samedi 23 janvier 2021

Ecriture Libre - Le gouffre des ombres (2) de Paul Cohendet

 


Séraphin erre dans une immensité de Néant, il n’y a Rien autour de lui, lui n’est Rien, Vide, Silence. Pesant, obscur, oppressant. Un déluge de Néant, d’informe, d’incréé. Un gouffre d’ombres, pense Séraphin. À cette pensée, un monde de plein apparaît, disparaît, survient, transparaît, explose à ses yeux. Il est allongé dans un champ d’herbe bien verte, le ciel est d’un bleu éclatant, quelques rares stratus dans le ciel. Et un monde hallucinant. Un homme est debout à côté de lui. Une discussion s’engage :

- Bonjour, cher monsieur, je m’présente, Hugues le Grant, premier mineur de la Mine Istre, la plus en glaise de toutes. Vous voyez le Pic Fabienne, là-bas, eh bien hier il n’était pas là, il était ailleurs. Il ou elle d’ailleurs ? Vous avez acheté le L’ove Actu à Lly aujourd’hui ; on n’y apprend rien sinon que Jack Tatillon se fait désormais appeler Monocle, ou qu’on a lyncher David, car il était fiché. Je ne sais si je vous l’ai dit, mais j’ai vu hier Mia Zaki à Yao de mes propres yeux. Ma femme veut que je lui achète une Robe en Williams, mais c’est comme les poètes, elle a disparu. Au fait, Le Louche, l’enfant gâté, a tracé un nouvel itinéraire, comme si le Riche Art d’en Conina n’avait pas assez à s’occuper avec le Bel Mondo. J’aime Bonde, l’actrice, il est belle comme un déesse. Deppuis Johnny, personne n’avait été aussi Sauvage, comme dit Ore. C’est quasi comme Modo, cette histoire de bonzes. Ils sont aller au ski, et ont payés en Bronzes. Eh, vous savez pas c’qui bouffe. D’arle à Dirl à dada, tout le monde connaît l’histoire de la Pierre de Riche Art qui s’est fait manger par le Che Vre. C’est comme Apoc à Lypseno, qui a mangé des chevauchées de Vache qui rit. La barbe à papa change de forme à volonté, court, long, carré, mince, long, court. Hier, j’ai failli manquer Dé Louffy et leurs zeuros. Taka, à Ta, le chef des lucioles, est mort hier jour d’hiver. Vous savez faire Itail, c’est assez compliqué je trouve. L’autre jour, j’étais complètement stone, et là le docteur San Tama gène l’os et me rétablit. La semaine dernière, j’ai mangé un Wrap Iti au Reste au Rang. Demain on va brader Bird, l’un des Structibles. L’eau de Ponti est mon parfum de toilette, il est vraiment époustouflant. Des chercheurs ont découvert un rubis cubique, un croyable. Hélène Kergue aime Leg Au, le prince. Le On Art, du Vin Sibon, est assez avant-gardiste. Leur dernière bouteille, le Por Co Rosso, est excellent. Eh monsieur, le vent se lève, il faut tenter de vivre. 

- Où suis-je ?

- Mes anges dans le ciel, la Carpe Édiemme vous a enlevé la mémoire. Vivez, ami. Le jeu Berg doit être joué. Vous êtes sur la Terre des Origines, la Terremère. Étoile jeune homme, tu ne l’Art connaît pas. Récemment, certes, on a fait de la mort une icône, mais quand même, elle n’a pas changé. Le Bal Avoine la changera, oui, mais dans un moi(s). Voyez-vous, je suis ce monde, un immatériel, un hymne artériel, le sens, le sang sans qui ce monde ne serait pas. C’est ce que je pense être, mais peut-être que ça n’existe pas, ou si, mais autrement. Qui pneu le dire ? Mais non, tu es un mineur de la Mine Istre, voyons. Tout ces mots pour vous ouvrir les yeux, Rien que pour vos pneus. Ah, le délix, le Mont Pin d’Épix, je vous attends. Qui êtes-vous ?

