mardi 12 janvier 2021

CSD Terminale 2 - Cours du 12/01/2021

    


 
Ce qui en tant que linguiste intéresse Saussure, c’est donc la langue parce que le langage est plutôt l’objet de l’anthropologue, et la parole du psychologue, ou du psychanalyste. Qu’est-ce donc que la langue? Si on récapitule:
1) Elle est un sous-ensemble du langage puisque le langage s’étend à tout ce qui simplement peut faire signe. Elle se définit justement par une régulation stricte et arbitraire de cette association entre ce qui est signifiant et ce qui est signifié. Autrement dit elle rompt avec cette utilisation d’un langage qui se contenterait de dire de telle chose qu’elle « pourrait » signifier. Le mot so/leil désigne  en français cet astre que l’on voit se lever chaque matin et "c’est comme ça". La langue suppose donc une entente, un contrat par le bais duquel chaque membre d’une communauté manifeste son appartenance à cette communauté.
2) Une langue n’a pas besoin d’être parlée pour être une langue. On peut étudier une langue morte.
3) Ferdinand de Saussure a apporté une considération nouvelle sur ce qu’est le signe d’une langue, à savoir qu’il est entièrement de nature psychique et pas du tout physique. Le mot « che/val » n’est pas le signifiant de cet animal dont j’aperçois le corps aujourd’hui dans la prairie car si je voyais un autre équidé galopant ailleurs, je l’appellerai aussi cheval alors que ce ne serait pas le même cheval. Par conséquent il faut bien comprendre que nous parlons ici non pas d’une réalité mais d’un concept et que nous l’appliquons à tous les équidés que nous croisons tellement dans la nature. Les mots d’une langue sont donc les associations entre ce que Saussure appelle les images acoustiques (c’est-à-dire le signifiant: che/val) et les concepts (ici l’idée de cheval). Ce point est fondamental car il nous permet de comprendre à quel point les mots ne sont pas nés de notre contact avec les choses mais au contraire à quel point ils découpent le réel à partir des lignes de démarcation que leurs différences instaurent dans nos perceptions. Si je vois une montagne et une vallée, c’est parce que je dispose de deux mots qui me permettent d’apercevoir la montage et la vallée mais la nature ne dessine  pas de pointillés entre ce qui fait la montage et la vallée.  Ce n’est pas parce qu’il y a des choses qu’il y a des mots, c’est parce qu’il y a des mots que nous voyons des choses.
    

4) Ferdinand de Saussure insinue ici une nuance importante, subtile qui peut sembler contradictoire de prime abord: « La langue n'est pas moins que la parole un objet de nature concrète, et c'est un grand avantage pour l'étude. Les signes linguistiques, pour être essentiellement psychiques, ne sont pas des abstractions ; les associations ratifiées par le consentement collectif, et dont l'ensemble constitue la langue, sont des réalités qui ont leur siège dans le cerveau. En outre, les signes de la langue sont pour ainsi dire tangibles ; l'écriture peut les fixer dans des images conventionnelles, tandis qu'il serait impossible de photographier dans tous leurs détails les actes de la parole. » 
            On aurait pu croire en effet que la langue étant entièrement de nature psychique, elle était plus abstraite que la parole puisque elle est physique, puisque elle est un acte. Mais ce n’est pas le cas, d’abord parce que les associations entre signifiant et signifié s’inscrivent à la longue dans les liaisons synaptiques et neuronales de notre cerveau (elles s’effectuent donc bel et bien dans le corps), ensuite parce que la langue s’écrit et qu’elle jouit donc d’une manifestation toute à la fois concrète et durable qui rend possible son étude, alors qu’une parole est éphémère et disparaît à peine est-elle proférée (dans le film, cette remarque de Saussure prend un certain relief lorsque Louise la linguiste va s’adresser aux extra-terrestres avec un tableau où le mot « human » est écrit. Les heptapodes (les extra-terrestres ont en effet 7 pieds) utilisent alors leur aptitude à dessiner sur la vitre qui les sépare des humains des logogrammes, des figures circulaires présentant des traits d’épaisseurs distinctes, chacun présentant des irrégularités particulières. Le terme exact ici est celui de « sémasiogramme ». Une langue sémasiographique est une langue dont le fonctionnement ne s’appuie pas sur la parole mais consiste uniquement dans l’écriture, tout comme les hiéroglyphes égyptiens. Alors que nous entendons la représentation sonore d’un signe qui pourrait être graphique, les heptapodes ne parlent qu’en écrivant par une sorte de jet d’encre qui fait jaillir de leurs organes préhensiles des figures, lesquelles finissent d’ailleurs par s’évanouir, ce qui va rendre nécessaire pour les hommes d’enregistrer visuellement ces figures)
  


