lundi 11 janvier 2021

CSD Terminale 1 - Cours du 11/01/2021


Langage / Autrui / Nature / Culture

(Premier contact de Denis Villeneuve)



Introduction
                   
Avec « la guerre des étoiles », nous prenons beaucoup de plaisir à suivre une épopée grandiose servie par de nombreux effets spéciaux et spectaculaires, au gré de nombreux rebondissements, etc. Mais au final c’est un film d’aventure dont la situation temporelle  est quasi anecdotique et le contexte extra-terrestre totalement éludé. Les scénaristes et les concepteurs visuels s’en sont donnés à coeur joie dans les scènes se déroulant à l’intérieur du sénat galactique et nous savons que Georges Lucas s’est beaucoup inspiré de la politique dans la Rome antique pour concevoir les manipulations du sénateur Palpatine. Mais quiconque parvient à s’extraire de la féérie purement visuelle de ces créatures dissemblables venant des confins de la galaxie ne peut s’empêcher de poser deux questions très simples:
- Comment ces intelligences si distinctes peuvent-elles se comprendre? Que ces espèces puissent s’exprimer et plus encore s’échanger des idées, des arguments pour constituer UNE république suppose qu’au-delà de leur différences (qui ne sont même plus des différences de cultures mais bel et bien d’organismes) elles peuvent s’entendre, qu’elles aient des oreilles ou pas, des organes phoniques ou pas, des cerveaux ou pas, etc. C’est une question fascinante: la seule chose que ces êtres ont indiscutablement de commun est la vie, mais aussi différents que l’on soit génétiquement, on est un peu forcés de consentir à l’idée selon laquelle vivre dessine quelque chose comme un désir de persévérer dans son être commun. Ce que nous donne à voir le sénat intergalactique, ce sont les multiples différences génétiques créés par le creusement d’un sillon commun: vivre dans la même galaxie. Honnêtement, on perçoit bien ici à quel public Georges Lucas s’adresse ici: ce sillon, il ne nous est pas conseillé à nous de le creuser trop profond: on est là pour s’en prendre plein la vue par pour poser des questions philosophiques, et c’est un peu dommage (notons que chez Tolkien, les caractéristiques physiques des créatures: elfes, nains, orques, etc, sont toujours très intelligemment rapportées à leurs milieux et c’est phylogénétiquement cohérent.
- Comment ces Aliens peuvent-ils se comporter de façon aussi humaine, aussi typiquement  et piteusement humaine. Ici, c’est quand même une très grosse pilule à avaler. Les efforts des scénaristes ne sont pas allés jusqu’à se représenter des modalités de politiques desanthropocentrées alors même que c’est en cela que consiste le moteur même de toute littérature de Science Fiction, comme Dune l’a largement prouvé que de nous en apprendre sur l’homme en s’efforçant, le plus possible de le déterritorialiser, de l’excentrer. On peut bien se fatiguer à trouver des passages de philosophie profonde dans cette super-production, on n’en sera pas moins condamné à conclure sur ce constat: ce n’est pas vraiment de la SF, soit cette littérature dont la contextualisation est finalement toujours l’illustration de ce que l’on pourrait appeler au très bon sens du terme une « question limite ». Toute oeuvre authentique de SF littéraire ou cinématographique comme « 2001, Odyssée de l’espace » a quelque chose de « pur », en ce sens que le questionnement philosophique y est « à vif », sans avoir à composer avec des situations historiques qui peuvent parfois en ternir la vigueur. Enfin des questions concernant l’Homme dans la perspective de l’Univers peuvent se poser, expérimenter des hypothèses. C’est souvent raté comme dans Prometheus de Ridley Scott mais dans « Premier contact », c’est vraiment maîtrisé, profond, réussi. Pourquoi?
   


              Parce que le film explore de façon très rigoureuse et très juste les implications d’un postulat pourtant déjà largement utilisé dans le cinéma et la littérature: celui de la rencontre avec des Aliens, en mettant au premier plan ce que « la guerre des étoiles » n’évoque qu’épisodiquement et de façon indigente: la question de la langue. De ce fait le film nous place dans une position vraiment idéale pour aborder le langage: à quelles conditions une langue est-elle possible?
         