- Séraphin Poets, des Venteux de Nema, de l’Est de la grande forêt de l’Ouest, forêt où j’ai trouvé un gouffre d’ombres, et où j’y suis tombé.

- Le gouffre des Ombres, dites-vous. Bien sûr, j’aurais dû m’en douter, c’est d’une évidence folle. Écoutez, le Gouffre des Ombres est une passerelle entre différentes temporalités, différents mondes, univers. Si vous ne faites pas attention, vous pouvez rester coincé dans un monde parallèle, jusqu’à la fin des temps. Pour sortir, ou du moins tenter de s’en sortir, il ne faut pas rester plus d’un jour dans une temporalité. Avant de vous menez au gouffre des Ombres, afin de le traverser de nouveau, laissez-moi vous enseigner les quatre enseignements que se doit de posséder un Intermonde. 


Leçon n°1 : Qu’est-ce qu’un Autre ? Tous les Hommes savent ce que c’est qu’un Autre. Il ne faut pas être un Homme pour poser cette question. Car, lorsqu’on n’est pas un Homme, on est forcément un Autre. Et lorsqu’on est un Autre, on n’est forcément pas un Homme. Un homme voit cela au premier coup d’œil. Morale : Les apparences ne sont pas trompeuses, il faut juste savoir regarder.
Leçon n°2 : Lorsqu’un jour commence, comment être sûr que le jour précédent est terminé ? Le jour précédent est le jour d’avant. Le jour qui commence est le jour de maintenant. Le jour suivant est le jour d’après. Tous les jours d’après sont devenus des jours d’avant après avoir été des jours de maintenant. De même, tous les jours d’avants ont été des jours d’après avant d’avoir été des jours de maintenant. Avant, pendant et après, c’est exactement la même chose qu’hier aujourd’hui et demain. Morale : Ce qui est sûr, absolument certain, c’est qu’aujourd’hui, c’est maintenant.
Leçon n°3 : Qu’est-ce qu’un chez soi ? Le chez soi est plus tendre que le chez moi. Le chez moi est plus personnel que le chez eux, et moins partageur que le chez nous, pas forcément plus grand que le chez lui. Le chez toi est assez égal au chez moi, de même que le chez elle et le chez lui. Le chez toi et le chez moi peuvent s’ajouter et seront égaux à un chez nous. Le chez soi est toujours chaud, douillet et agréable. Le chez les autres est parfois agréable parfois désagréable. Le chez vous, le chez elle et le chez lui se ressemble. Morale : Le chez soi est désiré par tous les Hommes et par les Autres. 
Leçon n°4 : La Porte des Infinis. Lorsqu’on ouvre une porte, on entre, par exemple dans une pièce. Si au fond de cette pièce il y a une autre porte, on entre dans une autre pièce et, si au fond de cette pièce il y a une autre porte, on entre dans une autre pièce et, si au fond de cette pièce il y a une autre porte, on entre dans une autre pièce et, si au fond de cette pièce il y a une autre porte, on entre dans une autre pièce et, si au fond de cette pièce il y a une autre porte, on entre dans une autre pièce et, si au fond de cette pièce il y a une autre porte, on entre dans une autre pièce et, si cela ne s’arrête jamais, il y aura toujours une autre porte au fond d’une autre pièce et au fond de cette pièce une autre porte… On appelle cela l’infini. Morale : Soit Infini. 
Voilà, je pense, je crois et je sais que tu es prêt. Je vais t’emmener au Gouffre des Ombres, il suffit de le visualiser dans son esprit pour y être devant. On y est. Je vais devoir vous laisser. Adieu

Et il pousse Séraphin dans le gouffre qui le happe.