            Il est très intéressant d’appliquer en effet, la distinction Saussurienne au film. L’équipe des chercheurs est donc bel et bien en présence d’une langue autre qui se définit donc comme l’outil d’un langage, d’un « vouloir dire » impulsé par une autre espèce que terrestre. Rien que cette caractéristique est en elle-même fascinante: qu’une vie soit ne saurait se concevoir sans « vouloir vivre » et en tant que dotée de langage, cette espèce peut exprimer son vouloir vivre par un vouloir dire, et ce vouloir dire à son tour se coule dans le creuset codé, régulé, systématique d’une langue qui, parce qu’elle jouit de ce support physique qu’est l’écriture, va pouvoir se prêter au travail d’interprétation des chercheurs et établir ainsi un échange possible. A quelle conditions un échange est-il possible? Celle de cet enchaînement par le biais duquel des êtres vivants peuvent exprimer leur vouloir vivre dans la manifestation d’un vouloir dire (langage) suivant les articulations précises et codifiées d’une langue, laquelle s’effectue dans l’écriture.


Mais une question ici ne peut être éludée: pourquoi cet échange ne s’effectue-t-il pas de la même façon avec les animaux de notre planète? Pourquoi semble-t-il que les hommes aient paradoxalement plus de facilité à échanger avec des extraterrestres qu’avec des animaux?
        b) La distinction entre le langage humain et la communication animale
            Si les extraterrestres viennent sur terre, c’est qu’ils ont quelque chose à nous dire, peut-être qu’ils ont besoin de nous ou de notre planète. Mais il n’est pas acquis, après tout que les animaux aient forcément quelque chose à nous dire. « Avoir quelque chose à dire » est d’ailleurs une réalité qui n’a rigoureusement rien de donné ni d’évident. Le présupposé du film, en tout cas repose sur ce postulat d’un « message »: les heptapodes ont bel et bien quelque chose à nous faire passer et dés le début, l’équipe que nous suivons part du principe qu’il faut avant tout comprendre les intentions des nouveaux venus.
        Pourquoi n’est-ce pas aux animaux que ces tentatives de compréhension s’adressent? Parce qu’il n’est pas aujourd’hui prouvé scientifiquement que les animaux aient un « langage ». Ce n’est pas parce qu’il y a des modes de communication animales qu’il y a pour autant un langage et il convient ici comme ailleurs de se retenir de céder à la tentation du « politiquement  correct »  qui consisterait à pointer une sorte d’anthropocentrisme mal venu. C’est justement pour ne pas sombrer dans un anthropocentrisme délirant qu’il faut se garder de croire que les animaux aient un langage, qu’ils en aient besoin. Que les animaux soient intelligents, (ce qui est hors de doute) ne signifient pas qu’ils aient besoin d’utiliser un langage. Ce n’est pas nécessairement par narcissisme ou par anthropocentrisme que nous affirmons que le langage nous est propre, cela peut aussi se concevoir comme l’application d’un principe de précaution:  nous ne pouvons pas affirmer qu’il existe un langage animal parce que nous ne pouvons par leur appliquer aveuglément ce modèle là de communication, modèle qui d’ailleurs n’est pas dépourvu de « failles », notamment dans le rapport qu’il instaure par rapport à l’action, à l’instant présent ou à notre spontanéité.
  


