le destin c) le destin, le délai et l’occasion

b) Chronos, Aiôn et Kairos: Le temps qu’on trouve (Kairos) ouvre dans le temps qu’on n’a pas (chronos) le temps infini de devenir (Aiôn)

c) Temps et éthique: trouver le temps qu’on n’a pas pour y devenir quelqu’un est une question d’attitude. Les stoïciens et la quasi-causalité (Deleuze, Django Reinhardt et Nos Bousquet)


  1. L’Eternel retour - Nietzsche

a) La toile de Pénélope (Aiôn contre Chronos)

b) Temporiser (Pénélope ne temporise pas, elle trouve dans aiôn le temps qu’elle n’a pas dans chronos). Distinction entre temporiser (texte de Pascal) et agir (Pénélope): poiesis/praxis

c) l’innocence du devenir


Conclusion

Si par « avoir le temps », nous entendons cette attente à l’égard d’une échéance dont nous parle Pascal, nous réalisons bien, à la lumière de l’éternel retour, à quel point il convient précisément de ne pas l’avoir, de ne pas l’insérer stupidement, vainement, presque de façon masochiste entre l’instant et nous, mais si au contraire nous rapprochons cette expression du subterfuge de Pénélope, elle revêt alors un sens surhumain, juste, adéquat, car Pénélope a le temps qu’elle « trouve », qu’elle impose au sein d’une structure cyclique qui existe nécessairement déjà et qui est celle décrite par Nietzsche, celle d’un rapport pur avec l’action, non seulement pur parce que dégagé de toute reconnaissance ou récompense humaine (poiesis) mais aussi parce qu’elle coïncide avec la raison d’être infinie de tout acte fini à savoir lui-même éternellement.



B) Le style de la philosophie et la philosophie du style

Ce qui caractérise le plus systématiquement le style d’écriture de la philosophie c’est l’implication entre les phrases, entre les paragraphes entre les sous-parties, entre les parties. Il ne peut exister de passage détaché des autres. Tout lecteur d’une prose philosophique suit un lien, un fil rouge: celui que l’on tisse continuellement entre nos propositions. Ce que cela suppose au premier chef, c’est l’utilisation continuelle de connecteurs logiques: « mais, donc, par conséquent, néanmoins, or, cependant, pour autant, en effet, etc. » Cela réclame davantage un effort d’attention que de formulation proprement dit, parce qu’en réalité, notre pensée opère d’elle-même, le plus souvent, ce genre d’articulation, mais nous nous en rendons plus ou moins compte. « Pourquoi telle idée me vient-elle après telle autre? » Il y a une raison et cette raison se matérialise forcément par l’un de ses connecteurs. Ce qu’il convient donc d’activer, c’est un effort de concentration, d’attention à la succession de nos idées. L’argumentation suivra nécessairement.

Mais deux impératifs doivent alors être respectés:

  • Toutes les thèses argumentées qui seront rédigées s’inscrivent dans un champ de réflexion aimanté, stimulé par le sujet, et seulement par lui.
  • Il faut embarquer le lecteur (qui se trouve être aussi et surtout votre examinateur) dans « l’esprit de suite » de votre pensée. Ne nous laissons tenter par l’idée selon laquelle l’expression écrite d’idées suffirait. Il n’y a pas votre logique et celle de votre correcteur, il n’y a qu’une seule logique. On ne peut écrire que ce l’on se sent autorisé à déduire de la phrase ou éventuellement de la citation qui précède. Cet esprit de déduction continuel et clair est absolument primordial, fondamental pour la notation. 


Peut-être faut-il un peu « s’imposer »  dans les premiers travaux philosophiques entrepris l’usage des connecteurs, notamment en tout début de paragraphe, mais entre les phrases aussi. L’essentiel est qu’à aucun moment de la lecture de votre dissertation on puisse ressentir l’impression qu’une affirmation soit simplement « dite » comme si l’on pensait qu’elle se justifie par elle-même. La raison d’être d’une phrase se situe dans celle qui la précède et ainsi de suite de telle sorte que tout se « tient ». La fermeté de ce « maillage » est cruciale.

