« Chacun rêve de changer l’humanité, mais personne ne pense à se changer lui- même » — Léon Tolstoï
« L’humanité gémit, à demi écrasée sous le poids des progrès qu’elle a faits. Elle ne sait pas assez que son avenir dépend d’elle. » — Henri Bergson
Noël. Ce beau moment de partage, de modestie, de générosité. Une fête commerciale ? Non, jamais ! Cessez vos calembredaines, c’est un instant d’union et d’amour. Hypocritement, bien sûr, attendez ! Pourquoi s’engueuler 364,25 jours par an et se réconcilier 1 jour ? Cela serait inutile pour le français. Mais qu’est-ce qu’un français, d’abord ? Est-il sur un rond-point, brandissant une Heineken, hurlant « À bas la dictature ! » derrière une palette enflammée tous les jours sauf à Noël ? Mange-t-il du faux-gras végétal pour se donner la bonne conscience du « c’est pas moi » quand on connaît les conditions d’élevage des volailles montrées dans les reportages d’Élise Lucet sur la chaîne du service public, sans même penser à la maltraitance des noix de cajou lâchement broyées en pâtée ? Mais d’autres sont-ils emmerdés par ces écolos qui arrosent des tournesols avec de la soupe au lieu d’aller bosser et alimenter le bourgeois capitaliste en force de travail ? Est-il farouchement contre Macron, ce voleur, même en ces temps de Noël et en parle-t-il pendant le repas, vitupérant moult analyses géopolitiques et géostratégiques sur cet histrion de Zelensky qui serait aussi « pourri » que Poutine, en citant la Bible CNEWS, s’inspirant du philosophe Blaise Pascal Praud, avant de s’étouffer avec un petit four qui serait passé par le trou du dimanche, ce dernier jour de repos inaliénable jusqu’à la retraite à 72 ans ?
Bref, de toute façon Noël, nous, on s’en fout. Nous préférons boustifailler en groupe d’humains et puis ouvrir les cadeaux avant de les refermer pour mettre fin au supplice. À ce propos, dans le brouhaha ambiant, nous avons omis de nous ruer sur ces cadeaux qui trônent sous le faux-sapin, alors je le crie et tape avec mon couteau sur le côté de mon verre afin d’exciter les acouphènes de la Gérousia. Du coup, tout le monde se rue derechef dans le salon et s’empare de ses paquets attitrés que le Père Noël a amenés. Ce que je me demande à l’ouverture des premiers cadeaux, c’est si le Père Noël ne serait finalement pas chinois... Mais faisons le point sur la situation : tout le monde se fait encore la bise pour les beaux cadeaux offerts. « Comment tu savais que je voulais ça ? » En fait, tout le monde s’en fout. Que va faire maman d’un robot mixeur de chez Lidl alors qu’elle est si férue des boîtes de conserve de toutes sortes ? Que va faire papa d’un tas de fringues en polyester alors qu’il y est allergique et que ça lui hérisse la pilosité dorsale ? Que vais-je faire de la dernière PS5 alors que les jeux vidéo me donnent la migraine et qu’ils n’ont pas encore créé SocrateSimulator pour s’amuser et se cultiver concomitamment ? Que va faire mamie avec une tablette tactile qu’elle vient d’ailleurs de faire tomber par terre pour la première fois d’une longue série avant de me la donner dans deux mois parce que c’est trop dur d’utilisation et qu’avec son arthrose au pouce elle ne peut pas cliquer dessus ?
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À l’année prochaine !
« Mais priez Dieu que tous nous veuilles absoudre ! » — François Fillon... euh, Villon
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