            La vidéo de Romain Fillstrof (étudiant en linguistique) et de Castor Mother  (ethologue) étudie rigoureusement cette question. Castor mother pose en 1:28 la claire distinction entre la communication et le langage. Ce n’est pas la même chose de signaler une émotion ou une sensation et de la signifier (langage). Linguisticae et Castor Mother s’intéressent d’abord à la communication sonore chez les cétacés, les primates et les oiseaux:
- Les cétacés communiquent sur de longues distances par des sortes de vocalisations. Il n’y a pas pas contrairement à ce que l’on a longtemps cru de différences génétiques dans les modalités de communication susceptibles de permettre à des cétacés de communiquer entre eux. Des orques ont pu apprendre des séquences vocales utilisées entre dauphins et ainsi communiquer avec eux. C’est fondamental car cela prouve que les modes de communication entre les animaux ne sont pas nécessairement innés.
- Les primates communiquent de plusieurs façons: par la voix mais aussi par les postures et certaines interactions avec leurs milieux (craquement de branches, etc). Ils peuvent faire varier les signaux d’alarme selon l’origine du danger.
- Les oiseaux utilisent le mode de communication sonore le plus complexe correspondant à plusieurs fonctions: alarme, reproduction, nourriture, imitation, etc. L’imitation prouve encore une fois que la communication n’est pas nécessairement innée. Si ces remarques sont aussi importante, c’est parce qu’elle relativise l’idée selon laquelle l’homme se distinguerait de l’animal comme la culture à la nature. On voit bien que les animaux s’adaptent et qu’il n’est donc pas exclu qu’ils construisent eux aussi une « culture ».
            Il existe également des modalités de communication gestuelle notamment chez les abeilles. Grâce à Karl Von Frisch, on a découvert que les abeilles communiquent par des danses visant à renseigner leurs congénères sur des sources de nourriture environnantes. Plus la danse est rapide plus la source de nourriture est éloignée. Les abeilles se servent également de phéromones pour qualifier la nature de la nourriture en question.
        Linguisticae, à très juste raison insiste sur les nuances et sur la richesse des modes de communication animaux. De plus il est prouvé que de nombreuses modalités de communication animale sont non seulement acquises mais aussi évolutives. Elles sont le fruit d’une évolution voire de la transmission de certains individus à la totalité du groupe: autant de traits qui semblent ratifier l’idée même de langage animal. Pourtant cette assimilation de la communication animale au langage reste douteuse pourquoi?
          Il faut déterminer précisément ce qu’est le langage. Le premier philosophe connu à s’être posé la question du langage est Aristote. Il convient d’ailleurs d’insister énormément sur le fait que c’est le même terme: « logos » qui désigne à la fois le langage et la raison. Pour Aristote le langage c’est l’articulation de la voix par la langue. A l’exception des oiseux, les animaux étant incapables d’articuler leur voix, ils ne sont pas des êtres de langage selon Aristote. Il convient ici aussi de se rappeler que dans le texte extrait de "politique", Aristote soutient que c’est finalement grâce au langage naturel à l’homme que ce dernier est un être naturellement politique, c’est-à-dire capable de vivre en cité.
         

            Castor Mother poursuit l’exploration du langage par les philosophes en citant Descartes. Le philosophe français, en effet, a créé le concept d’animal-machine, à savoir que, selon lui, si nous construisions  des robots à l’image des animaux, ils ne se distingueraient en rien des animaux eux-mêmes. Par rapport au langage, cette observation illustre parfaitement les thèses de Descartes pour qui, finalement, les animaux sont dépourvus de pensée. On peut concevoir des machines qui émettent des sons articulés, ce n’est pas pour autant qu’elles parlent parce qu’elles n’ont pas l’intention de dire quelque chose, de signifier quoi que ce soit. On peut imaginer des machines qui répondent à des stimulations mais aucune qui prendrait par elle-même l’initiative de dire ce qu’elle pense. Par conséquent, les machines, pas davantage que les animaux n’utilisent le langage.