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Au même moment, un orage s’abat sur le village. Une pluie diluvienne, torrentielle. Le tonnerre gronde sourdement, la foudre frappe violemment la grande montagne de l’Est, on croirait à un éboulement, au loin, des troncs sont foudroyés. Des arcs électriques zèbrent le ciel, la pluie transforme en flaque de boue l’emplacement de la sépulture de Luc, mort le matin même. La pluie, l’orage, la tempête, arrivent au milieu de la nuit, les éclairs se rapprochent dangereusement. Un éclair frappe la maison de Luc, et celle-ci explose, prend feu. Tous les hommes sortent pour éteindre le feu avant qu’il ne s’étende au reste du village. La maison de Luc n’est plus qu’un champ de braises ardentes, que les Hommes étouffent avec de la terre. Des débris calcinés. Luc était un débris calciné par la vie. Et elle ne voulait plus de lui, elle l’a fait disparaître. Pour toujours, à jamais.

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Dans la clairière, à la lumière de feux et de bougies, Eaupure finit son histoire :

- … Et voilà, vous savez tout du gouffre des Ombres désormais. Des questions* ?

(par un souci de traduction, l’auteur a traduit en langage humain ce que demanderont les différents clans)

- Oui, j’en ai une, dit Tronc. Séraphin est-il vraiment si important ?

- Pour vous donner un ordre d’idée, ignoble petit arrogant qui se croit être ce qu’il n’est pas, je ne mériterai même pas de lui adresser la parole si nous n’étions pas amis. Or, je le suis. C’est un des plus grands hommes de ce monde et, à ma connaissance, le plus grand, en tout point, sincèrement. D’autres questions 

- Oui, moi, dit Cendre. Quand partons-nous pour le retrouver ?

- Le jour se lèvera dans moins d’une heure, mais nous pourrons partir dès que j’aurai répondu à Géode ; Séraphin est important, certes, mais je suis sûr qu’il en ferait autant pour vous. Géode ?

- Merci, monsieur Eaupure. Je me disais, ce gouffre, c’est aussi une affaire de perception. Si dans une temporalité parallèle une minute correspond à une journée ici, ou selon s’il s’ennuie ou non, s’il reste plusieurs jours dans une seule temporalité avec une certaine perception du Temps, il pourra quand même ressortir du gouffre ?

- Exactement, vous avez tout compris. Partons sans plus attendre, Séraphin, lui, ne peut peut-être même plus être.

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 Séraphin se retrouve à l’orée de la clairière, il apparaît d’un coup. Le soleil vient de se lever, mais les quatre chefs de clan sont déjà ou encore attablé. Séraphin s’avance et sort discrètement de sa jambière son couteau qu’il garde en cas de nécessité.  Alors qu’il n’est plus qu’à quelques pas de Cendre, il se jette sur lui et le taillade, le déchiquette, le découpe, l’entaille, le rase, le râpe, le tue, le mange, écrabouille son cœur et détruit son corps. Il recommence l’opération, plus violemment, sur Tronc, et encore plus violemment sur Eaupure. Il s’approche de Géode, qui lui offre son corps, ses formes, elle se donne toute entière aux pulsions animales et sexuelles dont Séraphin est sujet. Il la déshonore de sa virginité, s’aventure en elle jusqu’à la violenter, la violer. Il l’allonge sur la table, l’arrose de son urine, salit ses cuisses, déforme son visage, tire et tend ses seins jusqu’à les arracher du torse ; il lui arrache les yeux et lui enfonce dans la gorge, il la lacère, la fait souffrir, il ne veut pas qu’elle meure, non, pas tout de suite, avant, elle doit pleinement subir les actes de ces pulsions sexuelles, animales, cruelles, dangereuses. Ainsi, pendant longtemps, jusqu’à ce que le soleil soit à son zénith, les pulsions s’agitent et se déversent de Séraphin en Géode. Son ventre se gonfle de plus en plus, à vue d’œil, elle est enceinte. Séraphin va être père. Ça y est, c’est une fille. Et sans scrupules, Séraphin viole l’innocence même, ce bébé, cet être encore pur. Puis il tue Géode, et s’abîme dans d’horribles pulsions avec la chair de sa chair, puis il la tue. Il regarde autour de lui. Une personne l’observe depuis le menhir des Venteux. C’est Joie. Elle l’interpelle :

- Que vous est-il arrivé, Séraphin ? Où est le vrai vous ? Là, vous n’êtes pas vous, vous êtes un Autre, vous êtes l’image de Arcimboldo Poets, votre ancêtre, qui lui ne répondait qu’au pulsions. Où êtes-vous, Séraphin ?