            Il est un autre point qui rend ce film incroyablement « actuel », c’est le fait qu’il envisage une langue dont les structures et les caractéristiques soient suffisamment extraterrestres, au sens littéral du terme pour nous mettre directement en perspective avec notre devenir cosmique.  Ce que nous avons bien du mal à faire avec la planète, pourrions nous l’envisager du point de vue du cosmos? Puisque nos intérêts de terriens ne semblent pas suffire à nous faire comprendre les enjeux et les implications de notre devenir terrestre, pourquoi ne pas dépasser cette perspective et nous mettre en présence d’une espèce qui, grâce à sa langue, se vit comme « cosmique » avant de se vivre spécifiquement? Se pourrait-il après tout qu’au-delà de nos intérêts nationaux, religieux, culturels, notre tragique inappétence à nous mettre d’accord sur des questions qui pourtant nous regardent tous viennent tout simplement de nos différences de langues? Et qu’en est-il exactement du rôle de la langue dans notre perception du monde? Se pourraient-ils qu’un chinois, un américain, un anglais, un français, ne puissent pas s’entendre parce qu’ils ne vivent pas dans le même monde? A fortiori, que se passerait-il si des extra-terrestres prenaient contact avec nous par le biais d’une langue dont les structures seraient  à même de nous installer dans une perception cosmique du temps au regard de laquelle notre existence même cesserait de nous apparaître chronologiquement d’un point de vue individuel? Imaginez un être venu d’ailleurs dont la langue et les modalités de décryptage que vous mettez en œuvre pour le comprendre s’insinuent peu à peu en vous jusqu’à vous faire saisir votre propre existence comme un Tout dont vous n’auriez plus qu’à suivre les évènements en les connaissant déjà? Ce ne serait aucunement là la preuve d’un destin  (et encore moins de l’existence de Dieu), mais simplement la coïncidence de deux plans: l’un individuel et terrien et l’autre cosmique et extraterrestre.
        Nous pouvons ainsi nous faire idée de l’importance et de la profondeur des questions concernant la langue traitées par ce film. Mais précisément, pour ne rien en perdre, il convient d’abord d’éclairer les notions principales et basiques à partir desquelles nous serons à même de nous rendre sensibles à tout ce que ce le film de Denis Villeneuve porte à son paroxysme problématique.
    

1) les spécificités du langage humain
                         a) La distinction langue / parole / langage
            Dans son cours de linguistique générale, Ferdinand de Saussure, celui qui a fait de la linguistique une science définit clairement ce qui différencient ces trois notions. On pourrait d’emblée poser que si le langage est une faculté, la langue est un outil et la parole est un acte.
        Le langage qualifie la capacité que nous avons de considérer telle chose, tel geste, tel phénomène comme signifiant. Il est une aptitude à déceler du « vouloir dire » dans « tout ». Une simple crispation de visage, un déplacement de nuage, telle rougeur sur la joue, rien n’est insignifiant: c’est ça le langage. On pourrait dire qu’il définit « une posture », une façon d’être au monde qui ne se résout jamais à le prendre simplement « comme ça », pour ce qu’il est, c’est-à-dire sans présupposer que ses éléments soient signes de quelque chose. Qu’une chose ou qu’un phénomène « soit », c’est ce qu’il est absolument impossible à l’homme de prendre en considération sans que cette présence constatée soit justement simplement « constatable ». Il faut qu’elle veuille dire quelque chose, l’observation de la foudre suppose nécessairement l’existence d’un dieu (mythologie et religion) ou un phénomène de décharge électrostatique (science) ou annonce un malheur (divination), ou cela s’inscrit dans la chronologie d’un évènement (histoire) ou cela peut aussi créer un traumatisme ou éventuellement un souvenir (psychologie), etc. Une chose est sûre: à vue d’humain, rien jamais n’est "que ce qu’il est", que le fait d’être. A bien y réfléchir, cette faculté du langage caractérise donc une façon d’être au monde humaine à partir de laquelle notre questionnement, notre étonnement, nos sciences, nos religions, nos mentalités sociologiques, politiques, traditionnelles, trouvent leur origine. Il est tout à fait envisageable de considérer le langage comme la faculté qui par excellence définit l’être humain, pas nécessairement parce que l’animal en serait privé, mais du moins parce que le point de départ de toutes les activités qui ont fait de nous des êtres de culture trouvent leur origine dans cette prédisposition à supposer du sens dans tout les phénomènes physiques, dans la nature, dans toute réalité. La seule activité humaine qui semble pouvoir se détacher de cette emprise du sens est l’art et c’est probablement ce qui explique son extrême marginalité, sa justesse et sa puissance. L’incroyable puissance traumatique de certaines œuvres viennent de ce que leurs auteurs sont parvenus à être au monde avec une neutralité, une innocence et une absence de préjugés parfaite. Évidemment l’artiste peut payer au prix fort cette originalité là.
        Le langage est hétérogène, universel et, selon Saussure, inné, alors que la langue est homogène, différente selon les cultures et les pays, acquise.  Que le langage soit hétérogène signifie que tout indifféremment peut être perçu par lui comme signe. Il est universel parce que tous les hommes sont capables de faire de toute chose un signe et nous en disposons dés notre naissance. La langue, au contraire,  se limite à une communauté spécifique. Elle est le fuit d’un apprentissage même si celui-ci se fait fondamentalement par l'immersion de l’enfant dans le bain matriciel de la langue du pays dans lequel il est né, langue qu’il pratique déjà en l’entendant parlée par ses parents.
          