        Mais c’est dans les années 50 que de véritables études philosophiques sont publiées sur cette question. Emile Benveniste travailla alors à partir des observations de Karl Von Frisch. Il convient de prendre en compte le fait que Benveniste est extrêmement soucieux de définir les spécificités du langage humain par OPPOSITION aux modes de communication animales, ce qui falsifie peut-être un peu son analyse. Il relève 7 critères de distinction:
1) Selon lui le message du langage doit être vocal (et ce n’est pas le cas pour les abeilles puisque la communication des abeilles est gestuelle (danse)
2) Le message doit pouvoir être transmis dans le noir, or les abeilles ne communiquent que dans et grâce à la lumière)
3) Dans tout lagune il y a du dialogue (et les abeilles ne dialoguent pas: un signal crée chez les abeilles qui reçoivent une attitude mais pas un autre message)
4) Le message doit être reproductible, c’est-à-dire que dans le langage on peut faire un message à partir d’un autre message (alors que les abeilles n’évoquent que les situations qu’elles ont vécues. Aucun message ne se constitue à partir d’un autre message)
5) Pour le langage, on doit pouvoir évoquer toute situation. Toute langue est composé d’unités que l’on peut combiner pour créer des énoncés nouveaux correspondant à d’éventuelles situations nouvelles (les abeilles ne peuvent exprimer qu’un nombre limité de situations: lieu et nourriture)
6) Le langage humain ne peut être dépendant d’une référence extérieure (alors qu’au contraire chez les abeilles le contenu du message est étroitement dépendant du « comment » lequel dépend de la situation exprimée: la distance s’exprime par la vitesse de la danse. Il y a une plus grande liberté et indépendance dans le langage humain.
7) Enfin le message d’un langage doit pouvoir être analysé, c’est-à-dire décomposé en unités de sens. Le message des abeilles est un signal qui exprime une fois pour toute une donnée et une seule.
            On peut remarquer la faiblesse des deux premiers critères puisque si nous les suivions, la langue des sourds-muets ne serait pas un langage alors qu’il en est nécessairement un. D’autre part, si cette distinction a le mérite de pointer effectivement certaines spécificité du langage humain, il s’effectue sur une seule modalité de communication animale et ne peut valoir pour les autres.
       