- Joie, c’est bien vous ?! Oh, que faire pour me faire pardonner ?

- Il n’y a rien à pardonner car rien ici n’est vrai, tout est faux, tout est Néant, non-être. Vous êtes encore dans le gouffre, Séraphin, et ce n’est pas en vous comportant ainsi que vous en sortirez. Jamais.

- Et que faire ? Que Faire ? QUE FAIRE DE MA VIE ? DE MOI-MÊME ? DE MON ÊTRE ? POUR SORTIR, AH DIEU, JE TE SUPPLIE, JE NE T’AI PAS OUBLIÉ, JE T’EN PRIE, PARDONNE-MOI ! CAR J’AI PÉCHÉ ENVERS ET CONTRE TOI, JE T’EN PRIE, PARDONNE-MOI ! PARDONNE-MOI !!!

- Mais tu sais déjà quoi faire, Séraphin, dit Joie. Tu le sais déjà.

- … Sois Infini… face à l’ombre. Qu’est-ce qui s’oppose à l’ombre, … la lumière, le feu. Mais oui, c’est cela, le feu n’a pas d’ombre, ou seulement une ombre de lumière, mais pas une ombre de ce gouffre. Il faut que je sois un feu Infini.

 

À ces paroles, Séraphin pense être un feu et deviens le feu. Il grandit, englobe l’univers parallèle, le gouffre alors ne peut plus le contenir, et l’expulse. Le gouffre a perdu sa première bataille, mais il a toujours été là, et il sera toujours là. À jamais. Séraphin se réveille aux côtés d’un immense cerf, aux multiples cors. Il se sent bien, inchangé, et il se rendort, apaisé. 

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Au village, alors que la matinée était grise, morne, comme sans vie ; le midi voit arriver un flamboyant soleil, immense et beau, lumineux et universel. Alors que les ramassent les débris calcinés de la demeure de Luc, un événement encore non expliqué se produit. Des cendres de cette vie pousse un arbre, à toute vitesse. En quelques minutes, le camphrier fait déjà presque deux mètres, il s’épaissit et grandit à vue d’œil. La maison, qui était légèrement en dehors du village, voit fleurir à sa place un splendide, magnifique et merveilleux camphrier. En fin d’après-midi, il fait presque cinquante mètres, mais il continue de pousser. Ce n’est qu’à la tombée du jour qu’il s’arrête de grandir, à soixante-quinze mètres environ. C’est le dieu protecteur du village. Le camphrier des renommées.



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Séraphin s’éveille en mouvement. Il est assis sur le dos d’un gigantesque cerf, majestueux, au pelage brun veiné d’or. Il avance lentement, et les arbres s’écartent pour le laisser passer, si bien qu’il poursuit son chemin sans jamais s’arrêter. C’est un Dieu de la forêt, sans doute, pense Séraphin. Alors qu’il commence à se rendormir, il entend des voix qui l’appelle, lui, par son nom. Les voix se rapprochent de plus en plus. Le cerf enjambe un cours d’eau et arrive dans une petite clairière. Les quatre chefs sont là. Ils voient le cerf et tombent en extase devant lui. Le cerf pose Séraphin au sol, puis s’en retourne dans la forêt, sans un bruit. Eaupure relève la tête et voit Séraphin debout, là ou avant se tenait le cerf. Il se relève, court vers Séraphin et l’étreint de ses bras. Les mots ne suffisent plus pour exprimer cette joie intense qui enflamma la clairière à ce moment-là. Toujours est-il que quelques heures plus tard, la Réunion commençait vraiment pour les différents clans. Eaupure commence :

- Chers amis, enfin nous sommes tous réunis pour pleinement parler de ce dont nous parlerons. Juste avant cela, j’aimerais te parler à titre personnel, Séraphin. Tu te trouves inchangé, toi-même, alors certes, tu es toujours toi, mais ton toi à évolué. Tu n’es plus ce que tu étais avant, tu es ce que tu es maintenant. Tu es devenu Autre, mais cet Autre est (en) toi. Tu es vraiment différent, ton fondement à changé, tu es Autre. Mais puisque nous sommes tous ici à la fois tous autres et tous nous-mêmes, cela prouve que tu es toi. Bon retour parmi nous.