            De ce fait, on peut dire que nous ne jouissons pas de la liberté de choisir le langage, pas davantage que la langue dans laquelle nous parlons. Par contre nous sommes libres de parler ou pas. La parole est donc active, elle se produit dans le réel, elle est contingente et l'homme s’y implique en tant qu’être de volonté et de décision. A quel moment de notre statut d’être de langage, ou de sujets de telle communauté sommes nous posés comme des individus? Par la parole et l’écriture, moments où nous pouvons nous singulariser par un certain usage de notre langage faisant signe de l’impulsion d’une volonté ou d’un désir propres. Le langage et les langues ne nous déterminent qu’en tant qu’hommes ou français, anglais, chinois. 

1) les spécificités du langage humain
                         a) La distinction langue / parole / langage
            Dans son cours de linguistique générale, Ferdinand de Saussure, celui qui a fait de la linguistique une science définit clairement ce qui différencient ces trois notions. On pourrait d’emblée poser que si le langage est une faculté, la langue est un outil et la parole est un acte.
        Le langage qualifie la capacité que nous avons de considérer telle chose, tel geste, tel phénomène comme signifiant. Il est une aptitude à déceler du « vouloir dire » dans « tout ». Une simple crispation de visage, un déplacement de nuage, telle rougeur sur la joue, rien n’est insignifiant: c’est ça le langage. On pourrait dire qu’il définit « une posture », une façon d’être au monde qui ne se résout jamais à le prendre simplement « comme ça », pour ce qu’il est, c’est-à-dire sans présupposer que ses éléments soient signes de quelque chose. Qu’une chose ou qu’un phénomène « soit », c’est ce qu’il est absolument impossible à l’homme de prendre en considération sans que cette présence constatée soit justement simplement « constatable ». Il faut qu’elle veuille dire quelque chose, l’observation de la foudre suppose nécessairement l’existence d’un dieu (mythologie et religion) ou un phénomène de décharge électrostatique (science) ou annonce un malheur (divination), ou cela s’inscrit dans la chronologie d’un évènement (histoire) ou cela peut aussi créer un traumatisme ou éventuellement un souvenir (psychologie), etc. Une chose est sûre: à vue d’humain, rien jamais n’est "que ce qu’il est", que le fait d’être. A bien y réfléchir, cette faculté du langage caractérise donc une façon d’être au monde humaine à partir de laquelle notre questionnement, notre étonnement, nos sciences, nos religions, nos mentalités sociologiques, politiques, traditionnelles, trouvent leur origine. Il est tout à fait envisageable de considérer le langage comme la faculté qui par excellence définit l’être humain, pas nécessairement parce que l’animal en serait privé, mais du moins parce que le point de départ de toutes les activités qui ont fait de nous des êtres de culture trouvent leur origine dans cette prédisposition à supposer du sens dans tout les phénomènes physiques, dans la nature, dans toute réalité. La seule activité humaine qui semble pouvoir se détacher de cette emprise du sens est l’art et c’est probablement ce qui explique son extrême marginalité, sa justesse et sa puissance. L’incroyable puissance traumatique de certaines œuvres viennent de ce que leurs auteurs sont parvenus à être au monde avec une neutralité, une innocence et une absence de préjugés parfaite. Évidemment l’artiste peut payer au prix fort cette originalité là.