C’est la raison pour laquelle il faut aller interroger un autre linguiste: Roman Jakobson qui a relevé six fonctions propres au langage. Avec ces 6 fonctions, nous pourrons légitimement interroger les modes de communication animales. Que faut-il qu’il se manifeste pour que l’on puisse parler de langage?
D’abord un message (c’est la fonction poétique: il faut qu’un message dise quelque chose, qu’il ait un contenu)
Ensuite il faut un émetteur qui affirme ou exprime cette chose (c’est la fonction expressive)
Il convient également que ce message soit adressé à un destinataire (c’est la fonction conative)
Le message a également besoin d’un contexte (telle chose serait incompréhensible sans le contexte, c’est la fonction référentielle - Autrement dit, ce que l’on dit fait toujours référence au contexte dans lequel on le dit: notre milieu)
Il faut également que l’émetteur interpelle le récepteur et soit sûr de lui parler (c’est la fonction phatique: tout ce que nous faisons pour être sûrs que notre interlocuteur est bien là à nous écouter)
Enfin pour qu’il y ait langage il faut qu’il y ait métalangage, c’est-à-dire que l’on puisse évoquer par la langue des éléments de cette langue.
        Il ne fait aucun doute que certaines espèces animales communiquent en utilisant certaines de ces fonctions: poétique, conative, référentielle, phatique notamment mais aucune modalité de communication animale  ne semble faire usage de métalangage. Romain Fillstrof évoque également la négation dont on n’a observé la présence dans aucune communication animale. Les animaux ne parlent pas de ce qui n’est pas: c’est extrêmement intéressant parce que cela signifie que leur mode de communication n’est que positif, ils ne perdent pas leur temps à envisager ce qui n’est pas ni ce quoi pourrait être mais ils sont dans ce qui est. « Ce n’est pas en cherchant le langage humain chez les animaux que l’on pourra savoir si les animaux ont un langage »: cette affirmation de Linguistique est très bien vue et très profonde. Les remarques de Baptiste Morizot nous montre bien à quel point les animaux sont capables de faire de toute trace un signal, une information, mais cela n’est pas un langage. Il y a quelque chose de fermé, de clans sur soi dans une langue humaine qui fait système et que l’on ne retrouve pas dans les modes de communication animaux.
        Il convient également de pointer le rapport entre le langage ou la communication et la plasticité neuronale. L’être humain n’est pas supérieur aux espèces animales mais il est doté d’une plasticité neuronale complexe qui correspond à son système de communication (et cela pour la raison très simple qu’il existe entre un mode de communication et le cerveau des rapports très étroits et fondés sur une interaction permanente). Les animaux n’ont pas forcément besoin du langage parce que ce mode de communication n’est pas induit par leur plasticité neuronale).
        Nous mesurons bien à l’occasion de cette question: « les animaux ont-ils un langage? » l’extrême difficulté qui se pose à toute réflexion humaine entreprenant de se donner comme objet d’étude le langage, tout simplement parce qu’il y a dans la texture même de c cette réflexion, de cette étude quelque chose qui « toujours déjà » est du langage. Jusqu’à quel point puis-je m’extérioriser d’un élément dont je sais bien par ailleurs qu’il est constituant de mon être, de ma façon d’être, de comprendre et de penser. Que puis-je réaliser du langage qui ne soit pas finalement « juge et partie »? Que puis-je en comprendre objectivement si comprendre est nécessairement déjà du langage? Certains animaux possèdent des fonctions que l’on retrouve dans celles qui décrivent le langage selon Jakobson, mais précisément ils ne les utilisent pas de la même façon. L’observation de Castor Mother est particulièrement intéressante de ce point de vue. Certains oiseaux ne comprennent pas le message hors de son contexte social, c’est-à-dire que c’est très exactement l’inverse de la classification de Jakobson: ce n’est pas la fonction phatique qui est une fonction parmi d’autres du langage, c’est plutôt le langage qui ne se constitue que dans et par la fonction phatique.
            

Dire que « les animaux parlent » est donc assez risqué, sur le fond, parce que cela évidemment  se prolonge dans nos esprits de la façon suivante: « comme nous » alors que justement ce n’est pas le cas. L’humain est un animal qui a donné ou qui a subi de la part du langage une détermination extrêmement forte, allant jusque’à percevoir le monde au travers du filtre de la langue, cela ne fait aucun doute. Les animaux utilisent des signes, énormément de signes. Tout fait signe chez la plupart des animaux, mais il semble bien que cette libération de signes ne se fasse pas ou en tout cas moins que pour les hommes, au détriment du rapport institué avec le milieu    ou avec la vie. La proposition suivante est très relative, et peut-être fausse, mais elle pointe néanmoins une ligne tendancielle efficiente dans la façon qu’a l’homme d’utiliser les mots, soit celle d’une fermeture: on a l’impression que si l’homme est dans le monde, c’est avant tout pour libérer du sens alors que l’animal utilise bel et bien des signes mais c’est toujours pour faire monde. Evidemment il faut rajouter à cette thèse « risquée » et sujette à caution que faire monde c’est aussi faire sens et faire sens c’est aussi faire monde, par quoi finalement la distinction homme animal s’efface, mais cela ne signifierait pas moins que deux voies distinctes ici se dessinent (une piste très porteuse serait ici à explorer et cela évidemment a été fait, dans la différence entre la sémiotique et la sémantique: la sémantique désigne la compréhension des signes linguistiques et la sémiologie à celle des signes non linguistiques - quand un chat me regarde, cela veut nécessairement dire quelque chose de non linguistique, c’est une porte ouverte vers une dimension vraiment « autre » alors que quand une personne porte un brassard avec une croix rouge, cela s’explique dans un code de signes humains)

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