Or, il importe que cette continuité soit néanmoins clairement et graphiquement organisée en paragraphes de 10 à 30 lignes. Cela aussi est impératif.  Etes vous capable de réaliser à quel moment vous passez d’une idée à une autre, sans que cette tenue, cette unité de la  réflexion soit rompue?

Dans un paragraphe, on déploie l’argumentation d’une thèse, d’une affirmation, on peut l’illustrer par un exemple, l’appuyer sur une citation, éventuellement. Cette thèse est souvent (pour ne pas dire tout le temps) celle d’un auteur. Lorsque vous vous rendez compte que le paragraphe commence à dépasser les quinze lignes, il faut vous interroger sur le fond de la thèse augmentée: est-elle toujours la même? Ne seriez vous pas en train d’explorer l’un de ses nuances? Tout ce que vous écrivez se situe dans le flux dynamique d’une réflexion aimanté par un problème. C’est donc un mouvement. Il ne tient jamais en place. Si tout se passe bien; cela veut dire que telle thèse est déjà alimentée par une autre qui la travaillait de l’intérieur avant et que vous amenez progressivement à la peine lumière de votre expression. Mais du coup, il faut passer à un autre paragraphe. 

En fait, si votre plan est bon vous savez déjà vers quoi vous allez, c’est-à-dire que vous n’ignorez pas que telle idée préparait telle autre et vous suivez ce fil qui guide la succession de vos paragraphes, de vos sous-parties, de vos parties.

Ceci étant dit, il n’est pas rare que de nouvelles idées surviennent dans le cours de la rédaction, des idées auxquelles vous n’avez pas pensé quand vous en étiez à la phase « brouillon ». Ces idées là sont probablement très justes et il faut leur faire place, ce qui suppose que vous puissiez les situer dans un fil rouge qui était déjà amorcé dans le plan. Ce n’est pas facile mais c’est nécessaire.

Une heure, une heure et demie avant la fin de l’épreuve, une phase de récapitulation s’impose: où en suis-je? N’y-a-t- il pas des idées ou des références cruciales que je n’ai pas encore évoquées. Si une refonte du plan semble s’imposer à la lumière de cette urgence, il faut « agir » quitte à transformer le plan initial. 

L’un des pires défauts dans lequel on puisse tomber est le hors sujet.  Le moyen de l’éviter consiste à toujours sentir et alimenter la dynamique de la stimulation problématique. Pourquoi écrivez-vous? Pourquoi dites-vous ceci et cela? Quel est le mouvement qui tient vote écriture, qui la guide?  Quel est le versant su sujet qui est traité dans tel paragraphe?  Ce questionnement doit être renouvelé à la fin de chaque sous-partie.

5) Rédiger la conclusion 


Elle se compose de trois parties:

  1. Récapitulation rapide du « trajet » parcouru par votre réflexion: « Nous sommes partis du constat selon lequel….ce qui implique…Etc. En fait nous reprenons le fil en marquant bien les trois phases de progression marquées par chacune des parties.
  2. La formulation la plus précise de ce qui peut apparaître comme une réponse très nuancée. Nous avons progressé grâce à des distinctions conceptuelles qui nous on permis de sérier le problème, de voir plus clairement pourquoi il est si complexe, mais au fil de cette démarche des idées ont pris de l’ampleur, de la puissance (ici c’est l’éternel retour). Il faut donc explicitement formuler la réponse à la lumière de cette pensée là.
  3. Nous avons évoqué l’enjeu dans l’introduction et nous pouvons maintenant, si cela n’est pas déjà spécifié dans le b, formuler tout ce qui a été mis à jour de crucial par rapport à lui. Ici, c’est le fait que que la réflexion physique sur le temps rejoint complètement la question éthique de l’attitude de l’homme. Comment devenir soi-même dans le temps sans s’excuser, sans déni, sans réserve: c’est exactement ce qui se décide et ce qui se détermine dans notre façon de nous comporter dans le temps mais aussi face à lui (Eternel Retour)


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