        Le langage est hétérogène, universel et, selon Saussure, inné, alors que la langue est homogène, différente selon les cultures et les pays, acquise.  Que le langage soit hétérogène signifie que tout indifféremment peut être perçu par lui comme signe. Il est universel parce que tous les hommes sont capables de faire de toute chose un signe et nous en disposons dés notre naissance. La langue, au contraire,  se limite à une communauté spécifique. Elle est le fuit d’un apprentissage même si celui-ci se fait fondamentalement par l'immersion de l’enfant dans le bain matriciel de la langue du pays dans lequel il est né, langue qu’il pratique déjà en l’entendant parlée par ses parents.
            De ce fait, on peut dire que nous ne jouissons pas de la liberté de choisir le langage, pas davantage que la langue dans laquelle nous parlons. Par contre nous sommes libres de parler ou pas. La parole est donc active, elle se produit dans le réel, elle est contingente et l'homme s’y implique en tant qu’être de volonté et de décision. A quel moment de notre statut d’être de langage, ou de sujets de telle communauté sommes nous posés comme des individus? Par la parole et l’écriture, moments où nous pouvons nous singulariser par un certain usage de notre langage faisant signe de l’impulsion d’une volonté ou d’un désir propres. Le langage et les langues ne nous déterminent qu’en tant qu’hommes ou français, anglais, chinois.
        Ce qui en tant que linguiste intéresse Saussure, c’est donc la langue parce que le langage est plutôt l’objet de l’anthropologue, et la parole du psychologue, ou du psychanalyste. Qu’est-ce donc que la langue? Si on récapitule:
1) Elle est un sous-ensemble du langage puisque le langage s’étend à tout ce qui simplement peut faire signe. Elle se définit justement par une régulation stricte et arbitraire de cette association entre ce qui est signifiant et ce qui est signifié. Autrement dit elle rompt avec cette utilisation d’un langage qui se contenterait de dire de telle chose qu’elle « pourrait » signifier. Le mot so/leil désigne  en français cet astre que l’on voit se lever chaque matin et "c’est comme ça". La langue suppose donc une entente, un contrat par le bais duquel chaque membre d’une communauté manifeste son appartenance à cette communauté. 
2) Une langue n’a pas besoin d’être parlée pour être une langue. On peut étudier une langue morte.
3) Ferdinand de Saussure a apporté une considération nouvelle sur ce qu’est le signe d’une langue, à savoir qu’il est entièrement de nature psychique et pas du tout physique. Le mot « che/val » n’est pas le signifiant de cet animal dont j’aperçois le corps aujourd’hui dans la prairie car si je voyais un autre équidé galopant ailleurs, je l’appellerai aussi cheval alors que ce ne serait pas le même cheval. Par conséquent il faut bien comprendre que nous parlons ici non pas d’une réalité mais d’un concept et que nous l’appliquons à tous les équidés que nous croisons tellement dans la nature. Les mots d’une langue sont donc les associations entre ce que Saussure appelle les images acoustiques (c’est-à-dire le signifiant: che/val) et les concepts (ici l’idée de cheval). Ce point est fondamental car il nous permet de comprendre à quel point les mots ne sont pas nés de notre contact avec les choses mais au contraire à quel point ils découpent le réel à partir des lignes de démarcation que leurs différences instaurent dans nos perceptions. Si je vois une montagne et une vallée, c’est parce que je dispose de deux mots qui me permettent d’apercevoir la montage et la vallée mais la nature ne dessine  pas de pointillés entre ce qui fait la montage et la vallée.  Ce n’est pas parce qu’il y a des choses qu’il y a des mots, c’est parce qu’il y a des mots que nous voyons des choses.
     