- Pour résumer, tu me dis que ce que je dis que je suis n’est pas ce que je suis en train d’être en le disant, c’est bien cela ? Donc, je suis changé, mais pas vraiment comme je suis en train de le dire. Je comprends, …

- …

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Quelques jours plus tard, à l’orée de la clairière, des aux revoir, « à l’année prochaine », « portez-vous bien ». Géode est partie tôt le matin, Cendre également. Tronc peu après. La réunion s’est avérée fructueuse, importante et tout ce qui devait être abordé à été abordé. Il est midi, le soleil chante, la forêt respire, les arbres se grandissent pour capter le plus de lumière solaire possible, les oiseaux sifflent gaiement dans le vent, des perdrix cancanent, des oies sauvages volent dans le ciel, le Temps est beau. Un brâme de cerf à peine perceptible retentit, tout est bien. Séraphin et Eaupure se séparent. Ils se reverront sans doute l’année prochaine, si rien de malencontreux n’arrive d’ici là. Une embrassade, et voilà Séraphin qui s’enfonce dans la forêt, en veillant à ne pas quitter le sentier, qui sait où cela pourrait le mener, cette fois. Il retrouve, au fur et à mesure de sa marche, la forêt de petits arbres entremêlés, ainsi que les nombreux sapins qui composent la partie Est de la grande forêt de l’Ouest. Alors qu’il se restaure sommairement, d’une pâte de baies et d’un peu d’eau, une idée flamboyante lui traverse l’esprit. Et si, comme dans l’univers parallèle où il avait apparu en premier, il suffisait de visualiser un lieu dans son esprit et de vouloir y être pour y être. Il pense alors fortement à l’orée de la forêt aux abords du village, il devient cette pensée, ferme les yeux dans la forêt, sur le sentier, et, lorsqu’il les rouvre, il est à quelques centaines de mètres du village seulement. C’est un miracle. Plutôt un possible accompli. Alors qu’il s’approche du village, qui est baigné d’un soleil radieux, resplendissant, il aperçoit Paul qui s’avance vers lui à grandes enjambées, ce qui est assez inhabituel venant de sa part. Il arrive à sa hauteur. Des mots s’échangent :

- Bonjour, Séraphin, j’espère que tout est bien allée pour vous, durant ces sept jours d’absence

- Une semaine déjà, que le temps passe vite. Oui, cela s’est bien passé, juste un matin où je me suis perdu dans la forêt en me rendant à la réunion, mais rien de bien grave. Et toi, de ton côté, au village, rien de neuf ?                                           - Hélas si, Luc est mort il y a quelques jours, et le soir après sa mort, sa maison a volée en cendres, à cause d’un éclair. Et, miracle de la Nature, un gigantesque camphrier a poussé à la place de sa demeure. Admirez comme il est magnifique.

- Effectivement, c’est stupéfiant. Il me rappelle les arbres du cœur de la forêt, qui peuvent atteindre plusieurs centaines de mètres de haut, par sa majestuosité notamment, …

- Vous avez l’air d’avoir changé, Séraphin, vous avez l’air, … comment dire, … plus vous qu’avant. Ça vous va bien. Bon eh bien je vous souhaite un bon retour chez vous, je vais aller aider Gary à construire un nouveau bâtiment qui enrichira prochainement le village, une salle de réunion pouvant nous accueillir tous, à laquelle sera accolée une petite demeure. Bonne journée

Et la vie de Séraphin repris son cours, plus ou moins comme avant. Mais une chose était sûre, il n’avait jamais été autant lui-même. 




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