4) Ferdinand de Saussure insinue ici une nuance importante, subtile qui peut sembler contradictoire de prime abord: « La langue n'est pas moins que la parole un objet de nature concrète, et c'est un grand avantage pour l'étude. Les signes linguistiques, pour être essentiellement psychiques, ne sont pas des abstractions ; les associations ratifiées par le consentement collectif, et dont l'ensemble constitue la langue, sont des réalités qui ont leur siège dans le cerveau. En outre, les signes de la langue sont pour ainsi dire tangibles ; l'écriture peut les fixer dans des images conventionnelles, tandis qu'il serait impossible de photographier dans tous leurs détails les actes de la parole. » 
            On aurait pu croire en effet que la langue étant entièrement de nature psychique, elle était plus abstraite que la parole puisque elle est physique, puisque elle est un acte. Mais ce n’est pas le cas, d’abord parce que les associations entre signifiant et signifié s’inscrivent à la longue dans les liaisons synaptiques et neuronales de notre cerveau (elles s’effectuent donc bel et bien dans le corps), ensuite parce que la langue s’écrit et qu’elle jouit donc d’une manifestation toute à la fois concrète et durable qui rend possible son étude, alors qu’une parole est éphémère et disparaît à peine est-elle proférée (dans le film, cette remarque de Saussure prend un certain relief lorsque Louise la linguiste va s’adresser aux extra-terrestres avec un tableau où le mot « human » est écrit. Les heptapodes (les extra-terrestres ont en effet 7 pieds) utilisent alors leur aptitude à dessiner sur la vitre qui les sépare des humains des logogrammes, des figures circulaires présentant des traits d’épaisseurs distinctes, chacun présentant des irrégularités particulières. Le terme exact ici est celui de « sémasiogramme ». Une langue sémasiographique est une langue dont le fonctionnement ne s’appuie pas sur la parole mais consiste uniquement dans l’écriture, tout comme les hiéroglyphes égyptiens. Alors que nous entendons la représentation sonore d’un signe qui pourrait être graphique, les heptapodes ne parlent qu’en écrivant par une sorte de jet d’encre qui fait jaillir de leurs organes préhensiles des figures, lesquelles finissent d’ailleurs par s’évanouir, ce qui va rendre nécessaire pour les hommes d’enregistrer visuellement ces figures)
   


            Il est très intéressant d’appliquer en effet, la distinction Saussurienne au film. L’équipe des chercheurs est donc bel et bien en présence d’une langue autre qui se définit donc comme l’outil d’un langage, d’un « vouloir dire » impulsé par une autre espèce que terrestre. Rien que cette caractéristique est en elle-même fascinante: qu’une vie soit ne saurait se concevoir sans « vouloir vivre » et en tant que dotée de langage, cette espèce peut exprimer son vouloir vivre par un vouloir dire, et ce vouloir dire à son tour se coule dans le creuset codé, régulé, systématique d’une langue qui, parce qu’elle jouit de ce support physique qu’est l’écriture, va pouvoir se prêter au travail d’interprétation des chercheurs et établir ainsi un échange possible. A quelle conditions un échange est-il possible? Celle de cet enchaînement par le biais duquel des êtres vivants peuvent exprimer leur vouloir vivre dans la manifestation d’un vouloir dire (langage) suivant les articulations précises et codifiées d’une langue, laquelle s’effectue dans l’écriture.


Mais une question ici ne peut être éludée: pourquoi cet échange ne s’effectue-t-il pas de la même façon avec les animaux de notre planète? Pourquoi semble-t-il que les hommes aient paradoxalement plus de facilité à échanger avec des extraterrestres qu’avec des animaux?      

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